J'ai listé les Défis Fantastiques que j'aime bien pour voir s'ils ont des points communs, des trucs que j'aime. Je parle des DF parce que la Série "Sorcellerie" est hors concours, je l'adore. Et j'aime aussi les deux premiers "Loup Solitaire".
Bref.
Les DF dont je ne peux pas me passer, mes 3 préférés et 3 autres que je relis souvent :
La Forêt de la malédiction
Le Labyrinthe de la mort
Le Manoir de l'enfer
Le Vampire du château noir
Le Repaire des morts-vivants
Le Sépulcre des ombresIls ont en effet des points communs :
- système de jeu simple type porte/monstre/trésor pour La Forêt de la malédiction, Le Labyrinthe de la mort, Le Manoir de l'enfer, Le Vampire du château noir
- présence de la sorcellerie dans Le Manoir de l'enfer, Le Vampire du château noir, Le Repaire des morts-vivants, Le Sépulcre des ombres
- une ambiance gothique ou glauque dans Le Manoir de l'enfer, Le Vampire du château noir, Le Repaire des morts-vivants, Le Sépulcre des ombres
- présence d'un ou plusieurs vampires dans Le Manoir de l'enfer, Le Vampire du château noir, Le Repaire des morts-vivants
Voilà, je note aussi dans mes favoris trois livres de la série "Dragon d'or" qui réunissent horreur gothique et heroic-fantaisy en plus d'être simples à jouer. Tiens, tiens, tiens...
En passant, un site dans lequel j'ai posté des critiques :
http://planete-ldvelh.com/page/index.html- LE LABYRINTHE DE LA MORTVoilà un bon gros "Dungeon" : entrez dans les souterrains créés par le Baron Sukumvit, et essayez d'en sortir vivant ! 10 000 pièces d'or au vainqueur ! Ce LDVELH pouvait être répétitif, c'est passionnant d'un bout à l'autre.
L'introduction est excellente et vous met dans l'ambiance fiévreuse de cette "fête" assez horrible après tout, car personne n'est jamais sorti vivant du Labyrinthe. A l'intérieur, c'est obscur, froid (sauf un tunnel qui... mais je vous laisse la surprise), glauque, dangereux, truffé de pièges. Quelques monstres vous créeront des problèmes. Il y a des trésors et... des fausses pistes, cruelles et parfois inattendues. Les illustration de Ian McCaig sont parfaites, très réalistes.
On rencontre les autres candidats à ce "jeu" en cours de route, pour les combattre ou s'entraider, tout ne sachant qu'un seul peut triompher. Très fort et très bien mis en scène également : les PNJ qui vivent dans le Labyrinthe. Ils ont de la personnalité, une histoire que l'on peut reconstituer, le background est donc parfaitement mis en place.
On ne trouve pas la bonne solution tout de suite, et la durée de vie est honorable. C'est un excellent récit, une aventure classique pour rôliste convaincu.
- LE MANOIR DE L'ENFERJ'ai mis 24 ans (en lectures intermittentes, tout de même, n'exagérons pas !...) pour sortir vivant du manoir : j'ai été capturé par les serviteurs du Comte de Brume, mangé par une goule, dévoré par des chiens, vidé de mon sang par un démon, sacrifié lors d'une messe noire, égorgé par celui que je venait délivrer, mon âme s'est retrouvée enfermée dans une bouteille... et j'en passe.
Je souhaite bien du plaisir à qui entrera dans cette antichambre de l'enfer. Mais tout de même, du plaisir, on en a ! Ce livre est un pur chef-d'œuvre de littérature d'horreur. Chaque lieu renferme une ambiance bien particulière : laboratoire, chambre de vampire, couloirs hantés, escaliers secrets, mansardes à l'abandon, pièces à l'atmosphère lourde d'une malédiction ancienne et diabolique... il pleut, il fait froid, et vous êtes sans arme au départ, car l'action se situe au milieu des années 1980, et vous n'êtes pas d'emblée un héros.
C'est une exploration et une fuite désespérée à la fois, les monstres classiques (vampire, zombies, démons, ...) sont là, les fantômes donnent un style "maison hantée" à l'ensemble, il y a du gore bien dosé qui reste donc efficace, et un système de "points de peur" pimente le tout, car vous pouvez mourir de peur dans cette aventure.
