Par contre je vois pas en quoi Mario 64 est supérieur a banjo kazooie, dans banjo on apprend des mouvements tout au long du jeu, le jeu est plus dur, plus complet, l'ambiance est vachement rareware snes (genre DK country).
Après mario 64 est arrivé en premier certes, mais si on prend les 2 jeux aujourd'hui, objectivement banjo est meilleur et c'est ce que nous prouve paderwann en ayant joué à aucun avant
[\troll]
Bon, deux semaines après, je vais prendre un peu de temps pour répondre à cela. Attention : pavé.
Déjà, à propos des mouvements, j'ai envie de dire que c'est un détail : les palettes de mouvements sont aussi étoffées dans un jeu comme dans l'autre, donc au final les possibilités sont les mêmes. Personnellement, je préfère manier un héros virevoltant dès le début, plutôt que d'avoir à attendre les mouvements intéressants! Je signale aussi que l'on apprend tout de même quelques mouvements au cours de Mario 64 : on débloque les casquettes.
Ensuite, on ne peut pas dire que Banjo-Kazooie est plus complet que Mario, car il y a un élément crucial de Mario 64 pas du tout égalé dans BK : les phases de plateforme pure. Dans Mario, on a des sauts précis, et des plateformes aux contours bien définis. Dans BK, les plateformes ont des contours flous (en pente, typiquement), et on peut planer. Du coup, on ne sait jamais précisément où sont les plateformes, mais on s'en fout car de toute façon on pourra se rattraper en planant. Ces détails tuent totalement l'intérêt de la plateforme dans BK (ainsi que dans 95% des jeux de "plateformes" modernes). Perso, je considère Mario comme un jeu de exploration/plateforme, et BK plus comme un jeu d'exploration pure.
Il y a une autre chose présente dans Mario 64 que BK n'a pas : c'est l'aspect un peu sandbox du titre. Un niveau de Mario 64, c'est une aire de jeu. Tu peux y aller pour récupérer des étoiles et faire avancer le jeu, mais il y a aussi plein de petit à côtés rigolos, qui sont là juste pour amuser le joueur. En jouant à ce jeu, j'ai passé autant de temps à trouver des étoiles que à m'amuser à chercher des vies bonus (parfaitement inutiles), tenter des enchaînements de sauts improbables (parfois, on dirait que les plateformes ont été placées exprès pour) ou surfer sur des carapaces. Dans BK, ce n'est pas la même chose : dans chaque niveau TOUT les éléments participent à l'avancement du jeu (pièce de puzzle, jinjo, page de cheato...). D'accord c'est un détail, mais je trouve que du coup on y perd beaucoup en liberté.
Enfin, dernier point que je voulais aborder : l'exploration, qui est censée être le point fort de Banjo-Kazooie, mais paradoxalement c'est aussi le point où il pêche le plus par rapport à Mario 64. Dans un jeu d'exploration, le level design est crucial, car il faut absolument que les environnements donnent envie d'être explorés. Pour cela il n'y a pas le choix, il faut beaucoup de variété. Il faut tout d'abord de la variété dans les environnements visités, et de la variété dans les types de gameplay proposés. Ça, tout le monde le sait, et Mario 64 et BK sont tous deux des modèles du genre, il n'y a rien à redire. Mais il faut aussi un troisième type de variété, moins évident, plus subtil, mais tout aussi important : il faut de la variété dans le rythme du jeu. Mario 64 est encore une fois un modèle du genre, mais BK se vautre à ce niveau là, et j'ai d'ailleurs baptisée cette erreur de design fréquente : syndrome Banjo-Kazooie. C'est quelque chose de très subjectif, qui ne gênera pas certaines personnes, mais moi j'y suis très sensible. C'est par exemple à cause de ce syndrome Banjo-Kazooie que je me suis fait royalement chié devant Metroid Prime 2, alors que je considère le premier Metroid Prime comme le meilleur jeu de sa génération.
Je développe. Dans Banjo-Kazooie, tout a été très soigneusement calibré. Les pièces de puzzles sont quasiment toutes de la même difficulté, et nécessitent autant de temps pour être obtenues. Le rythme du jeu est donc plat et uniforme. En pratique, après avoir fini deux ou trois niveaux, j'ai repéré et compris ce rythme, et très vite j'étais capable de faire des raisonnements du type : "bon, je viens de faire cette action puis celle là, donc logiquement la pièce de puzzle est dans deux salles". Et je tombais juste presque à tous les coups. A cause de cela, le jeu n'a jamais réussi à me surprendre et à me motiver. Quel est l'intérêt d'aller explorer un environnement totalement prévisible, et qui n'arrivera pas à m'étonner? Quand je joue à ce type de jeu, je n'arrive plus à rentrer dans le jeu et à m'immerger, et j'ai à la place la désagréable impression d'être devant un programme calibré pour me donner un plaisir optimal, ce qui rend l'expérience très artificielle.
A l'opposé de cela, il y a Mario 64. J'ai déjà mentionné l'aspect sandbox, qui joue beaucoup pour le rythme du jeu : le joueur fixe son propre rythme. Mais même dans l'aventure principale, la variété dans le rythme est exemplaire. Certaines étoiles nécessitent d'escalader le niveau entier, d'autres de faire de petites tâches débiles, parfois la recherche d'une étoile permet de découvrir par hasard un autre partie du niveau à un endroit totalement imprévu, d'autre au contraire tombe un peu d'on ne sais où. Exemple typique : croiser un lapin dans le couloir du château. Si l'on compare individuellement ces étoiles aux pièces de puzzles de BK, il n'y a pas photo, celles de BK sont plus intéressantes, certes. Mais si on raisonne globalement, et bien grâce à cette variété Mario 64 est imprévisible du début à la fin, ce qui change tout à l'expérience de jeu, qui devient bien plus marquant, bien plus mémorable.
Pour conclure, une petite stat pour mettre tout ça en perspective : je n'ai jamais touché à Mario 64 depuis 6 ou 7 ans. Je connait encore par cœur l'architecture de la plupart des niveaux, et je suis capable de réciter de tête 2/3 des emplacements des étoiles du jeu. J'ai fini pour la dernière fois Banjo-Kazooie il y a deux ans. Je suis incapable de me rappeler du moindre détail architectural, c'est tout juste si je me rappelle encore des thèmes des niveaux. Je suis incapable de donner l'emplacement de plus de deux ou trois pièces de puzzles.
Après, qu'on soit clair, Banjo-Kazooie reste malgré tout cela un super jeu, on est d'accord, mais je trouve juste que Mario 64 (qui reste pour moi le jeu de plateforme 3D ultime, sachant que je n'ai jamais touché aux Mario Galaxy) propose tellement plus de sensations...