Il y a quelques semaines, un ami de Prosnie nous avait demandé quel était le souvenir vidéoludique qui nous rendait le plus fier. En précisant bien que ça n'était pas forcément finir un jeu, ou taper un gros high-score, ça pouvait être juste trouver enfin comment passer LE truc qui nous bloquait dans un jeu, ou même la lutte pendant des mois contre un boss sans forcément être couronné de succès au bout. Bref, un souvenir fort, plus qu'un souvenir de succès, en fait. Une bonne idée pour lancer une de ces conversations nostalgiques que nous prisons vous et moi.
Il m'en souvient, sur le coup, j'avais répondu "le jour où j'ai fini Super Mario Kart en Special Cup en 150cc". Il faut dire que nous étions au Briord et que j'étais un peu influencé par le lieu. Ceci dit, ce n'est pas faux, j'imagine que comme moi, le jour où vous avez remporté votre première coupe d'or, ce fut au terme d'un douloureux marathon, de 18 crises cardiaques, en finissant sur la ligne de la Rainbow Road complètement exhangue et douze kilos en moins. Donc, avec un certain soulagement.
J'aurais pu répondre aussi "Finir Starwing en route C", tant cette route m'aura donné du fil à retordre, notamment avec ses derniers boss particulièrement puputes. Et avec une satisfaction d'autant plus grande que je m'y étais repris à de nombreuses fois, en public, devant mes copains de l'époque, qui se joignirent donc à ma liesse en poussant des cris porcins et en pratiquant nos premiers attouchements homosexuels, ce qui nous éloigne de notre sujet.
Mais aujourd'hui un autre souvenir m'est revenu en mémoire et prend violemment la première place : le jour où, tout seul comme un grand, et alors que la carte du bouton select m'était déjà connue, j'ai réussi à rentrer dans la "salle secrète à la con du dernier niveau de Zelda 3". Je ne vais pas entrer dans les détails pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui seraient encore dans une bienheureuse ignorance, mais pour les autres, les initiés, ceux "à qui on ne la fait plus", il s'agit de cette putain de salle dans la tour, au bout du chemin sans bordure, avec des canons coulissants, oui, la salle tout au bout, porte vers le bas, à laquelle on n'accède qu'en faisant un truc qui n'est jamais utilisé nulle part ailleurs dans ce jeu, ni je crois même dans un autre.
Ca faisait déjà des mois que j'avais fini Zelda III plusieurs fois, j'avais déjà eu ma dose de fierté en trouvant sans soluce tous les fragments de coeur, mais ce jour-là, ah oui, ce jour-là, quand l'idée m'est venue, et pas par hasard, non, une vraie illumination, oui, ce jour-là, j'ai ressenti une fierté qui m'émeut encore aujourd'hui.
Voilà. Un bon petit souvenir qui va me faire oublier mon découvert de 77€ quelques minutes.