Street Fighter V se précise, ça va être une tuerie et la direction dans laquelle ils comptent aller avec le jeu me parait bonne : Épargner aux joueurs les difficultés du IV liées aux links et aux vortex, favoriser l’agression et non la campe, rendre chaque personnage vraiment unique (là, actuellement, un monde sépare Ken et Ryu), rendre son intérêt au contenu solo et au mode histoire, s'inspirer des jeux multi/e-sport/free-to-play en cela que tout sera gratuit et déblocable (donc tous les futurs persos et les futurs patchs d'équilibrage) ou payable avec du vrai argent pour les impatients, etc.
Mais ça, on n'a pas trop à s'en soucier d'ici la sortie du jeu courant 2016 sur PS4 et PC.
Là, ce week-end s'est (à nouveau) déroulé l'EVO, et cette année, c'était la dernière fois que Street Fighter 4 allait être l'événement principal clôturant le week-end. Nos arrogants petits français se sont fait bourrer et n'ont pas atteint le top 32 (même Luffy, vainqueur de l'EVO l'an passé), aucun des favoris comme Daigo, Justin Wong & co n'ont su atteindre le op 8 qui était donc truffé de surprises.
Parmi les plus connus, PR Balrog, Infiltration, Momochi et Gamerbee nous garantissaient rien qu'à leur nom un niveau de maîtrise dément... et par empathie, c'est Gamerbee qui a beaucoup retenu notre attention dans un premier temps. Parce que Gamerbee, joueur de Adon puis de Elena, c'est cet éternel second. Un joueur démentiel qui s'est toujours déchiré pour donner le meilleur de lui-même, se comportant avec une humilité et un respect que l'on aime savoir répandu parmi les top players de ce jeu... que l'on a vu très ému par sa défaite à la Dreamhack fin 2014 et qui est extrêmement sympathique.
Cette année, il a réussi à parcourir l'arbre des losers en top 8 pour finalement mériter d'en sortir avant d'affronter Momochi, l'ahurissant joueur de Ken (qui avait fait le spectacle au Stunfest face à Daigo, voir mon post précédent) en finale winner.
Lorsqu'un joueur parvient en finale loser et qu'il la remporte, il gagne alors le droit d'affronter le vainqueur de la finale winner. Il doit alors "reset le bracket" en remportant une première rencontre contre lui, puis gagner le second match pour remporter le tournoi. À ce stade de la compétition (le top 8 ), les rencontres se jouent en trois matchs gagnants (de deux rounds chacuns).
Après un "assez" long combat contre Infiltration, Gamerbee parvient donc face à un Momochi impérial avec son Ken qui parvient à gagner un match. Gamerbee s'adapte et parvient à lui mettre 3-1 et le match final commence alors. La foule est en délire et nous qui nous étions déplacés chez une amie en belgique pour l'occasion également.
Momochi counterpick alors Evil Ryu (le perso le plus fort du jeu), la finale bat alors son plein et il y a alors 2-2 entre les deux adversaires.
Momochi prend le premier round du match décisif, et le drame survient alors au début qui démarre alors : La partie est interrompue par un "1P Pause". Il faut savoir que dans le cadre d'un tournoi, si l'un des adversaires met pause pendant un match (lors des poules ou des finales), le règlement prévoit que l'un des joueurs remporte le match, le round, etc. Vent de panique dans la salle, chez les spectateurs, les commentateurs et les deux joueurs tétanisés par la situation. Le stick (Razer) de Momochi venait de rendre l'âme au pire moment imaginable. Intervention d'un arbitre, les trois acteurs de ce spectacle inattendu cherchent à résoudre la situation, et Gamerbee, remportant de facto le round décide de procéder de sorte à ne prendre aucun avantage sur Momochi avec sa barre de Super qu'il aurait pu remplir comme un goret en tabassant son adversaire afin de récupérer son round.
Après deux patates garantissant un Time Over en faveur de Gamerbee, tout le monde retient son souffle en attendant le début du prochain round. Momochi ayant entre temps récupéré le stick (Madcatz) de Tokido, le match pouvait reprendre.
Et là, après un tel événement, impossible d'assister sereinement au dernier round, car on savait que ça pouvait être triste... et les joueurs le savaient. Et Momochi l'a su en remportant cet ultime round face à Gamerbee, dépité mais bon joueur.
Momochi n'est pas content d'avoir gagné, ou plutôt, le faible enthousiasme affiché au moment de se lever face au public trahit la profonde gêne qui s'était emparée de toute la scène. La remise des prix a un goût amer pour tout le monde (certains comme PR Rog restant fidèles à leur tempéraments joyeux), la future femme de Gamerbee lui saute dans les bras en pleurant tout ce qu'elle a, lui-même récolte de belles embrassades de la part de ses amis, James Chen l'un des commentateurs ému au larmes ne parvient plus à articuler ses dernières phrases, bref, l'ambiance est particulière et inédite dans l'histoire de l'EVO.
Bon, heureusement qu'on a bien rigolé lors de la finale de Guilty Gear Xrd.
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