Malgré les pizzas au micro-ondes, la technologie a du bon. Depuis l'achat de mon Raspberry Pi, je bouffe de la Snes au petit-déjeuner, et si je prends mon pied avec des valeurs sûres comme Panel de Pon et Wild Guns, c'est aussi l'occasion de taper une énième fois sans conviction "underrated SNES game" dans Google dans l'espoir de trouver une nouveauté.
Et encore une fois, c'est la Super Famicom qu'il faut remercier.
King of Demons ou Majyuuou est un jeu d'action malsain et glauque qui ferait vomir les tripes de Familles de France et de Nintendo of America. Pas d'import pour nous pauvres occidentaux, donc, comme pour d'autres perles gore comme Sweet Home sur NES. Mais le jeu étant horriblement simple, il est accessible même aux gens qui ne parlent pas la langue de Nyan-Cat. Une traduction est également disponible dans les confins du Web, mais franchement vous ne perdez rien.
On se retrouve face à un Castlevania-like à petit sprite, avec une mythologie décadente et de jolis décors d'horreur moderne, à base de tas de viande bubonique et de dévastation urbaine. Vous incarnez le héros le plus générique du monde, affûté de son bandana rouge et de son joli marcel, qui descend en Enfer tel un Orphée joué par Michael Dudikoff, pour sauver sa famille dessinée par ton petit frère avec son manuel "Le Manga pour les nuls".
Outre son look vestimentaire trop bath, notre héros peut tirer, faire des doubles sauts et des roulades, et même un sous-Shoryuken. Vous disposez également de l'aide de l'âme de votre femme, incarnée en fée, qui bourre tel un SCUD les ennemis et se sacrifie pour vous ressusciter. Quand je vous dis que ce jeu est décadent, il suffit de regarder la tronche des boss. Rien que l'espèce de poule-nymphe de fin du premier niveau vous sera douter de la santé mentale des développeurs, et certains décors ressemblent à une coloscopie. Que du bon gout, donc, accompagné d'une petite bande-son d'ambiance qui va bien.
Mais le gros intérêt coté gameplay réside dans le pouvoir des gemmes que vous laissent les boss. Selon la couleur des gemmes, vous gagnez une nouvelle forme et de nouveaux pouvoirs, comme le dragon qui pète tout et l'homme sauterelle qui tire des boomerangs inutiles. En utilisant plusieurs fois la même forme, vous gagnez en pouvoir, mais en alternant entre les trois, vous gagnez la forme ultime qui poutre. Vous pouvez même ignorer ces bonus et tenter de finir le jeu en simple humain, pour le challenge.
Bref, avec son ambiance bien poisseuse et son gameplay propre et varié, Majuu Ou n'est pas révolutionnaire, mais c'est un bon petit jeu d'action old-school au style peu commun dans nos contrées, parfait pour occuper une après-midi de décembre.