Bon, j'ai testé la démo de Call of Duty : Black Ops, et c'est mauvais. Mais bien, quoi.
La démo commence, je suis un mec attaché à une chaise, dans une pièce glauque, devant un écran avec un menu. Ben dis-donc, ça chauffe la phase de béta-testing chez Activision. Allez, lançons le bouzin.
Intro à base de briefing entre deux types sur fond d'images génériques "Armée - Documents d'espionnage". Le tout est simplement incompréhensible, vu que c'est en anglais sans sous-titres et qu'ils semblent tous les deux parler sous l'eau, la bouche pleine de patates et en utilisant le premier prototype de Bell. On s'en fout, on zappe.
Paf, phase de "jeu" qui résume bien l'esprit du soft : vous êtes un gus en tenue de cosmonaute, en train de marcher vers son jet furtif en ralenti sur base de grosse musique dramatique. On se croirait dans Armageddon. Bon, quand je dis phase de jeu, c'est une cinématique vue en première personne et on peut un peu tourner la tête. Une fois dans l'avion, un espoir fou : Dois-je le piloter ? Pourrais-je faire des loopings sur "Danger Zone" et bombarder du coco tout en lançant des blagues homophobes à mon copilote, comme dans tout bon film d'avion dans les années 80 ?
Mon cul. Appuie sur A, appuie sur le stick, l'avion décolle tout seul. Super, les mecs c'était vital de mettre deux QTE mous dans la cinématique.
Le jeu commence enfin. Vous êtes devant un écran (décidément, ce jeu aime les mises en abîme) qui filme le sol en vision nocturne, et vous devez guider un groupe de soldats pour éviter les méchants russes (pléonasme) qui grouillent. Dans les faits, on dirait Frogger, mais comme si vous n'y aviez jamais joué et un pote à coté de vous commentait bouton par bouton quoi faire.
...OK.
Je fais rentrer mes bonhommes dans une baraque (enfin, le jeu me dit de le faire, miracle de l'assistanat vidéoludique) et soudainement, je suis un des hommes de l'unité, en pleine embuscade contre les cocos. Oh, je vois, toutes ces conneries c'était l'intro, on passe au jeu, au vrai, le truc de couillu. Sus à l'ennemi, et pas de pitié pour les croissants !
Ben mes couilles sur ton nez. Après avoir abattu un ennemi, je me mange une flashbang dans la gueule qui m'aveugle durant 5 bonnes secondes. Quand je reprends mes esprits, mes coéquipiers ont tous tué les ruskovs. Bon, premier accrochage, c'est pas grave, on va se refaire la prochaine fois. Allons fouiller les corps !
Tiens, les soldats soviétiques des années 60 sont armés de FAMAS. Pour un jeu qui se vente du réalisme, ça la fout mal, un peu comme si Gran Turismo avait des roues en forme de triangle sur ses voitures. Mais on ne va pas cracher sur du bon matériel fraaaaaançais, prenons cet enculé et faisons-lui cracher le plomb !
Ah non en fait. Après 30 secondes de jeu, je retourne dans l'avion, à diriger mes grenouilles soldats entre les lignes ennemies. Je clique entre deux bâillements sur les zones sûres au sol, quand une voix enregistrée avec un gramophone m'annonce que mes bonhommes sont morts. Bon, je lui fais confiance, c'est pas comme si je faisais la différence entre les blobs blancs de maintenant des blobs blancs d'il y a 5 secondes. Le rapport officiel expliquera ça comme une crise de diarrhée aiguë et foudroyante, à ce jour encore inexpliquée.
J'ai arrêté la console, las. Call Of Duty est exactement ce que je m'attendais, un film de Michael Bay vaguement interactif entrecoupé de vagues scènes de FPS génériques, au plaisir vidéoludique proche de zéro. La mise en abîme du menu prend tout un coup un sens nouveau : ce jeu est une torture.