Calmons-nous, comme dit Bazart ça ne couvre que les jeux tournant sur archi Linux.
Je joue exclusivement sous Linux depuis plus d'un an, et, en vrai, quasiment tout ce que j'ai testé de ma vie sur Steam tourne nickel. Les avancées dans ce domaine sont ouf et Valve est en tête de pont, en 5 ans on est passés de "oué c'est rigolo tes jeux open source mais 3DChess ça va 5 minutes et les ports de Feral l'idée est sympa mais s'ils pouvaient tourner plus de 10 minutes sans planter ça serait cool *regard mauvais vers le port de Witcher 2*" à "Cyberpunk 2077 tourne en day one, aussi mal que sous windows certes, mais en day one quand même et surtout, pas
plus mal que sous windows".
Il y a deux solutions, soit le jeu existe en version native, c'est rare mais c'est cool, soit il n'existe qu'en version windows mais tourne via Proton, la couche de compatibilité open-source de Valve basée sur Wine mais optimisée à mort pour les jeux. En pratique, il n'y a quasiment pas de différence de perf entre Proton et le natif windows. Je suis sur Control en ce moment qui tourne à la perfection avec toutes les options à fond, et sans aucune intervention de ma part. Et grâce à la nature open source du projet, il existe pour les aventuriers des versions custom de Proton (Glorious Eggroll <3) beaucoup plus proches du master Git que les versions stables et tweakées pour certains jeux récalcitrants.
Pour l'instant, le seul gros "problème", et qui représente 99% des jeux dans le top 100 encore en rouge, c'est les jeux multijoueurs avec anti-cheat, parce que ces anti-cheats (en particuler les kernel-level) sont extrêmement invasifs et s'infiltrent très profondément dans l'architecture windows pour espionner toute l'activité du PC, ce qui est bien évidemment impossible à répliquer sur une couche de compatibilité comme Proton (ils sont mêmes capables de détecter si tu fais tourner le jeu dans une VM). Perso je m'en tamponne le coquillard avec une clé de 12 vu que je conchie ce genre de jeux, mais y'a un paquet de gens pour qui ça reste essentiel. Valve pousse à mort pour que les éditeurs adoptent des anti-cheats compatibles Proton, ce qui bénéficiera sur le court terme à leur plate-forme et sur le long terme à tous les joueurs Linux en attirant plus de joueurs et donc plus d'éditeurs.
Un autre aspect assez intéressant de cette machine, c'est que c'est fondamentalement un PC sous Linux. On peut la docker, y brancher des écrans, un clavier et une souris, et elle se transforme en PC de bureau. C'est assez fou quand on y pense.