Moi je vois surtout que tu nous disais "Il FAUT que je joue à RE5..." sans nous dire une seule seconde que tu devais jouer avec quelqu'un.
Il a la gale ? Vos mamans vous avaient interdit de jouer à la console ? Il est juif ?
En tout cas nous avons vécu hier soir un moment digne des grandes heures de la team [Nes Pas?]. Enfin presque. Ca l'aurait été si on avait gagné la manche au final, en fait.
Contexte : Barnblitz, Fungus Radical Petemul en attaque, un serveur rempli de joueurs très moyens avec quelques très bons (notamment un mec qui joue un scout relou ou qui vous tue à pleine vie d'un coup de scie. Horripilant.)
C'est la guerre. Le premier point fait passer Diên Biên Phu pour un village-vacances. Défendu par deux sentries dont une au Wrangler + un pyro, ainsi que par des joueurs relous qui vont chopper les Medics en amont. Les mediguns de nos medics morts jonchent le sol et les conversations commencent à tourner au vinaigre : "on ne passera jamais, c'est foutu."
Il faut agir. C'est l'heure du coup de poker : tandis que Fungus fauche à la mitrailleuse tout ce qu'il peut, je quitte le rôle de second Medic pour celui de demo. Oui parce que déjà c'est dur de monter une über, alors si c'est pour la lancer sur un mauvais... Je passe démo et, flanqué de Radical au cul (qui accepte de me soigner, bien que je sois nègre) nous lançons l'assaut.
Blam. Une partie de la base saute, mais le pyro a fait son boulot, et les ingés ont sauvé un tp et une T3. Arf. Le temps file et ça commence à sentir la morne plaine. Deuxième passage en pyro : rien n'y fait. Tant pis. Finalement, ce sera une poussée "à la gros sale" : trois ou quatre foncent, servent de chair à canon, et permettent à un dernier de se planquer sur le côté du chariot et de le faire avancer. A 30 secondes du coup de gong, ouf.
Mais ce n'est pas fini et les relous d'en face ne se laissent pas démonter. Le deuxième point fera passer Stalingrad pour Le Village dans les Nuages. Ca tombe de partout, cette fois impossible de passer, les mini-sentries sortent du sol comme des champignons - et nos coéquipiers aveugles les laissent intactes sans que ça leur pose de problème existentiel.
C'en est trop pour notre faible système nerveux. A la moitié du chemin, c'est déjà l'overtime. Foutu ? Vous avez bu, mon ami : Fungus est passé second medic. Que Radical ne m'en veuille pas mais je ne me souviens plus ce qu'il faisait à ce moment là. Tout ce dont je me souviens, c'est d'un torrent de flammes sur mon écran, de mon backburner dont je ne lâche plus le clic gauche, du fragile équilibre entre les balles qui nous pilonnent et le faisceau de nos medics et du chariot réunis. On prend cher, on se soigne, on avance, on pousse le chariot en continue, ça bloque, on survit on ne sait comment, ça brûle, ça pousse, un soldier et un médic nous bloquent, ça va pas passer, oh si ILS SONT MORTS ALLEZ L'INGE DERRIERE OUI ARF NON ON SE FAIT TIRER DESSUS, AH, OH, LA SENTRY, BAM, AH, AH, OH, AAAAAAAAAAAAAAAAAH OUIII JE VOLE METS LA MOI TOUTE !!!!!!
Cris de jouissance, violons, Cary Grant en slip. Nous avons pris le second point au terme d'une poussée héroïque. Genre le Stade Universitaire de Vezoul qui aurait fait reculer la mêlée des All Blacks de 50 mètres en demi-finale de la Coupe du Monde.
Mais deux efforts, c'est trop. Le troisième point ne cèdera pas. Et honnêtement, c'est pas faute à nous trois Nespasiens d'avoir fait le sale boulot. Mais certaines défaites nous font quand même partir avec le sourire.
Dans un contexte plus léger, l'autre moment Nutella de la soirée aura été la tentative d'explication d'humour sur un serveur francophone. Je vous résume l'esprit de la blague :
Eux : "Eh ben cette fois c'est vous les mauvais" (à peu près)
Fungus : "Oui mais on n'a pas le diabète."
Eux : mélange de "Quoi le diabète / Je vois pas le rapport /C'est nul / Ouais c'est nul."
Le tout augmenté de cris du genre "Ah, non, je me fais tirer dessus par un noir" (au passage, Fungus nous a gratifié d'un tag animé "Nigger nigger" sur fond de photo du démo plutôt funky).
Passons nos vains "le gag c'est peut-être qu'il n'y a pas de rapport" "achetez-vous un second degré", et attardons-nous à peine sur mon essai justification dans le mode "je vous rappelle qu'on joue à un jeu qui met en scène un gros russe crétin, un français fourbe, et un noir qui boit (j'ai oublié à ma honte le médecin nazi)" qui nous aura valu cette réponse digne des annales :
"Oui mais justement, ce sont des stéréotypes qui changent des clichés."
Non, le silence qui en a suivi n'était pas un aveu de notre défaite, mais de notre effort pour essayer de comprendre.