Bon, j'ai terminé L.A. Noire, aka "le jeu estampillé Rockstar donc quasiment personne ne parle sur NES Pas". Oui parce qu'on avait quand même fait des threads dédiés pour GTA IV et Red Dead Redemption, mais que dalle sur L.A. Noire, j'ai l'impression qu'il n'a emballé personne ici parmi les habituels fans des jeux R*. Je me trompe?
En tout cas, dans la globalité, je garderai de très bons souvenirs de ce jeu, sur lequel j'ai mis une grosse dizaine d'heures à me faire une opinion. D'abord parce que, bien que dépourvu de tout a priori sur ce qui n'est définitivement pas un GTA-like, j'ai trouvé le début, voire le premier tiers du jeu tout simplement, assez mou et répétitif. OK, on s'imprègne d'une ambiance, d'un style de jeu, mais on se fait chier. C'est routinier et il faut du temps pour accepter que c'est exactement ce que la Team Bondi a voulu nous faire vivre: le quotidien désespérément moche et ennuyeux d'un type du LAPD absolument froid, sans charisme et désagréable au possible. Ce qui fait qu'on finit par s'attacher à ce Cole Phelps qui est de loin le personnage le plus vide et inintéressant, en premier lieu, qu'on ait pu diriger dans cette génération de jeux. On mène des enquêtes et des interrogatoires sans l'ombre d'un sentiment, en se fritant avec des coéquipiers pas vraiment plus sympathiques. Moi, personnellement, j'adore ce côté froid, solitaire, cynique. Je me retrouve même dedans, ça aide.
Mais au-delà d'une immersion très délicate dans la peau du personnage principal, plus le jeu progresse, plus on rentre dedans. Évidemment, Los Angeles est superbement modélisée; on la dit souvent trop morte, c'est vrai que l'interaction avec la rue et l'absence d'éléments aléatoires manquent un peu, mais d'abord la map est incroyablement immense et bien réalisée, avec relativement peu de faiblesses techniques: le jeu ne rame pas, il est très bien protégé contre les divers clippings/aliasings/etc. En outre, contrairement à ce qui est trop souvent dit, on dispose malgré tout de quelques quêtes annexes sympa (toutes les voitures à découvrir, les 50 bobines de film qui sont un défi vraiment abusif pour le coup, les 40 délits partout dans la ville qui permettent de varier les interventions et de sortir de temps à autre de la trame principale) qui sont toutes facilitées par l'existence d'un vrai mode libre que n'avait pas Mafia II par exemple. Ce très bon point est étrangement occulté dans quasiment toutes les critiques du jeu. Quant à l'intrigue, bah franchement, que dire? Si l'on se doute que les cut-scenes dépeignant la carrière militaire du protagoniste servent bien à quelque chose, on est vraiment scié par la façon dont le scénario s'emballe dans la seconde moitié du jeu. Personnellement, je l'ai trouvé incroyablement prenant à partir de l'entrée de Phelps dans la brigade des mœurs, bien que les crimes en série sur lesquels il enquête à la criminelle vaillent également pas mal le coup. Seul reproche sur ce scénario: la fin à la Rockstar évidemment, surtout qu'elle n'était vraiment pas indispensable vu qu'on est censé œuvrer pour une fois du bon côté de la loi.
On pourra critiquer la rigidité du gameplay et le côté très assisté, très "Heavy Rain". Là, il faut arrêter de dire de la merde. Les scènes d'action sont, certes, limitées (pas de gestion des munitions, courses-poursuites à pied où il suffit de courir dans la bonne direction vu qu'il n'y a pas de bouton de saut...), mais bien réalisées, fluides et crédibles. Pour ne pas dire épiques quand il s'agit de poursuites en bagnole, où je défie qui que ce soit de parler d'assistance vu qu'on est bien obligé de conduire ces grosses bagnoles des 40s lentes à souhait et de se frayer un chemin dans une circulation souvent dense, parfois sous des trombes d'eau, ou en pleine nuit avec une visibilité réduite. Quant aux enquêtes et aux interrogatoires, là c'est davantage orienté point n' click certes, mais sans défaut de réalisation. Je ne ressors pas super convaincu du système d'interrogatoire à cause de l'insistance des développeurs et producteurs sur la modélisation faciale des personnages. Celle-ci est certes exceptionnelle mais à mon goût, je ne trouve pas qu'elle soit forcément un bon indicateur. Et c'est quand même très dommage de pouvoir classer une affaire en ayant foiré 75% des interrogatoires et inculpé un suspect qui n'est pas forcément le bon, bien que les notes de fin de rapport donnent envie de recommencer l'affaire pour la mener autrement et surtout mieux.
Bref, L.A. Noire, personnellement, j'ai beaucoup aimé, et m'y remettrai très vite car j'ai bien l'intention de le platiner et également de profiter des contenus additionnels que j'ai eus gratuitement. C'est un titre très complet, rudement bien mené, à l'ambiance on ne peut plus réussie (la bande son est magnifique et sans incohérences historiques contrairement à Mafia II), au scénario vraiment prenant et sachant se rendre de plus en plus passionnant au fil de l'aventure. Prenez-le comme ce qu'il est, expérimentez ce qui est presque un style de jeu à part, et appréciez-le à sa juste valeur. Ce serait dommage de passer à côté.