En parlant de Mystic Quest, j'ai voulu lire le test de PeteMul sur le sujet, et ce test n'existe pas, puisque celui qui est présent sur le site est d'une autre personne.
Eh bien c'est bourré d'inexactitudes. Je vais me montrer plutôt acerbe, contrairement à mon habitude, ce qui n'est guère poli, mais le test a vraiment besoin d'être récrit (ça ne veut pas dire que je saurais en écrire un pour vous, je ne maîtrise pas le style Nespasien, je me contente donc de commenter).
Test de Mystic Quest (et commentaires en rouge)
Commençons simplement : Mystic Quest de Square, en français "Recherche Mystique" de Square... Mmm, ça ne nous aide pas vraiment. Tentons autre chose : Mystic Quest, Final Fantasy Adventure aux États-Unis. Et en plus Square semble être mêlé à cette histoire. Tenons-nous là un lointain ancêtre ? Pas tout à fait car les vils traducteurs sont passés par là, la solution se trouve dans le nom japonais de Mystic Quest : Seiken Densetsu
[Le titre japonais est : Seiken Densetsu: Final Fantasy Gaiden], saga autrement connu sous nos latitudes sous le nom de Secret of Mana
[La saga est connue sous nos latitudes sous le nom de "Of Mana", Secret of Mana étant le nom du deuxième épisode.]. Diantre ! Ainsi voilà le chaînon manquant, la genèse insoupçonnée ! Mais qui est ce Square dont le nom est apparu déjà quatre fois dans ce test ?
Square fut fondé en 1983 (tient comme moi : un signe sûrement). Deux ans plus tard
[(quatre ans plus tard)], la société développe pour la 8 bits de Nintendo un véritable mythe fondateur : Final Fantasy. Mais tout n'est pas rose dans l'univers vidéo ludique : le premier Final Fantasy était quasiment le dernier espoir de la firme. En effet, cette dernière était en grande difficulté suite aux résultats économiques catastrophiques des années précédentes et surtout à la bataille acharnée que lui livrait son concurrent direct : Enix
[Enix et Square ne sont devenus concurrents directs qu'à partir de ce jeu, avec lequel Sqaure a marché sur les plate-bandes d'Enix.]. Le succès aidant, Square se lance alors dans une suite, chose qui n'a toujours pas changé aujourd'hui.
Revenons sur le jeu en lui même. Mystic Quest est apparu sur le marché japonais début 1991
[mi 1991, puisque le jeu est sorti en juin], sur le marché américain en novembre 1991 et a échoué par hasard en Europe en 1993. Ainsi, contrairement au nom US du titre, le jeu n'est absolument pas lié à la Saga Final Fantasy mais bien à Secret of Mana
[(contresens, cf. premier paragraphe)]. De plus, en se resituant dans le contexte, il faut bien se rappeler que la catégorie de jeu à laquelle appartient Mystic Quest nous est bien peu familière en ce début des années 90.
Le style de jeu justement, qu'en est-il ? Beaucoup les nomment Jeux de Rôle (RPG) ou même Jeux de Rôle et d'Action (A-RPG)... Non, franchement non. Ma vision de Mystic Quest : un jeu d'aventure action avec des éléments puisés d'Advanced Dungeons and Dragons
[puisés dans Final Fantasy, comment l'indique le titre]. On incarne un personnage qui possède différentes caractéristiques telles que la force, l'intelligence, l'agilité
[non, pas l'agilité : dans un action-RPG, c'est le joueur qui est en charge d'être agile], etc... La différence entre un véritable RPG et un jeu d'aventure-action est surtout l'absence de maître de jeu. Le jeu repose alors principalement sur l'évolution du personnage et la trame scénaristique.
