On parle de souvenirs, ça va.
Hello,
L’autre jour, lors d’un moment d’oisiveté intellectuelle qui me caractérise, je pensais aux scènes vraiment folles que j’avais pu vivre dans un jeu vidéo. Je ne parle pas de jeux bons, voire très bons, mais juste de scènes qui ressortent clairement du reste du jeu parce qu’elles sont marquantes, barrées, inattendues.
Je suis curieux de connaître les vôtres. Pour fixer les idées – forcément ça spoil beaucoup :
Silent Hill 2, PC, PS2. Le jeu est globalement très sombre, angoissant, torturé. L’ambiance de folie macabre est un atout de la franchise depuis le début, largement exploitée. Mais là où certains se contenteront d’essayer de vous faire faire, SH va beaucoup plus loin. La scène se passe dans un ascenseur vers le milieu ou deux tiers du jeu. On est dans un bâtiment (hôpital ?) désert, seulement hanté par des monstres ici et là. Peu de bruits, la peur rôde à chaque ouverture de porte. Au cours d’un des nombreux trajet en ascenseur pour parcourir l’énorme bâtiment abandonné, celui-ci s’arrête et une émission de radio se fait entendre. Un jeu dans un style des années 70/80, avec un public et un présentateur enjoué. S’en suit un discours décalé un peu comme l’émission de TV d’Inland Empire de Lynch, avec un quizz à l’attention du héros, dont on se servira un peu plus tard. L’émission terminée, au bout de quelques minutes, l’ascenseur reprend sa descente comme si de rien n’était. Ce jeu est fou.
Blade runner, PC. Un super jeu d’aventure, qui brillait par ses éclairages dynamiques, ses multiples embranchements scénaristiques et la BO de Vangelis. Assez fidèle au film, le jeu offre une histoire alternative assez bien ficelée durant laquelle le joueur fera ses choix moraux, pour le meilleur ou pour le pire. Dans l’ensemble le jeu mise beaucoup sur l’ambiance, les scènes d’action étant un poil brouillonnes. Les décors sont somptueux, les personnages sont convaincants, tout baigne. Assez vite dans le jeu on a accès à l’appartement du héros, McCoy. Pas mal de choses à y faire, comme utiliser le fameux ordinateur et sa fonction de zoom de l’an 2019 qui change carrément l’angle de la photo pour voir ce qu’il y a derrière la plante verte. Bref. Il y a aussi la chienne Maggy, que l’on peut caresser pour le plaisir. Une vraie chienne, pas une reproduction synthétique. Bonheur. Mais surtout il y a le balcon où il n’y a rien à faire. Absolument rien. Sauf contempler la rue sombre, l’éclairage blafard des néons publicitaires, écouter les messages de propagandes pour les colonies de l’espace, le tout bercé par le Blues du Blade runner… Un vrai moment de contemplation un poil mélancolique, j’y passai de longues minutes !
Zelda Majora’s Mask, N64. Là évidemment on parle d’un mastodonte du JV, une référence pour beaucoup. Gameplay aux petits oignons, le souffle de l’aventure, des donjons retors, une histoire atypique et une fin incroyable, MM est pour moi un quasi-sans faute qui a bercé nos vacances de Noël comme peu l’avaient fait avant. Mais là où je lève mon chapeau c’est à la fin du compteur, quand cette lune énorme et effrayante s’apprête à réduire ce monde en poussières. Les PNJ paniquent, s’enfuient, se cachent, dépriment, se perdent tandis que le compteur s’affole et nous annonce la fin imminente. Evidemment la musique est parfaite et transcende l’apocalypse avec brio. Jamais fin du monde n’aura été aussi bien rendue, n’aura été aussi angoissante malgré un design général bon enfant. Le jeu est génial, cette scène est majestueuse.