Je vous ai parlé du colossal
Towerfall dans le topic des Jeux Indépendants et je suis actuellement en train de me demander si c'était bien là l'idée la plus pertinente, vue ce dont je vais vous parler dans les lignes à suivre.
En effet, je vais vous parler de trois autres jeux dans la même veine, le sujet ayant
été récemment abordé dans un dossier sur Gamekult que je vous laisse le soin de lire quand vous en aurez fini avec ce post. En plus, il a été rédigé par Gautoz, le compère de Pipo avec qui il anime l'émission des Démons du Midi dont je vous avais parlé dans le topic idoine.
Revenons-en à nos bits voulez-vous, car je vous lâche le thème du post comme ça, tout à trac : Les jeux en multi sur PC.
Ahaha, il nous prend pour des cons, et Team Fortress,
QuakUnreal Tournament, Dota ? C'est du solo peut-être ?
Ne me prenez pas pour le jambon que je ne suis pas autant que vous l'aimeriez, on parle là d'un genre finalement récent, en tout cas sur PC, le party-game en local.
Les jeux qui vont suivre, et qui suivent déjà l'exemple du divin Towerfall, sont actuellement les figures de proue de cette famille de jeux sur PC (et donc Steam) que vous pourrez lancer en n'importe quelle occasion, dont les règles seront acquises par le moindre inconnu en moins de 10 secondes et au fun aussi immédiat qu'une poignée de main en 40.
Le premier d'entre eux, c'est
Samurai Gunn, je parle de lui avant les autres car c'est peut-être le moins bon.
Le jeu est excellent, mais comme le souligne très bien le test de Gamekult, un peu de finition n'aurait pas fait de mal, car à 13€ le produit fini à la pisse c'est un peu dommage
(comment ça, ça se pirate en moins de 2 minutes ? Vous vous croyez sur un site de gauche ?)Et c'est con, parce que le jeu place les joueurs dans la peau d'un samurai armé de son sabre de 4 pixels de long et d'un flingue à deux coups. Le but est simple quelque soit la règle du jeu, soit vous butez vos amis avant que votre compteur de vies ne tombe à zéro, soit vous tentez d'être le premier à atteindre les 10 kills.
Dès le début de la partie, les joueurs (de 2 à 4) s'élancent, sautillent, rebondissent contre les parois, assènent des coups de sabre nets et précis dans toutes les directions, tentent de trouer leur vis-à-vis d'une bille en plomb, se découpent en moins de temps qu'il n'aura fallu pour comprendre où l'on avait atterri, piègent leur adversaire en déclenchant des piques, bref, ça va vite, ça tranche, ça perfore, c'est l'euphorie.
La précision des coups et la netteté des affrontements donne très régulièrement des situations très tendues, durant lesquelles les deux joueurs se jaugent, s'approchent pas-à-pas en mettant des coups de sabre dans le vent pour en apprécier le timing et effrayer l'adversaire, le premier à entrer dans la zone de confort de l'autre gagne, la tension est insoutenable et là, paf, le troisième enculé qui s'était fait discret a rejoint l'extrémité droite de l'écran pour arriver par la gauche et perforer les deux samurai d'une balle de pistolet chacun.
Il sera privé de son verre de coca et sera servi en dernier lors du repas, mais il s'en fout, il a gagné deux points.
Si Samurai Gunn, c'est Towerfall avec des épées, il est pourtant loin du degré de finition de son modèle. Une caméra "suit" l'action et rend le tableau constamment mobile ce qui est un peu gênant, le jeu n'est pas vraiment paramétrable et quelques bugs renvoient à l'écran titre à la fin de certaines parties.
C'est dommage, car il y a pas mal de niveaux, le fun du jeu est là, les bases sont solides et se suffisent à elles mêmes, mais 13€ c'est beaucoup trop. Attendez qu'il passe à moins de 7.
En le découvrant, je m'étais surtout dit que c'était un mélange entre Towerfall et Nidhogg, et c'est parfait car c'est justement le second jeu à venir.
Vous vous rappelez du stupide et donc merveilleux
Sumotori Dreams ?
Moi en tout cas oui, et Nidhogg m'y fait un peu penser si on l'aborde comme un jeu de baston débile.
Sauf que Nidhogg est plus que ça.
Tout d'abord, projetez-vous dans un lointain passé, lors de votre découverte de Prince of Persia, celui auquel vous aurez joué si vous êtes quelqu'un de sérieux. Vous situez un peu les scènes de combat contre les nombreux sbires du vil sultan ?
Voilà,
Nidhogg c'est ça.
Est-ce que le jeu
aurait duaurait pu sortir sur Amstrad CPC ? Peut-être, mais ce n'est pas une question qui mérite d'être posée.
Nidhogg se joue à deux, à quatres directions, et à deux boutons. Un pour sauter, l'autre pour les coups d'épée.
Vous avez à votre disposition 4 niveaux présentant chacun un nombre impair de tableaux disposés verticalement.
Les deux joueurs démarrent tous les deux au milieu du tableau central, et le premier à tuer l'autre aura le droit de commencer sa course vers l'extrémité opposée du niveau. Chaque mort permettra au vainqueur de commencer ou de reprendre sa course dans le sens de son extrémité.
C'est d'une simplicité effarante, et c'est tant mieux car la tension de nombreuses situations exigera toute votre attention.
Évidemment, nous sommes en 2014 et nous sommes en droit d'espérer d'un jeu qui se la joue pixel art aie au moins la décence de reposer sur un moteur physique décent. Et c'est le cas, Nidhogg fait preuve d'une précision démentielle, il est possible de lever votre épée selon trois hauteurs, de la lancer, d'effectuer une descente du pied, de ramper ou d'effectuer une roulade. Lorsque vous êtes désarmé, vous n'avez plus que vos poings à serrer pour fuir et tenter d'atteindre l'autre extrémité, ou pour maraver la gueule de votre meilleur ami pour récupérer votre épée.