[Paragraphe superflu, oui, les RPG tirent leur origine des jeux de rôle papier, mais le genre en jeu-vidéo, et avec ses propres codes et mécanismes, s'était largement répandu avant la sortie de Mystic Quest, ainsi que le sous-genre J-RPG fondé par Dragon Quest. De plus, la définition donnée est hautement discutable.]A propos du scénario justement, celui est assez fouillé pour un jeu Game Boy. Vous incarnez un jeune gladiateur, contraint d'affronter des monstres pour le bon plaisir du Roi Noir. Mais un jour votre meilleur ami se fait tuer : votre sang ne fait qu'un tour et vous parvenez à vous échapper et ne souhaitez qu'une chose : vous venger. Bien sûr, comme dans ce genre de jeu, le scénario évoluera au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire. On retrouve l'inspiration Manaesque
[ou plutôt on la trouve pour la première fois : le jeu est sorti avant Secret of Mana aussi bien au Japon qu'en Europe] (oui j'invente des mots et je vous cule, merde à la censure) : le sacro saint Arbre, les braves Chevaliers prêts à donner leur vie, une femme qui détient la clé de l'énigme sans le savoir... Le début du jeu peut sembler déroutant la première fois : l'enchaînement de combats surprend
[On peut parler là d'in medias res]. Cependant, le décès de l'ami du protagoniste procure une aura dramatique au jeu loin d'être désagréable. De plus, le héros n'est pas là pour sauver le monde, du moins pas au début : seule la vengeance compte. Pour conclure sur le scénario, que dire de ces scènes d'une grande intensité qui ponctuent le jeu ? L'apparition de la mère de l'héroïne, la mort de Willy sont vraiment extraordinaires
[et paradoxalement, sont servie par une grande économie de moyens, il y aurait à dire sur cela, surtout en opposant à son remake GBA dégoulinant de pathos à en être, à l'opposé du but recherché, répulsif]. Et la musique aide à créer cette atmosphère si particulière...
Et ce n'est pas un hasard si la musique est aussi magnifique. Un seul nom, deux en fait : Kenji Ito
[c'est un prénom et un nom]. Et une suite de titre : Romancing Saga (1991)
[avant ça, SaGa 2 en 1990, après ça deux autres Romancing SaGa], Saga Frontier (1997)
Soyons francs : le Game Boy et la NES imposaient un véritable tour de force aux programmeurs : une croix de direction et deux boutons A et B, rien de plus
[un bouton Start et un bouton Select ; de plus c'est faire là une erreur de perspective en jugeant d'un point de vue de joueur habitué aux manettes à boutons multiples ; il y a d'autres limitations autrement plus importantes qui mériteraient d'employer l'expression "tour de force"]. On peut alors s'attendre au pire
[Préjugé (plus il y a de boutons, meilleur peut être le jeu)] mais vous risquez d'attendre encore longtemps. Les commandes sont peut-être simplistes mais on ne peut plus efficaces : A pour utiliser votre arme principale, B pour lancer un sort ou utiliser un objet précédemment sélectionné dans l'inventaire. De plus, on retrouve une ébauche de la barre de chargement qui permet de porter des coups plus puissants, principe que l'on retrouvera plus tard dans Secret of Mana (Seiken Densetsu 2 pour les deux du fond qui ne suivent pas). A propos des armes, une des particularités de Mystic Quest est d'accorder beaucoup d'importance aux armes : celles-ci vous permettront de progresser dans le jeu en coupant des arbres, vous faisant franchir des précipices...
[Pour être plus précis, il existe plusieurs types d'armes, Epée, Hache, Fouet, etc., qui servent au combat mais aussi à l'exploration. Il est important également de signaler que ces armes ne se manient pas de la même manière, et que le jeu possède un système de résistances des ennemis à différents types d'arme, allant de la résistance partielle (à vérifier) à l'invulnérabilité totale, ce qui nécessite d'en changer régulièrement pour s'adapter aux différentes situations proposées] Vient ensuite l'expérience, car ici, le personnage progresse bien évidemment et accumule de l'expérience en terrassant de puissants lapins et autres champignons, mais l'originalité vient du fait que vous avez le choix des compétences
[des statistiques, pas des compétences : force, défense, esprit et volonté ; à noter que dans la version japonaise, on ne choisissait ni des stats ni des compétences, mais des jobs ! A la Final Fantasy. Ce système de jobs a été repris dans le remake Sword of Mana sur GBA] à développer en priorité. Bon relativisons : les dîtes compétences sont en fait très liées
[(peu clair)] et le choix de l'une d'elle au détriment de l'autre ne bouleversera pas l'histoire du monde mais imaginez la révolution en 1991 ! Ajoutez à cela différents personnages secondaires qui vous accompagnerons une partie de l'aventure apportant chacun un plus (du sort régénérant au marchant ambulant). Mais il ne faudrait surtout pas oublier les énigmes ! "Le 8 et les palmiers sont la solution"
[la seule énigme]. A t-on jamais fait plus tordu ? Des milliers de joueurs se sont torturés les méninges à tenter de résoudre celle-ci, elle demeure culte dans tous les esprits ayant approchés de près ou de loin Mystic Quest.
