Aujourd'hui, j'ai testé pour vous :
Deadly PremonitionDès les premières minutes de jeu, on sent que le hardware de la Ps2 a été poussé dans ses derniers retranchements. Des décors aux animations des personnages, nous voilà entrés dans l'ère du photoréalisme. Le gameplay conserve les bases solides posées avec Resident Evil 4, pour un mélange d'action et d'aventure très efficace.
Voilà voilà...
Après un rapide coup d'oeil sous la télé, juste pour vérifier quelle console est vraiment installée, on se ressaisit et on recommence...
Dès les premières minutes de jeu, on sent que techniquement, Deadly Premonition a 10 ans de retard. Des décors aux animations des personnages, j'ai perdu 5/10e à chaque oeil, et un filet de sang coule par une de mes narines (la droite, si ça vous intéresse vraiment). Le gameplay conserve les bases chiantes et rigides de Resident Evil 4, le straff en plus, la précision en moins. En s'accordant même le luxe de nous recoller du Resident Evil premier du nom à des endroits bien précis sans qu'on ne comprenne vraiment l'interet (rappelez vous, le balai dans le cul, la caméra de 3/4 haut, le perso qui doit pivoter sur lui-même et les direction du pad réglées sur le point de vue du perso, et pas celle du joueur, le tout sans les chiens qui sautent par la fenetre ou le zombie au détour du couloir).
On y ajoute les halos fluos pour signaler les objets à ramasser, accompagnés de l'écran de présentation dudit objet : Ecran noir *image de sucette* [sucette] -description de sucette-. Les énigmes se limitent à voir une porte fermée, aller dans le cagibi jouxtant la porte, allumer le groupe electrogène et : tadadadaaa *la porte est ouverte*.
Et c'est à ce moment là que je remets Rock Band 3 dans le lecteur pour réessayer le mode pro au clavier, même si j'en chie, j'aurai moins l'impression de perdre mon temps.
Ca me fait penser que je n'ai pas parlé des musiques. Des 3 musiques, en tout et pour tout. Un air country siffloté très entêtant, un air plus "FBI" (non, j'peux pas être plus précis), et l'air typiquement lynchien avec le saxophoniste bourré qui joue avec le nez. Le tout en mode random pour être sûr d'avoir un effet totalement inadapté toute les 4 minutes.
Parlons un peu de l'histoire. N'importe qui pourrait vous dire que l'univers et le scénario sont en tout point inspirés par Twin Peaks. Je ne le ferai pas, tout bêtement parce que je n'ai jamais vu Twin Peaks. Mais j'ai vu Lost Highway, Blue Velvet ou Mulholland Drive, et j'ai essayé pas mal de drogues, aussi. En partant du principe que des gens vous ont déjà parlé des effets sympas des drogues, vous pouvez facilement y coller un agent du FBI accro au tabac qui parle avec un ami imaginaire, face à des angelots jumeaux qui rigolent après avoir découvert un cadavre de femme eventrée, crucifiée sur un arbre aux feuilles rouges, le tout sous la supervision d'une tête de cerf mobile. Avec de l'aliasing, plein.
Malgré tout ça, j'ai fini par me laisser embarquer par ce détective arrogant mais extrement cultivé sur tout ce qui touche au cinéma de serie B des années 80, ses monologues nous donnant l'occasion d'apprendre plein de trucs passionnants lors d'interminables et injouables parcours en voiture.
Parcours en voiture ? Et oui, en fait, après un début fait de couloirs et de portes, on se retrouve face à un jeu en open world, plus proche d'un Shenmue (pour les rendez vous à heure fixe, les besoins naturels comme la faim ou le sommeil et les PNJ qui vaquent à leurs occupations) ou No More Heroes (les trajets inutiles et injouables, j'en ai parlé juste avant) que d'un GTA.
Et c'est là tout le sel du jeu, on entre de plein pied dans le rôle d'un enqueteur, en fouinant ici et là, en interrogeant à droite à gauche, ou en espionnant carrément les gens chez eux pour découvrir leurs vices cachés. Les nombreux temps libres sont l'occasion de se détendre en allant à la pèche, en faisant des courses de voitures (grrr) ou en rendant de menus services aux habitants/témoins/suspects. N'oubliez pas de vous raser ou de changer de fringues de temps en temps, au risque de vous voir rembarré par les autochtones à cause du nuage de mouches qui vous accompagne.
Et malgré le gameplay préhistorique, la sauce prend. On s'attache vraiment aux personnages, l'envie d'en savoir plus prend le pas sur tout autre considération. Et je me suis arreté là. 3 heures de jeu, et c'est seulement maintenant que l'interet pointe le bout de son nez.
Si vous lisez les tests fait par des gens qui ont finit le jeu, vous vous rendrez compte qu'il faut subir les premières heures (et la technique à la ramasse tout le long, hein, y a pas de miracle) pour vraiment saisir l'intensité de ce titre déroutant. Et je commence à peine à voir où ces gens voulaient en venir.
Alors, sombre bouse ou petit budget génial ? J'en sais rien, surement un peu des deux. Je verrai bien si j'ai encore envie d'en parler une fois le jeu fini.
J'ai oublié de citer Alan Wake. Voilà, comme ça, c'est fait.