Les courses poursuites sont donc hilarantes, car lorsque un épéiste meurt, il réapparait plus loin sur le chemin de son adversaire et il n'y a rien de plus stressant que de s'approcher de la sortie du tableau en courant pour se faire embrocher par l'ennemi fraichement réapparu.
Les parties peuvent donc durer 15 secondes ou 5 minutes, ça dépendra de votre propension à renverser la situation en butant votre ennemi alors qu'il était au tableau final avant de démarrer votre propre course le long du niveau pour essayer de gagner à sa place sous une pluie d'insultes.
Si vous êtes un peu roleplay, vous mettrez un point d'honneur à hurler ZBWAAARGL à chaque mort. Je vous l'avais dit dans mon post sur Towerfall, je suis un fétichiste des menu option.
Pour le coup puisque l'on a que 4 niveaux, Nidhogg permet d'ajuster quelques paramètres.
Vous pourrez jouer au ralenti ou en mode turbo, être privés d'épées, de descente du pieds, ramper, sauter constamment, donner un effet boomerang à votre épée, etc...
Mon option favorite reste celle qui permet de récupérer la colonne vertébrale de l'adversaire pour s'en faire une épée. En effet, lorsque vous en êtes venu au poing, vous pouvez parfois étourdir votre adversaire en lui cognant un gnon dans les 4 pixels qui lui servent de tronche. Il se relèvera seulement si vous avez pitié et que vous ne vous ruez pas sur son corps pour lui briser la nuque.
Bref, Nidhogg coûte 13€, le contenu est un peu chiche (4 niveaux), mais encore une fois, c'est du lourd, du solide sur les appuis et bien fléchi sur les genoux.
Pour ce prix, ça se tente, si vous avez l'occasion de le sortir entre copains au moins une fois, les 13 euros seront rentabilisés, mais attendre qu'il passe sous la barre des 7 peut être une décision judicieuse.
Et puis merde, je me suis dit en cliquant sur "new post" qu'après tout, autant parler de celui qui symbolise à lui seul l'art du ridicule et du dérisoire, celui qui m'a hypé pendant un an durant juste avec ce formidable trailer :
https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=rU8n9tGCmwY#t=119(Je suis incapable de m'en lasser, l'acteur est un avocat commentateur de Street Fighter IV)
DIVEKICK
.
Aka "c'est quoi cette merde, sérieux ? Fais essayer pour voir ? Putain c'est génial"
Le concept est de nouveau très simple. Vous connaissez tous les jeux de baston, deux joueurs se font face avec chacun une barre de vie, le but est de frapper l'adversaire en lui réduisant sa barre de vie à zéro.
Divekick est à la base une blague, un coup de coude complice accompagné d'un clin d'oeil aux jeux de baston 2D et leurs fameux perso à divekick
(Yun et Yang de Street Fighter 3, Akuma Rufus & co dans le 4 pour situer les plus connus) toujours inexplicablement puissants.
Et bien là, le jeu vous propose de jouer des personnages qui ne peuvent se battre qu'en sautant et en redescendant avec un coup de pieds. Chaque coup de pied infligeant 1 milliard de dégâts (chiffre officiel), la moindre touche réduit la barre de vie de votre vis-à-vis à néant.
Et le mieux, c'est que cela se joue à deux boutons.
Deux boutons.
Un pour sauter verticalement, l'autre pour redescendre avec le pied.
Les combats vont donc très vite, le premier à remporter 7 rounds gagne le match. Si les deux joueurs tardent à porter le coup final, une ligne rouge apparait au milieu du terrain et le plus proche de la ligne à la fin du compteur gagne le round.
Évidemment, un an après avoir excité toute la scène du jeu de baston qui n'en revenait pas et qui attendait plus ce jeu que n'importe quelle update de Street Fighter IV, les développeurs se sont senti obligés d'apporter du contenu à leur jeu.
Initialement, si vous avez vu le trailer, il n'y avait que deux personnages, Dive et Kick.
Depuis, les choses en changé, il y a plus de personnages, tous très différents et chaque combattant dispose de deux attaques spéciales à effectuer lorsque leur jauge de super se remplit. L'une ne peut s'effectuer qu'au sol, et l'autre en l'air.
Et bien que Divekick passe d'une brillante boutade à une private joke qui en fait trop et qui n'arrive plus à se maitriser, la débilité règne et chaque combattant offre des situations toutes plus connes les unes que les autres.
L'un va voir sa tête doubler de volume à chaque round perdu, un autre pourra disposer des trampolines sur le terrain, un autre porte des bottes sur les mains pour attaquer de deux façons, un autre se balancera avec un grappin, etc, on passe parfois quelques rounds avant de saisir la particularité d'un de ces personnages volontairement nul, moche et cliché, mais l'immédiateté de Divekick lui confère un je-ne-sais-quoi d'indispensable.
Il avait eu son petit succès à Pornic et il occasionne depuis des instants complètements fous à chaque fois que je le ressors, même si ce n'est que pour 15 minutes avant de repasser à Soul Calibur 2.
10€, c'est un peu cher pour un jeu qui frôle l'arnaque et ce que l'on pourrait attendre d'un jeu de baston en flash sur un navigateur mal optimisé.
Personnellement, j'étais persuadé de les avoir rentabilisés dès ma première session d'essai avec le fidèle Bahtiud, mais attendre qu'il passe à 5€ balle n'est pas une mauvaise idée.