Passons aux graphismes. Autant être clair : certains détestent, je vénère. Je trouve que les différents tiles sont assez fins connaissant la prédisposition du Game Boy à réduire en bouillie tout pixel passant à proximité. Je trouve même les graphismes plus attractifs que le premier épisode Final Fantasy sur NES, mais c'est un avis totalement subjectif. Les personnages sont assez variés dans l'ensemble et un bon travail a été fourni sur le dessin des différents paysages. Je n'en dirais pas autant pour les donjons qui ponctuent le jeu mais je n'irais pas jusqu' à crier au scandale : ces derniers restent tout à fait acceptables même si ils sont légèrement inférieurs aux passages en extérieur.
Passons aux choses qui chagrinent : ils y en a peu mais il y en a quand même, une surtout. La carte du monde : mais qui a bien pu me foutre une carte aussi mal dessinée ? Elle n'apporte que très peu de choses tant elle est imprécise : elle se résume à un échiquier ponctuée de points noirs représentant parfois des villes. Le verdict : totalement inutile et bigrement moche.
[Et la carte fournie avec le manuel, pas un mot 
]Je conclurais par ceci : Mystic Quest fut pour moi la première expérience en matière de pseudo-RPG
[sic... ce jeu se définit avant tout comme un action-RPG, puisque c'est son originalité par rapport à tous les RPG de Square qui ont précédé] sur console, c'est pourquoi j'en garde un souvenir intarissable. Ce jeu mérite d'être fait et refait car à chaque partie, c'est un véritable bonheur de redécouvrir l'ambiance si particulière de ce titre. Et qui plus est, ce titre pose les bases de ce qui va devenir une référence dans le jeu vidéo : la saga Seiken Densetsu, ce qui en fait un incontournable.
Avant de vous quitter, chose amusante que l'on peut relever dans Mystic Quest : un Chocobo fait deux apparitions dans le jeu
[deux apparitions ? C'est la monture du héros, qu'on voit plus souvent tout de même que deux fois.] alors que le jeu se déroule dans l'univers de Secret of Mana et non pas Final Fantasy, Square se serait-il embrouillé sur ce coup là ?
[C'est normal, puisque c'est un Final Fantasy... On aurait pu citer aussi l'apparition de mages noirs, blancs et rouges ; ainsi que des Moogles, qu'on retrouve d'ailleurs dans les deux Seiken Densetsu suivants (l'identité de la série se fixant après seulement, avec Legend of Mana, aka le début de la fin][Quid de la gestion d'inventaire ? Des magies ? De l'inspiration Zelda, avec la vue adoptée, créée par Miyamoto, les transitions d'écran, et les clés ? Sur la rare possibilité (parfait MU petemulien) de tuer ces satanés PNJs qui bloquent le passage (pour les voir ressusciter dès qu'on revient sur les lieux) ? Sur la traduction française calamiteuse ? Sur son paronyme Snes avec lequel on le confond toujours ? On pourrait désormais parler aussi du remake GBA. Enfin, en abusant un peu, de Final Fantasy Gaiden : 4 Heroes of Time, qui reprend une partie du titre japonais, lui aussi pour fonder un univers à part entière à partir d'une dérivation de la série principale, et dont la musique a été confiée à Kenji Ito également (qui pourtant n'a pas fourni tant d'OST que ça hors Of Mana et SaGa).]![[ NES Pas ? ]](http://jenesuis.net/forum/Themes/classic/images/smflogo.gif)
