Et pour le plaisir narcissique je ressors une vieille prose :
Un raton-laveur, une grenouille, une flûte.
Non je ne vous fait pas la liste des éléments d'un hentaï, juste un avant-goût d'un jeu.
Et parlons-en, de goût. Il faut en avoir bien peu pour considérer encore aujourd'hui Super Mario Bros 3 (oui car c'est de lui dont il s'agit) comme un jeu fantastique, surtout à côté de Super Mario World, qui, lui, en est un pour le coup. Car qu'est-ce que SMB3 sinon un brouillon d'un futur chef d'oeuvre ?
Oh de bonnes idées il y en a, certes. Un début de carte. Carrée, mais c'est un début. Avec parfois des chemins à choisir, admettons, rien qui soit caché et rien qui fasse prendre un virage décisif à l'aventure. C'est plutôt du "ah tiens est-ce que je file direct au Mans par l'autoroute ou bien je fais un crochet à Parigné-l'évêque pour visiter sa chapelle XVième siècle". Et ça vaut rarement le voyage, donc pour la replay-value, on repassera.
Evidemment tout ceci nous permet néanmoins de visiter des paysages chatoyants. La campagne verdoyante, le désert, les nuages, le monde aquatique. Devant tant d'originalité je ne peux que crier bravo. Je me demande encore aujourd'hui comment on a échappé à un niveau sur la Lune.
Donc en gros on plaque une carte qui ne sert à rien sur Super Mario Bros. 1 qui en soit était déjà vachement limité, mais par ailleurs est un jeu à peu près potable donc au pire on reste avec un truc qui se tient. Avec une maniabilité excellente, le contraire m'aurait fait pleurer, vu que déjà sur le 1 c'était la même et qu'elle était bien, et qu'il n'y a guère que Castlevania pour oser nous faire régresser de ce côté-là.
Mais heureusement chez Nintendo on a plein de bonnes idées. Et là c'est l'idée du siècle : les costumes de pouvoir. Une feuille, une grenouille, et hop, Mario rejoint la Justice League.
Je ne sais pas qui est le crétin qui a inventé ce concept de costumes animaliers débiles, dont le point culminant restera les oreilles de lapin (qui servent à voler, mais oui, si si, logique) dans Super Mario Land 2. Là, pour s'envoler, au moins, on est cohérents, on prend un raton-laveur. Ah. Qui peut, dans sa version améliorée, se transformer en statue. Super. Top. Je me rappelle d'ailleurs que tout petit déjà je rêvais d'une queue de raton-laveur pour jouer à Superman, ah ben tiens...
Et du coup le gameplay se résume à ça : gérer son équipement pour avoir 150 feuilles dans son inventaire, au point d'en faire oublier la sacro-sainte fleur à boules de feu qui avait quand même une sacrée classe.
Mais là encore ça va, un raton-laveur c'est mignon. Le pire c'est la grenouille. LA GRENOUILLE !!
Déjà, un stage aquatique dans un Mario c'est chiant. Un stage aquatique en grenouille, ça ne ressemble plus à rien. Le costume de l'inutile. Un ridicule achevé, une maniabilité horrible à terre et inintéressante en mer, des bruits insupportables, je crois que je n'ai jamais autant haï un bonus de jeu comme celui-là. En plus il ne donne même pas de grappin, ah ha !
Mais on n'en reste pas là. Il existe un costume secret, bien planqué, un truc de bourrin pour satisfaire nos hormones, le costume-marteau, ta-daaam ! J'ai toujours rêvé de transformer Mario en Golem, merci mon Dieu ! C'est chose faite. Je peux glisser, rentrer dans ma coquille, lancer des projectiles en baudruche (oui, vu la vitesse...), je peux ressembler à Michel Vaillant avec une moustache, trop bon. Tellement bon que j'en oublie d'écouter la musique, qui est paraît-il exceptionnel grâce à une puce qui fait de supers "tchaks". Si c'est pas de l'argument commercial qui tue, ça, une puce qui fait de supers "tchaks", oh là là, j'en frétille. Ils ont quoi chez Sega ? Une console 16-bits ? Hein, non, pour rien, je me demandais si je devais m'inquiéter pour Nintendo, mais avec une puce qui fait de beaux "tchaks" ils sont à l'abri.
Enfin de toute façon on s'en fout, on choppe les flûtes, les nuages, les ailes-P et on se fritte Bowser, le tout en 15 minutes.