Ma pépite à moi:
22ème siècle.
Vous êtes astronaute à bord du Nomad, seul passager sur la ligne minière qui relie la Terre à Ganymède, une lune de Jupiter.
Un accident survint.
Lorsque vous sortez de cryogénisation, vous n'êtes pas en orbite autour de Ganymède, vous êtes 'out there", perdu dans l'infini de l'espace.
Il va falloir survivre, il va falloir comprendre ce qu'il s'est passé.
On commence l'aventure avec des ressources limitées à bord du vaisseau. Le reste, il va falloir le forer sur les centaines de planètes qui vous entourent, avec les risques que cela comporte.
Trois types de planètes différentes: stériles, gazeuses, habitées.
Trois ressources à gérer en permanence: carburant, oxygène, état de la coque.
Lorsqu'on se déplace, le Nomad consomme du carburant, vous de l'oxygène. Lorsqu'on atterrit sur une planète, c'est la coque du vaisseau qui prend. La coque se répare avec du fer que l'on trouve (mais pas toujours) sur les planètes stériles, l'oxygène se récupère sur les planètes habitées, le carburant se récupère sur les planètes gazeuses, en quantité variable suivant votre chance.
C'est le carburant qui se consomme le plus vite, il sert non seulement à vous déplacer mais aussi à forer. Problème: l'atmosphère gazeuse des planètes qui en détiennent massacrent votre coque.
Un forage de trop sur une planète qui n'en valait pas la peine, c'est la mort.
Un déplacement malencontreux sur une gazeuse pauvre en ressource, c'est la mort.
Un taux d'oxygène mal géré, c'est la mort.
Ce jeu est d'une cruauté absolue.
Pour ajouter un peu de piquant, un événement aléatoire se déclenche chaque fois que vous arrivez dans un nouveau système: bon, funeste, insignifiant... Tout peut arriver, tout arrive, nous sommes dans l'espace, il n'y a plus de règles.
Exemple positif:
Arrivé à court de ressources et l'énergie du désespoir dans cet ultime système, je croise un nuage d'hydrogène qui remplit mes cuves de carburant et j'aperçois, plus loin, un vaisseau alien avec de meilleures technologies dans lequel je m'embarque gaiement.
Exemple négatif:
Je suis le roi de l'espace dans mon nouveau vaisseau flambant neuf, je vais finir le jeu, je suis le maître de l'univ...Ma propulsion interplanétaire vient de lâcher, je n'ai plus de fer pour la réparer, c'est fini.
Le chaud et le froid, toujours.
On apprend en tâtonnant. Toujours garder du fer, toujours garder du Thorum, de l'or parce que les technologies à base d'or se cassent souvent, toujours au moins 2 emplacement pour le carburant...
Et ainsi on avance, on progresse, un peu plus à chaque fois, quand le sort ne s'acharne pas sur nous.
Les textes sont splendidement écrits, la version française est irréprochable (le studio est français), un peu d'humour, beaucoup de lyrisme, énormément de talent.
Avec une trame scénaristique alambiquée, trois fins différentes possibles (je n'ai toujours pas réussi à chopper la dernière), un système de scoring pour les fous furieux et les incontournables achievements Game Center, vous avez là un jeu qui s'adresse à tous sauf aux casuals, auquel on joue plus au calme chez soi que dans le métro, qui demande de la concentration, qui frustre autant qu'il ravit...Une petite perle quoi, un must have pour les gens pas normaux qui aiment la surprise, le différent, le beau.