J'ai adoré vous lire les gars.
Je me permets de vous faire part de mes souvenirs parce qu'avec un de mes frères (appelons le C.) nous avons passé le Weekend de Pâques à écouter les musiques de Link's Awakening et à discuter de notre Zelda préféré.
Chose amusante, C. a un lien particulier avec Oracle of Seasons et me tanne pour que l'on dégote une cartouche d'Ages à bon prix. L'époque de la sortie des deux jeux est assez particulière pour mes frères et moi. Nous venions de rentrer d'Allemagne et après 9 ans dans un système scolaire et un environnement, n'ayons pas peur des mots, idylliques, le retour en France a été assez rude. Mon père était resté en Allemagne pour le boulot et ne rentrait qu'une fois par mois, Maman allait le retrouver de temps en temps et dans ces cas là c'est ma grand mère qui venait de Bordeaux pour nous garder.
Bon on s'en fout, toujours est-il qu'au printemps 2002 c'est donc ma grand mère qui nous offre de quoi nous offrir Oracle of Seasons (stupeur dans le camp des Jaunes (!!!) ma famille ayant toujours était très "anti jeux vidéos").
Je n'ai que très peu de souvenirs de ce jeu, la game boy étant trustée par le plus jeune, mais je me rappelle du kiff à la découverte de Subrosia ou d'un nouveau compagnon animal.
Il faudrait que C. vienne témoigner de son expérience. Samedi dernier il me faisait part d'un excellent souvenir. Il pourrait nous donner à voir Oracle of Seasons à travers les yeux d'un petit gars de 9 ans à l'époque, ce qui est certainement différent de l'avis que de vieux aigris comme nous
Moi, mon Zelda, le seul que j'ai terminé, celui qui me fait aimer les consoles 8bit devant toutes les autres, et la game boy en particulier, c'est, vous l'aurez deviné, Link's Awakening:
WHUT ?! LA VERSION DX ?!
MAIS T'ES UN OUF !!
Oui les grincheux, la version DX
Je vous rassure, mon premier contact avec le jeux s'est fait en version monochrome...
...
... mais en allemand...
... en putain d'allemand
... en
scheiß deutsch les mecs...
Je ne sais pas si vous vous rendez compte. A l'époque la langue de Goethe c'est dans mon esprit de jeune de CM1 la langue de l'horreur. Des atrocités chez les Belges en 1914, des assassins de Jean Moulin...
Alors quand Marine te dit
"Am Strand unten, dort wo ich dich gefunden habe wimmelt es von Monstern" tu ne comprends rien. Mais vraiment rien. Cela faisait 4 ans que nous habitions en Allemagne mais le premier séjour était à Karlsruhe, proche de la frontière française. La télé, la radio, les cours étaient en français.
Ensuite nous avons déménagé à Düsseldorf, loin de la mère patrie. Et c'est quand j'ai réalisé qu'un retour sur la terre de mes ancêtres ne se ferait pas avant longtemps que je me suis résolu à apprendre l'Allemand pour essayer de survivre en terrain hostile (bon et aussi parce que j'ai enfin eu une prof qui m'a vraiment et sincèrement fait aimer cette langue)
Donc le Zelda en version monochrome en allemand s'est rapidement résumé à frapper des poules et couper des hautes herbes sur la sauvegarde de l'ami qui m'avait filé le jeu. Echec.
Une ou deux années plus tard, la Game Boy color étant sortie, nous décidons avec mes frères de mettre en commun nos étrennes pour nous l'offrir.
Comme il faut bien nourrir la bête (à un moment changer la palette de couleurs de Tetris ou de DK Land 2 c'est un peu limité) je décide de mettre sur ma liste de cadeau d'anniversaire un jeu Game Boy Color.
Ça tombe bien, un retour en France pour les vacances de Pâques m'a permis d'acheter le dernier Picsou Mag'.
Dedans Zelda Dx et V Rally Color ont tous les deux la note de 5/5.
Je demande donc à mes parents de me prendre l'un des deux jeux.
...
Prenons un moment de silence pour réaliser ce qu'il vient de se passer.
...
Un incroyable concours de circonstances va faire que:
_mon anniversaire tombe pendant les vacances de Pâques.
_nous les passons en France.
_Picsou Mag' parle de 2 jeux color
_L'un des deux est en rupture de stock au Jouet Club / Grande Récrée ou je ne sais quoi de Brive.
A un battement d'aile de papillon prêt j'aurais pu me retrouver avec la version Allemande de V Rally color. Surtout, c'était celui qui me faisait le plus envie (alala jeunesse facilement influençable par un screenshot de simili 3D...)
Alors les merdeux qui pinaillent sur les deux ou trois détails de puristes qui ne sont pas dans la version color de Link's Awakening me font doucement rigoler. Ha... Ha... Ha... Ha...
Ha...
La découverte du jeu est ensuite un immense kiff. Je me souviens que je planquais la cartouche pour être certain que mes frères qui rentraient plus tôt de l'école ne progressent pas plus vite que moi.
Le jeu m'accompagnait lors d'un weekend du mois de mai en Bavière (souvenir ému du Temple du Masque, aucun souvenir du séjour) et l'ami Allemand qui m'avait prêté la version monochrome m'aidait pour la Tour du Vautour.
J'ai mis un temps fou à battre le boss final. Je crois que c'était après une longue pause du coup il faudrait que je refasse le jeu d'une traite pour complètement en profiter. Mais cela reste quoi qu'il en soit une grande expérience et de très chouettes émotions
Les autres Zelda se résument à regarder mes frères (Ocarina of Time, Minish Cap, Wind Waker) ou les copains (Link to the past, Majora's Mask) y jouer.
J'ai lancé rapidement Zelda 1 quand je l'ai trouvé dans un lot sur un site de petites annonces en Allemagne lors de mon premier séjour à Berlin (2007) et j'ai tout de suite accroché. Malheureusement la télévision étant dans la chambre ma coloc et les occasions de jouer à la Nes trop rares dans cette ville trop folle je ne m'y suis pas attardé.
Mais un jour je prendrai le temps. Tout comme pour Zelda III qui me fait envie depuis trop longtemps (ce jeu, je cherche à y jouer depuis 1996 et l'anniversaire de mon pote Benjamin où je découvrais pratiquement ce qu'était une console). Bazart, ce saint homme, me l'a offert comme on tend un paquet de chips lors d'un apéro entre potes. Je ne sais pas s'il a pu voir dans mes yeux la reconnaissance du type que l'on libère d'une quête bien trop longue. Qui doit encore rentrer chez lui pour enfin profiter du repos du guerrier mais qui ne se presse pas, profitant de chaque moment parce qu'il sait qu'une fois dans son salon, le feu de cheminée crépitant à deux pas de lui et ses bottes retirées, l'aventure sera définitivement terminée.
Alors Zelda III attend sagement dans mon Périgord, et un été, quand il pleuvra trop pour avoir envie de sortir (à poil dans les bois effrayer les promeneuses), une grande tasse de café à côté de moi et une couverture de laine sur les genoux je me lancerai enfin dans cette nouvelle aventure, porteuse d'autant de promesses qu'il y a de pixel sur cet écran titre: