J'ai donc rebrancher ma NES, mon frère est de passage pour quelques jours. Il apprend la chose, me demande si les jeux sont toujours dans les parages. Le PLAN est en marche.
Aujourd'hui je passe chez mes parents, je vois qu'il avait joué à Life Force, le saint homme. Je lui suggère alors d'essayer la cartouche que j'ai achetée récemment :
Over Horizon.
Over Horizon est un shoot'em up de QUALITER, mais vraiment. Je vous laisse lire la critique qui est déjà assez élogieuse, mais pas assez à mon gout. Comme dans tout shoot'em up qui se respecte, on dirige un petit vaisseau dans l'immensité de l'espace, seul contre tous, son tir qui fait pouic-pouic pour lutter face aux hordes de vaisseaux qui lui voudront du mal. Classique des classiques n'est-il pas ? Eh bien vous vous trompez.
Le rythme est en apparence lent dans ce jeu, les nuées adverses ne sont pas frénétiques. Juste bien dosées pour être supportables, il y a de quoi traverser les niveaux pépère, en regardant par la fenêtre pour voir si le moineau qui sifflotait sur sa branche est toujours là. Des niveaux à la cool, mais du challenge aux petits oignons tout de même, on sait être exigeant et il faut être performant pour traverser le premier tableau sans encombre. Mais là encore, l'essentiel est ailleurs.
Mais où donc ? Sur l'écran que diable ! C'est joli, très joli. Minimaliste au possible pour les différents, très bien agencé pour les éléments du décor. L'ensemble est net au possible, pas de floutage ni de bouillie de pixels infâme qui saurait nous arracher les yeux. Pour l'instant je n'ai pas noté le moindre ralentissement, la réalisation est impeccable. Et si vous lisez la critique, vous verrez qu'il y a une interaction avec certains éléments du décor, c'est vraiment sympa. Rien que le niveau 3 et ses blocs de glace, qu'il est possible de déplacer en tirant dessus mais qui reviennent en arrière comme un ressort. Eh bien dites-vous qu'il y a dans ce niveau un ennemi qui remplit votre rôle et déplace les mêmes blocs avec les mêmes attributs pour gêner votre progression ou vous écraser contre une paroi. Top top top, je le redis. Mais là encore on n'a pas tout vu. Mon frère et moi nous sommes amusés comme il y a vingt ans à jouer chacun jusqu'au game over, soit trois vies chacun, à s'échanger la manette à tour de rôle. Pas de mode deux joueurs et c'est dommage, mais du bon esprit et du fun à jouer, ce jeu est optimal et glisse tout seul malgré des années sans avoir pratiqué la manette rectangulaire.
Et puis au hasard de l'écran principal, une option du menu nous laisse perplexes. "Edit mode". Rien à ce sujet dans la critique, j'ai vérifié. Mais qu'est-ce que ça cache donc ? Eh bien ce jeu propose un éditeur pour les armes secondaires, rien de moins. Le vaisseau a deux tirs de base : un vers l'avant, un vers l'arrière selon les boutons A et B. En récoltant les items on peut au choix positionner une option (comme dans Life Force), soit une autre variété de tir. L'option est ce qui nous intéresse le plus car elle permet de coller jusqu'à deux modules à son vaisseau, mais une pression sur A+B les déplace, ce qui offre deux positions différentes pour les sentinelles.
Voilà donc à quoi sert l'éditeur : on peut positionner sur une grille les deux options, afin de les placer là où l'on souhaite sur son mode de jeu. Envie de concentrer les tirs sur un seul point ? Pas de souci, option en avant et en arrière du vaisseau. Envie de couvrir une grande surface ? Ok, on les écarte comme on veut, vers l'avant vers l'arrière, peu importe. Et il est possible de paramétrer deux versions différentes, toujours interchangeables avec A et B.
Dans le même temps, possibilité de paramétrer les trois tirs secondaires en plaçant jusqu'à cinq briques sur deux critères ("explosivité" et "tête chercheuse"), ce qui permet de modifier complètement l'utilité des items ramassés.
Et c'est juste énorme !!!
Nous sommes sur NES et un shmup permet de modifier jusqu'à la manière de jouer du titre, c'est juste fou. Nous sommes restés ébahis devant ce menu, tout heureux de pouvoir modifier à notre vaisseau à notre guise, puis repartis à l'assaut des tableaux (car il est possible de retourner au menu d'édition à chaque game over puis reprendre au dernier niveau). Nous avons cédé au troisième boss, le salaud a fait preuve de variété dans ses mouvements alors que je ne m'y attendais pas.
Ces quelques dizaines de minutes ont été du pur bonheur : la joie de découvrir un hit méconnu, un vrai de vrai, le plaisir de se retrouver avec mon frère manette à la main, devant l'écran, comme quand nous étions petits. Et ça, c'est bien