La couverture est impressionnante, extrêmement belle, les dessins à l'intérieur un peu moins techniquement, mais ils collent bien à l'ensemble finalement... la lecture est agréable, pas d'humour à deux balles pour casser l'ambiance, assez de chemins différents pour ne jamais s'ennuyer lorsqu'on recommence une partie.
Réussite totale !
- LA FORET DE LA MALEDICTIONPremier bon point : ce troisième "Défi Fantastique" n'est pas un "Dungeon" classique comme les deux premiers volumes de la série (entrer dans la pièce/tuer le monstre/prendre le trésor/sortir vivant), mais une noble quête, car il faut rendre leur marteau de guerre aux nains de Pont-de-Pierre pour qu'ils se défendent contre les Trolls. Et c'est un guerrier Nain mourant qui vous le demande dans un dernier souffle... minute d'émotion...
Deuxième bon point : la Forêt des Ténèbres et Yaztromo font leur apparition, on les retrouvera dans d'autres ouvrages de Ian Livingston, qui crée ainsi un univers cohérent de livres en livres (La Forêt de la Malédiction est directement lié au Temple de la Terreur qui est sa suite, et à la Sorcière des Neiges qui se déroule juste avant chronologiquement, dans l'idéal il faut lire les trois).
Troisième bon point : parvenu chez Yaztromo, on fait une provision d'objets magiques, on ne compte donc pas que sur notre talent de bretteur, c'est bien de se sentir un peu sorcier.
Quatrième bon point, Yaztromo nous apprend une mauvaise nouvelle : le marteau est en deux parties, ça se complique pour le retrouver mais c'est un plus pour l'aventure et le jeu.
Cinquième bon point : l'ambiance ! Les descritions sont soignées, on a vraiment l'impression de cheminer dans une forêt obscure, menaçante... il y a la possibilité de sortir un peu vers les collines, il y a des clairières, des ruines, des habitations isolées, une rivière, des habitants variés et plus ou moins amicaux (voir pas du tout...). Les dessins sont sympas, et on ne s'ennuie pas un instant à la lecture.
Sixième bon point : il y a des quêtes optionnelles dans des souterrains gérés par un Balrog, et dans des mines, on a donc deux "Dungeons" en plus de l'exploration de la forêt en elle-même.
Septième bon point : si vous arrivez à Pont-de-Pierre sans les deux parties du marteau, vous revenez à la tour de Yaztromo et vous repartez à l'aventure, on ne referme le livre que mort ou vainqueur !
Les points négatifs ? Non, je n'en vois pas. Mis à part que Ian Livingston n'offre qu'un chemin possible pour finir le livre, comme d'habitude, mais c'est compensé par les multiples possibilités d'exploration qui garantissent une belle durée de vie à ce LDVELH.
- LE SEPULCRE DES OMBRESImaginez : vous vous lancez à la poursuite d'un moine corrompu voulant libérer un démon, en chemin, chevaleresque et sans peur, vous croisez un malade de la peste, vous vous rendez à son village en ayant occis au passage un méchant sorcier près à répandre l'odieuse maladie dans une autre ville (déjà on vous doit une fière chandelle), au péril de votre vie vous soignez les moribonds et vous résistez au mal, vous vous proposez pour annihiler la menace des rats qui répandent la Peste, vous manquez in extremis de mourir brulé vif en détruisant le horribles rongeurs propagateurs du fléau, vous devenez un héros pour les villageois, et là Jonathan Green vous demande l'air de rien : "Avez-vous le Guérit-Tout ? Non ? Vous n'avez pas le Guérit-Tout ? Eh bien, vous êtes mort. Tant pis."
Rageant, non ? Oui, c'est injuste. Et c'est comme ça tout du long, un One True Path, un vrai ! Et un classique Kill The Sorcerer en prime !
Mais qu'est-ce que c'est bon ! Car l'ambiance est excellente ! Voyez-vous, j'aime bien les histoires classiques de sorciers, mais souvent dans les LDVELH avec KTS au bout, eh bien on a de la magie mais sans plus, parfois. Ici, il y a un background fort, avec communauté de sorciers, donc chasse aux sorciers, nuits de pleine lune, sacrifices, démonologie, mais également guérisseurs, herboristes, saints protecteurs, reliques, fantômes et tombeaux. On se ballade vraiment dans un pays où pèse la menace sourde de maléfices ancestraux et l'autre monde frôle le notre en permanence. D'où la nécessité d'en savoir un minimum sur la sorcellerie et sur les moyens de lutter contre elle. Réaliste (si l'on peut dire) aussi, l'omniprésence des filtres, potions, herbes, sortilèges, arme sacrée, qui seront nécessaires pour refermer le tombeau de l'ignoble créature prête à dévaster votre monde. Il y a beaucoup de lieux, de personnages, de rencontres, (de problèmes)...
