Comme promis, je vous parle donc d'
inFamous 2, fini cet après-midi (et avec déjà 75% de trophées!
). Même si je suis le seul sur ce forum à posséder pour l'instant ce jeu, je me lance dans une critique qui, j'ose l'espérer, va convaincre certains d'entre vous de vous le procurer et d'en jouir autant que moi. Car, autant tuer le suspense d'entrée, je me suis littéralement régalé devant la suite des aventures de Cole McGrath, l'homme électrique de Sucker Punch.
Par où commencer? Déjà, et certains y verront un point négatif que je m'empresse de classer comme une bonne chose, il est vivement recommandé d'avoir joué au premier inFamous pour apprécier ce second volet à sa juste valeur. Il en est une suite directe et les événements qui y sont narrés découlent logiquement de ce qui s'est passé dans le premier opus. Le scénario, contrairement à ce que j'ai pu lire sur pas mal de reviews, gagne donc en intérêt et se laisse bien suivre de bout en bout. On y découvre de nouveaux personnages plutôt bien foutus et parfois attachants. Cole et son pote Zeke, et surtout leur complicité, sont à mon goût plus travaillés que dans un inFamous 1 finalement trop "light" sur ce point. Je ne spoilerai rien bien évidemment, mais l'intrigue tient relativement bien en haleine, et même si on s'y perd par moments, elle demeure cohérente dans son genre. Mon côté bon public m'amène même à trouver le déroulement des événements imprévisible, mais il va de soi que les éternels râleurs élitistes diront qu'ils avaient tout deviné après deux heures de jeu.
Le gameplay n'a pas subi d'évolution majeure puisque Sucker Punch n'a pas daigné changer une équipe qui gagne. Fort de la bonne impression laissée par le système de karma, si propre aux super héros, dans inFamous premier du nom, le studio qui nous avait offert la saga Sly sur PS2 renouvelle une expérience identique en terme de jouabilité et de fonctionnement global: une ville immense (New Marais, inspirée de New Orleans et notamment des inondations subies en 2010) découpée en plusieurs zones qu'il faudra débloquer en leur rendant l'électricité, puis en les purgeant lentement mais sûrement du chaos qui y règne. On y affrontera entre autres une milice fasciste dirigée par un énigmatique dictateur (dont on ne comprend pas très bien le vrai rôle dans la ville au final), puis des monstres issus du marais dans lequel on débute le jeu, et une armée de créatures surprenantes dans la seconde partie de l'aventure sur laquelle je ne m'étendrai pas pour conserver l'effet de surprise. La progression est idéalement structurée, laissant au joueur le choix de se contenter des missions obligatoires pour remplir la trame principale, ou de se taper les très nombreux à-côtés (une soixantaine de missions secondaires) qui permettent de sécuriser la ville, d'augmenter ses capacités et de compléter la quête.
Comme indiqué précédemment, il y a vraiment deux façons de progresser et de conclure cette dernière, très bien illustrées par les deux personnages féminins qui vont littéralement coller à la peau de Cole et de Zeke tout au long de l'aventure. Bien que prévisibles et blindées de clichés, ces deux personnages n'en sont pas moins des apports appréciables au scénario sans jouer des rôles de poufs bonnes à faire du remplissage à une seule seconde du jeu. Les pouvoirs de Cole sont eux encore plus nombreux et varient en fonction de l'orientation que vous prendrez, et hormis quelques saccades dans une animation un peu out-of-date (pas mal d'aliasing et de chutes de framerate), on prend un véritable pied à parcourir New Marais sous toutes ses coutures tant cette cité est une réussite visuelle. Vivante, née du souci du détail de développeurs doués pour imposer une patte graphique spécifique (ce qui devient rare de nos jours), la ville d'inFamous 2 séduit au moins autant qu'Empire City que le jeu cherche d'ailleurs à nous faire oublier en la détruisant dès une séquence d'intro titanesque aux allures de God of War. La bande son, dirigée par le même combo d'artistes que dans le premier volet (moins Amon Tobin, dommage) se révèle aussi discrète qu'inspirée comme son aînée, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. L'ambiance générale d'inFamous 2 est donc réussie, son gameplay varié et agréable, et sa durée de vie tient franchement la route.
Dernier petit ajout sympathique pour augmenter cette dernière: au lieu de se contenter de la facilité d'un mode online comme dans GTA IV ou Assassin's Creed Brotherhood, Sucker Punch a joué la carte communautaire, à la LittleBigPlanet, en proposant aux joueurs de s'exprimer via un éditeur de missions. Ce dernier est complet, bien foutu et les joueurs s'en donnent déjà à cœur joie en proposant leurs créations, plutôt inspirées pour certaines que j'ai pu tester. De quoi offrir des challenges supplémentaires et un inattendu scoring dans un titre où vraiment rien ne manque.