Je partage les impressions et commentaires de Kazend sur
Dragon's Lair. Ce jeu a définitivement quelque chose de captivant, son game-design inepte et sa difficulté aberrante participant étrangement à la fascination qu'il peut exercer. L'objet donne l'impression qu'on a pensé à tout sauf à sa destination finale : faire un jeu. Je veux dire, les graphismes sont magnifiques, dans leur aspect envoûtant et étrange, les musiques idem. Mais il en ressort l'impression in fine qu'à la dernière minute un manager a déboulé dans la salle et a demandé "c'est joli les petits gars mais vous avez pensé à en faire un jeu ?" avant de faire face à un silence gêné.
Ceci dit, en creusant un peu l'histoire de la création du jeu on comprend un peu mieux son étrange design, qui n'a strictement rien à voir avec le Dragon's Lair d'origine. C'est un portage maquillé, non pas d'un jeu Amstrad CPC comme l'annonce un Pete rendu dément par ce jeu et rapportant les propos d'un Mayo vraisemblablement ivre mais d'un
jeu ZX Spectrum, en effet issu du même studio. Tout s'éclaire. Surtout la jouabilité en fait. La gestion des sauts avec le clavier gomme du Spectrum ça devait être à chaque instant une rigolade à en dégueuler ses boyaux.
Tenez, tant qu'on est à parler d'étrangetés sur Game Boy, moi aussi j'ai eu droit à mon instant découverte. Après que l'on ait eu la confirmation, en le terminant, que
Wario Land était définitivement le
Super Mario Land 2 pour les plus de 6 ans, on a farfouillé dans la (trop) longue liste des jeux de la portable sur mon Raspberry Pi (je suis un fonctionnaire qui approche la quarantaine, mes scrupules se sont envolés en même temps que mes espoirs de carrière). Allez savoir pourquoi
1 j'ai lancé l'adaptation de
DragonHeart (Coeur de Dragon en français). Eh bien c'est pas terrible mais intéressant. Disons qu'au lieu de nous pondre un convenu plates-formes/action comme nous en chiait par palettes Ocean à l'époque, le studio en charge de la licence a décidé d'en faire un jeu d'aventure à la première personne comme
Eye of the Beholder mais avec des châtaigniers et des ploucs aux dents gâtées.
Alors c'est certes audacieux mais c'est aussi fun qu'un guichet RATP. J'ai persévéré jusqu'à pouvoir tuer mon premier
muppet dragon mais l'aventure sans aucune indication et des boutons qui ne servent qu'à passer les dialogues jusqu'à ce qu'on trouve une carte et un village par le plus grand des hasards, ça ne passe que si l'on est à l'arrière d'une Renault 21 en juillet 1996 et que l'on a rien d'autre à foutre sur la route Poitiers/Grau-du-Roi. Reste la musique d'intro et les beaux cheveux sales de Dennis Quaid :
1 un peu, si, quand même : Philippe Noiret en Dragon, merci les années 90, je vous épouserais si cette phrase avait un sens.