Et ce qui est aussi très bon, ce sont les fausses pistes, car on ne s'ennuie jamais, même si on échoue très souvent, vu les possibilités nombreuses qu'offre Le Sépulcre des Ombres. Comme en plus il est très difficile de trouver le bon chemin, on a le temps d'explorer les paragraphes nombreux et d'apprécier la construction millimétrée offerte par Jonathan Green. Même si la plupart des options conduisent à une mort plus ou moins rapide, on a le temps de vivre des tas d'aventures (parfois magnifiquement désastreuses lorsqu'on est presqu'à la fin et que l'on assiste impuissant à la victoire des méchants... oui, en fait, mieux vaut mourir vite...). Alors apparaît le bémol de ce livre : le hasard fait souvent mal les choses, et souvent un seul jet de dé peut vous sauver ou vous faire recommencer à zéro.
Quand à la couverture, elle est parfaite... quoique : le démon de la couverture n'a pas un comme air de ressemblance avec le monstre de l'épisode "The Crate", dans le film de King et Romero, "Creepshow" ? Mmh ? Si, hein ? Allez, on pardonne au dessinateur, il se débrouille fort bien, même si comme pour "Le repaire des Morts-Vivants" je regrette que les illustrations intérieures soient décevantes par rapport à une couverture alléchante (pas mauvaises, mais pas au niveau).
Ce LDVELH trouvé d'occasion en brocante, me rappelant que je ne l'avais pas acheté à l'époque de sa sortie, m'avait attiré à cause de la couverture et de l'histoire typée sorcellerie, je ne suis pas déçu ! Tant de trouvailles pour un OTP / KTS !
- LE REPAIRE DES MORTS-VIVANTSVoici un LDVELH qui m'attire et me repousse à la fois.
Le thème n'est pas neuf : vous êtes un guerrier d'élite qui doit vaincre un méchant Seigneur Mort-Vivant. Bof, la routine. Et ce n'est pas trop dur de s'en sortir (il faut vraiment le faire exprès pour ne trouver AUCUN moyen de vaincre le méchant). D'une façon générale, rien n'est insurmontable, on peut finir l'aventure en une fois et ranger le livre rapidement. Dommage.
De plus, les illustrations pouvaient être meilleures, car autant la couverture est très belle (une de mes préférées), autant le dessinateur ne s'est vraiment pas foulé pour les vignettes intérieures, qui sont presque mauvaises. Encore un bémol.
Et puis le traducteur a parfois un humour lourd (l'officier commandant le Héros est surnommé Rogntudju, comme Prunelle dans Gaston Lagaffe...).
Alors ? Pourquoi aimer/garder ce LDVELH malgré ces défauts ?
Eh bien, j'ai une tendresse pour ce LDVELH car la présence des morts-vivants est bien rendue, par la panique et le moral en berne des habitants, la désolation des villages, la menace constante de se trouver face à une armée de zombies ou de squelettes. Un moment marquant et pathétique qui m'a frappé : la rencontre de spectres de noyés sur la plage, la nuit (brrrrr........).
Là où le livre est ingénieux, et c'est ce qui palie à sa facilité, c'est que l'on peut explorer l'île où se déroule l'aventure par divers chemins, et tous ne sont pas obligatoires. Il y a également plusieurs façons de vaincre l'ignoble créature venue d'outre-tombe, donc plusieurs fins possibles.
Mais surtout, surtout... je garde ce LDVELH à cause de la pépite de ce livre, car il y en a une. Un épisode qui se paie le luxe d'avoir plusieurs solutions : une mini-aventure dans l'aventure... un bon moment de narration et de frousse... une excellente chasse aux vampires ! Avec tout l'attirail, s'il vous plaît : cimetière, nuit qui tombe, chemin perdu dans la campagne, auberge comme seul refuge, paysans apeurés et taciturnes, PNJ vaillant qui veut décimer les créatures nocturnes, course contre la montre pour découvrir les tombes avant que le soleil ne se couche, et bien sur fidèle serviteur des vampires qui essaie de vous empêcher de tuer ses maîtres. Bon courage.
Et rien que pour ça, Le Repaire des Morts-Vivants vaut le détour !