J'ai commencé la lecture de "des pixels à Hollywood" (j'en suis au quart), c'est très porté sur l'aspect économique de la chose ce qui ne me dérange pas en soi, par contre, c'est peut être un peu trop descriptif par moment. Cela dit, le livre était à la base une thèse s'adressant à des personnes pas forcément adeptes des JV. Mais les 2 publics peuvent y trouver leur compte.
Il me reste une vingtaine de pages à lire (demain dans le train) et, oh.... autant la première moitié était sympa, autant la deuxième semble rushée et moins réfléchie. On pouvait regretter l'excès de références des 200 premières pages, où l'auteur citait à tour de bras parfois uniquement par goût, mais au moins y avait des fondements. La 2e moitié enchaine les coquilles, les oublis voire les paragraphes inutiles. En gros, on oscille entre le moyen et le mauvais.
Comme je suis d'humeur, je vais vous faire un petit florilège. Dans Des pixels à Hollywood, on apprend que:
_la Neo Geo pocket (la gamme complète, laquelle inclut la version color) n'est jamais sortie en dehors du Japon. En vrai, elle est sortie en Europe et aux USA.
_Kid Chameleon, Decap Attack ou encore Chiki chiki boy sont des franchises développées par Sega Japon (le tout dans la même phrase). Kid Chameleon est en fait un jeu de Sega STI (USA), Decap Attack une adaptation occidentale de Magical hat (aka Psycho fox avec une licence d'anime jap) et chiki chiki boy est un jeu Capcom sorti à l'origine en arcade sur CPS1 (toujours Capcom). Il parle aussi de Sonic dans cette énumération mais le 1er épisode a été développé au Japon donc je lui accorde le bénéfice du doute (le 2 est développé aux USA par des américains et des japonais, le Spinball est purement américain, le 3 est développé aux USA par des japonais, le 3D est développé par des anglais...)
_Sony Imagesoft est à la fois éditeur et développeur de jeux (ère pré Playstation). En fait, cette boite a produit pas mal de jeux mais n'avait à ma connaissance pas de studio de développement à cette époque. Ils ont édité des jeux développés par des boites comme Psygnosis, Digital Pictures ou Ukyotei. JVC occupait un rôle similaire à l'époque. A noter que cette affirmation de Sony éditeur et développeur donne quand même lieu à un tableau entier.
_tableau toujours, une belle perle qui a du être torchée de tête en 5 minutes: un récapitulatif du nombre d'adaptations en JV par console avec un pourcentage de celui ci par rapport à la ludothèque globale de chaque console. Où on apprend que la 32X était sur le marché de 1993 à 94 (en vrai, de 94 à 96), que le Mega-CD quant à lui y était de 93 à 95 (en vrai, de 91 à 96), que 11 adaptations sur Mega-CD représentent 11% de la ludothèque globale de la machine (qui compte plus de 200 jeux... oups...), que la Saturn est sortie en 95 (wrong) alors que la Playstation est sortie en 94 (right)... J'en passe. J'ai la flemme de sortir mon appareil photo mais cette page est juste une énormité. Je sais pas comment ça a pu passer. Il ne s'agit pas des dates de sortie européenne (Play 1 en 94 et Snes en 90, c'est jap ça), ni des dates de sortie d'adaptations en jeux de films.
_Luigi est le frère de Mario dans le film super mario bros (lequel est traité sur plusieurs pages). En fait, il est une sorte de fils adoptif.
D'autres soucis:
_le choix des machines pour recenser les adaptations est douteux: prendre la GX4000 mais écarter les micro japonais?? C'est purement par facilité là, autant être sincère.
_parler du marché indien et invoquer l'absence d'identification du public dans les jeux existants pour justifier les faibles ventes. Euh, what? Comme au Brésil, le marché du JV existe là bas mais est réservé à une certaine élite. La Saturn est sortie au Brésil, c'était la seule 32 bits du marché mais elle s'est pas bien vendue car coutait trop cher. En Inde, y avait le même souci. Le pays connait pas la même croissance économique que la Chine, on peut pas considérer que Bengalore soit représentatif du pays. Autre preuve que le JV n'est pas pour tout le monde en Inde, certaines pub TV sont en anglais:
http://www.youtube.com/user/YoulouteEnSucre?feature=mhee#p/a/94EE46FAB542BDEE/0/ck6hE2uCrPY_parler de relations entre cinéma et jeu vidéo sans une seule référence à Night trap, la NEMO/Control vision ou à Tom Zito, fallait le faire. Ce dernier est quand même un précurseur, l'un de ceux qui ont fortement contribué au rapprochement entre hollywood et l'industrie du JV. Dès 86, le projet NEMO est lancé par Tom Zito, après que son pote Bushnell lui ait confié le projet commandé par Hasbro. Zito a une idée en tête: faire de la télévision interactive. Il va donc mettre en chantier Night trap, Sewer Shark (copie à peine dissimulée de Top Gun qui coûte quand même 2 millions de dollars, pas le genre de budget qu'on a l'habitude de rencontrer dans le JV en 87) ainsi qu'une adaptation de Police Academy et un jeu de Foot US. La console est prévue pour 89 mais est annulée en raison de son prix de vente trop élevé pour battre la NES. Zito va alors racheter les droits des 2 premiers jeux nommés puis contacter Nintendo (qui abandonne le CD) puis Sega pour vendre ses projets. Il monte alors Digital Pictures, devient le porte étendard du genre FMV, produit 12 ou 13 titres puis disparait en 96 avec sa boite. Plusieurs acteurs plus ou moins connus ont joué dans ses jeux. Night trap fut lui même le jeu le plus pointé du doigt par le Sénat américain, l'un des 2 jeux qui ont conduit à mettre au point les classifications par âge, d'abord en Australie puis par Sega lui même et enfin aux USA. En Europe, on s'est pas soucié de ce jeu, on a juste pensé que ce système était une bonne idée. Dans son livre, Blanchet parle de Mortal Kombat, de Doom et d'un autre jeu dont j'ai oublié le nom. Doom est vite mis de côté étant donné qu'il est sorti sur micro et est donc destiné à un public plus agé. Mortal Kombat (version Mega-Drive only, même si il le dit pas) et Night Trap (version Mega-CD surtout, la version 3DO a la même excuse que le PC) sont tous les 2 pointés du doigt en raison de leur photo réalisme (à remettre dans le contexte de l'époque).
Y a encore d'autres exemples mais j'ai mon dodo qui m'attend.