(Joli Kulten, je voulais pas flooder, mais pour les deux jeux, le dessin est largement plus beau que dans les versions euro !)
La gameboy était à l'honneur aujourd'hui, pour commencer et terminer dans la foulée - comptez 6 heures pépères -
Kaeru no Tame ni Kane wa Naru (For the Frog the Bell Tolls) de Nintendo, sorti en 1992.
Bien que je possède une copie physique du jeu, j'y ai joué sur émulateur : c'est en effet un jeu japonais uniquement, mais qui a été
traduit l'été dernier.
Pour situer un peu le jeu :
- il est inspiré d'un roman d'Hemingway, For Whom the Bell Tolls
- il est intimement lié à Zelda Link's Awakening puisque se retrouvent dans Zelda LA 1) un des personnages principaux, Richard, ainsi que ses grenouilles (par contre aucune mention de feuilles d'or dans Kaeru no Tame) 2) plusieurs musiques de Kazumi Tokata (le thème de Richard, mais aussi le thème des donjons et un ou deux autres 3) le moteur du jeu : la vue de haut et le déplacement d'écran par défilement, et la vue de côté
Les particularités du gameplay résident dans l'alternance de "jobs" aux capacités de combat et d'exploration différentes, et dans le système de combat, qui est une sorte de tour-par-tour, directement sur la carte, automatique, à dégâts fixes, qu'on peut interrompre si on veut pour fuir ou utiliser un objet (la vidéo du dessus est plus claire).
C'est un jeu plutôt agréable, avec une histoire bourrée d'humour, mais dont j'ai regretté qu'il soit si peu un Zelda malgré les apparences : c'est davantage un jeu d'aventure-réflexion à vrai dire, à la Machinarium par exemple (autant dire qu'il a les travers d'un jeu indé avant l'heure
). En effet, si dans Zelda LA il nous est donné souvent le choix de faire telle action ou non, de la faire d'une manière ou d'une autre, de les faire dans l'ordre qu'on veut, au contraire dans Kaeru no Tame, tout ce qui peut être fait à l'étape x est strictement nécessaire pour passer à l'étape x+1. Ainsi, même l'équivalent d'un fragment de coeur (optionnel dans Zelda LA) est crucial pour vaincre un boss qu'avec le système de combat automatisé on bat forcément
au point de vie près. Ce que je dis concerne les combats, mais aussi l'exploration, il n'est d'ailleurs pas rare qu'on soit expulsé d'un donjon (une ellipse ludique pour arriver plus vite à une séquence narrative) alors qu'on aurait pu vouloir l'explorer davantage (mais puisqu'on ne peut rien trouver d'optionnel, à part un peu d'argent qu'on peut gagner en quelques combats aléatoires...). Heureusement, le dernier donjon est un peu mieux de ce point de vue, mais j'avais malgré tout beaucoup trop l'impression qu'il n'y avait pas de liberté significative, aucun "jeu" (au sens mécanique du terme) dans ce petit soft.
Mais il regorge de bonnes idées, de situations amusantes, de second degré, de ruptures du quatrième mur, de plein de trucs qui en font un bon moment à passer. Et ne serait-ce que pour sa valeur d'anecdote relative à Zelda LA il vaut d'être essayé. Sans toutefois s'attendre à un Zelda, puisque je le répète, il n'en a que l'apparence, lui manquant la liberté qui fait la grandeur des Zelda.
Si quelqu'un y a joué, je serai ravi de lire d'autres avis.