Tiny and Big J'en avais déjà parlé il y a quelque temps, si si, souvenez-vous.
Oh et puis merde hein, vous n'aviez qu'à écouter.
Mon expérience remonte il y a déjà longtemps mais j'ai traîné de la plume. On va donc faire comme si s'était cette semaine, histoire de donner dans l'avis frais et spontané. C'est une escroquerie.
N'y tenant plus j'ai craqué et faisant fi de toute modération pécuniaire, j'ai amputé mes finances de la mirobolante somme de 5 euros (ce qui en données corrigées de l'inflation, correspond à environ 3,44 Chimay rouges) pour poser mes mains blanches sur ce titre qui me faisait de l’œil depuis la première libération de la démo. Un somme rondelette mais amplement amortie par le plaisir procuré. Voyez plutôt.
Tiny and Big est une petite production indépendante réalisée sous l'égide d'une minuscule équipe allemande mais ne jugeons pas sur si peu. Ce sont parfois des gens convenables. Car le simple postulat suffirait à vous le vendre : on part dans le désert à la poursuite d'un petit gros ayant dérobé un slip magique qui permet de se téléporter et de balancer des rochers à la gueule des gens. L'Anneau du Pouvoir de cette vieille barbe de Tolkien peut aller se rhabiller. Le lectorat frétille, il commence déjà à rapprocher sa main de son portefeuille numérique.
Votre némésis, dans toute sa dignité
Je pourrais résumer ma petite critique par un triptyque argumentatif aussi laconique qu'efficace : ROCKETS-GRAPPIN-LAZAAA. En clair, on peut attraper des trucs avec un grappin, on peut propulser les-dits trucs avec une roquette, on peut découper les trucs susnommés avec un laser. Ô joie sans mesure. C'est d'ailleurs la base du jeu : tenter de mettre la main sur le voleur de slip qui vous narguera en permanence de loin et ravagera le décors pour entraver votre progression. Il faut alors trancher, pousser, tirer ce qui nous tombe sous la main pour aller de l'avant.
Et si vous dis que l'on peut buter des taupes par tombereaux entiers, vous ne tenez plus, vous n'êtes d'ailleurs plus en train de me lire et êtes déjà en train de jouer du paypal sur les inter-réseaux.
Ce qu'on pourrait lui reprocher c'est peut-être les faiblesses de son moteur 3D, conséquence de le petitesse de l'équipe de réalisation. Production indépendante oblige, la 3D est dépassée depuis un petit bout de temps mais est heureusement et largement rattrapée par l'habillage graphique et la touche très BD alternative appliquée à l'univers du jeu. Le moteur physique est en revanche plus... particulier, puisque il arrive régulièrement que les objets que l'on manipule (rochers, poutres, statues, juges d'instruction) dansent la carmagnole au moindre contact un peu viril avec le décor. Ceci dit, je ne m'en plains pas trop, c'est plutôt cohérent avec le postulat déjanté de l'histoire (cf. le slip magique). Cela participe même du plaisir que l'on a rapidement à créer un joyeux foutoir, en perdant par exemple un temps non négligeable à créer des rampes de lancement pour des têtes de statues olméco-moai ou à tenter de ciseler une bite dans la porte monumentale d'un temple. La vie tient à peu de chose : un laser destructeur entre les mains et nous sommes de vrais enfants. S'ajoute à ça une caméra capricieuse qui s'acharne parfois à jouer les peaux de banane en vous faisant rater une marche. Au sommet d'une pyramide inca, c'est désagréable. Mais baste.
Le jeu ne résiste qu'une poignée d'heures et c'est bien dommage parce qu'il n'aurait pas souffert de prolonger l'aventure un peu plus longtemps. Mais ça ne m'empêche pas pour autant de chaudement recommander cette réjouissance petite production. C'est simple, c'est marrant et les quelques défauts n'entravent pas le plaisir de jeu. Je peux d'ailleurs fournir une "copie de sauvegarde" à qui veut s'y risquer. Rendez-vous dans la petite ruelle à la nuit tombée. Le mot de passe est "PASQUA".
Tiny & Big: Grandpa's Leftovers Release Trailer