Donc cette nuit à 2h, j'ai mis fin à l'une de mes expériences RPG les plus marquantes. Je crois que c'est quelque chose que l'on dit toujours très facilement dès qu'un jeu nous a plu mais je m'en fous, j'ai bien un top de mes RPG préférés, mais l'aventure Mother 3 se place en marge des Skies of Arcadia, FF IV et VI et autres Pokémon.
Pour commencer, je suis comme la plupart d'entre vous. Earthbound et Mother ne résonnent que comme une obscure licence Nintendo à laquelle nous n'avons pas eu droit en dehors des Smash Bros, dans lesquels ces insolents Ness et Lucas nous pinaient l'oignon avec leurs pouvoirs pétés.
Finalement, je ne m'y suis jamais intéressé plus que ça, puisque j'avais dû passer 15 minutes sur la rom de Earthbound Snes... Et puis un jour, un pote m'en a causé, m'a expliqué à quel point le jeu l'avait marqué, il me racontait à quel point le jeu était formidable et m'a linké un des excellents test du site
Gamerama qui m'a convaincu de tenter Mother 3.
Il faut savoir que, pour des raisons que Gamerama explique assez bien avec moult aigreur, le jeu ne sortira jamais en Occident et que par conséquent pour y jouer, il vous faudra vous munir d'un émulateur/linker GBA, d'une rom du jeu et du patch comprenant la traduction. En tant normal, la simple mention d'une telle procédure m'aurait fait passer à autre chose. Sauf que la rom se patch en deux clics, et ce seront vos deux clics les mieux rentabilisés de votre vie (après votre inscription sur NesPas, s'entend)
On ne dirait pas comme ça, mais vous allez prendre un pied monstrueux.En fait, je ne vous toucherai pas un mot de l'histoire de Mother 3 tant j'ai apprécié la voir se dérouler sous mes yeux sans jamais en avoir entendu parler.
Ce serait même criminel tant l'histoire est formidablement bien ficelée (du moins, pour un J-RPG) et les émotions qui s'en dégagent sont fortes.
Il faut savoir que l'un des slogans de Mother 3 est
Strange, funny and heartrending, justifié à la perfection, et que je vous traduirai du haut de mon 19 en anglais à la fac par : Un jeu étrange, drôle et qui va vous prendre aux tripes que vous le veuillez ou non, misérable petit esclave d'une cartouche en plastique.
Mother 3 reste un RPG, donc on affronte des monstres, des mini boss, des boss, on améliore ses personnages avec l'expérience obtenue, ils apprennent des compétences et des pouvoirs. C'en est tellement commun que cela en deviendrait presque navrant sauf que Mother 3 n'est pas un minable RPG conçu par trois Jean-foutre et on en vient à apprécier quelques détails qui viennent chambouler cette mécanique usée jusqu'à la corde par 99% de la production de RPG Jap.
-Les inventaires sont limités, chaque personnage a le sien. Lorsqu'il est plein, c'est un autre personnage qui récupère l'objet et ils peuvent alors s'échanger leurs pièces d'équipement. Comme si chacun avait son propre sac à dos, quoi.
-En combat, vos points de vie ne descendent pas d'un bloc mais graduellement. Si vous prenez un coup mortel sur le coin de la gueule, vous devez éponger la sueur de votre front et vous dépêcher de lancer un sort de soin avant d'atteindre le 0 fatidique.
-Vous pouvez faire des combos en appuyant selon un rythme très précis sur le bouton A lorsque vous attaquez, le rythme étant différent pour chaque ennemi.
-Les combats ne sont pas aléatoires (Alleluia) car, à la manière d'un Chrono Trigger vous pouvez slalomer entre les ennemis. En les prenant par derrière vous bénéficierez d'un avantage et vous aurez le droit à un sprite de l'adversaire de dos tout choupi.
-Les combats ne sont pas longs.
Mais tout ça, vous vous en rendrez bien vite compte. Car vous allez y jouer, Nes-Pas ?
L'autre aspect absolument dingue du jeu, ce sont ses musiques. Elles contribuent à la question qui finalement exprime assez bien mon ressenti général sur le jeu :
Comment on a pu avoir autant d'idées et créer autant pour un seul jeu ?
On a une vingtaine de musiques de combats, des gimmicks que l'on n'oublie pas, des rythmes que l'on est pressé de retrouver au prochain affrontement, des airs parfaitement adaptés selon le contexte, là encore ce serait dommage de vous en gâcher la surprise en les balançant vulgairement dans ce post, hors de leur contexte.
Le système de rythme lors des combats contribue énormément à cette dimension musicale de Mother 3, puisqu'à presque chaque combat les sonorités produites lors de ces combos changent. Et rien n'est plus gratifiant dans ces combats que d'aligner une ligne de basse en tabassant un monstre ridiculement loufoque.
Visuellement, c'est du miel. Attention, pas du miel du peuple que l'on achète en grande surface, hein. Non, le miel d’acacia qui vient d'être mis en pot dans la salle à manger. C'est du délice par pot de 500g et on assiste à des décors somptueux, du pixel bien taillé et des animations terriblement choupi.
J'ai chialé de rire lors de certains passages (les fameuses danses) tout comme j'ai été terriblement mal à l'aise car ces graphismes somptueux n'auraient bien évidemment rien été sans une direction artistique formidable. Je crois que l'on peut véhiculer bien plus d'émotion à travers un sprite ou des personnages aussi vulgairement designé, et c'est ce qui m'a plus dans Mother 3 qui ne s'encombre pas de gros yeux humides et de visages déformés par la colère pour éveiller chez le joueur un panel d'émotion à en faire pâlir les derniers Tales of.
Hey, ne pleure pas !C'est con, vous n'avez absolument rien appris. Je vais ai juste fait comprendre que j'ai passé 25 heures absolument monumentales sur un jeu dont je n'attendait rien et que Mother 3 est un jeu Gigantesque. J'ai peur de vous faire ce que j'aurais détesté que l'on me fasse avant ma partie : que l'on me dévoile ce qui allait m'attendre.
Aussi, si vous êtes de ceux qui sautent directement en fin de page pour lire la conclusion d'un test je vous adresserai ces quelques mots :
J'ai envie que vous aussi puissiez vivre cette expérience, cette oeuvre injustement laissée de côté, que vous puissiez rire, vous étonner et vous émouvoir devant ce qui ne restera finalement qu'un jeu vidéo. L'investissement en heures en vaut le détour, car il vous le rendra au centuple avec une caresse sous les couilles. Par pitié, membres de Nes Pas, le site du Bien et des gens Biens, jouez à Mother 3.