Previously, in [Nes Pas?]
//se prépare à attaquer Layton vs Phoenix Wright.
(Pour l'instant le Layton x Wright c'est pas foufou, attendons la suite pour voir)
Aujourd'hui, je vais vous parler plus longuement de
Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney sur 3DS, le crossover inattendu entre l'univers de deux séries phares des années 2000 sur Nintendo DS. Mais avant tout et pour les deux qui dorment au fond, qui sont-elles ?
Professeur Layton (Level 5) porte le nom de son héros, un gentleman anglais au chapeau haut-de-forme, dont les aventures proposent de rencontrer des scènes et personnages surprenants et de résoudre leurs mystères à l'aide de nombreuses énigmes, qui forment à elles seules le sel du jeu. Plutôt que des énigmes, il s'agit plutôt de casse-têtes ou de problèmes logiques dont la finalité est d'enrober une jolie histoire jusqu'à apprendre que *tsoin tsoin* ah ça alors, je ne l'avais pas vu venir ! Bref, c'est bien.
Ace Attorney (Capcom) est une série de romans vidéoludiques dont le personnage central est le dénommé Phoenix Wright. Apparue sur GBA, elle se fait connaitre chez nous par les portages DS, et paf on est dans le thème ! Il y est question de jouer les avocats de la cour, généralement dans des affaires de meurtre sordide, de démêler le vrai du faux dans les témoignages et de faire éclat sur la vérité. Les scènes de tribunal sont en alternance avec des séquences de recherche de preuves sur les différents lieux de l'enquête, un savant dosage où les pièces du puzzle se complètent jusqu'à apprendre que *tsoin tsoin* ah ça alors, je ne l'avais pas vu venir ! Bref, c'est bien.
Et donc, que fait-on quand deux licences se reniflent un peu le cul à distance ? Eh bien on les croise pardi. Et comme souvent, ça donne un bâtard un peu bizarre, qui prend un peu de gênes d'un parent, un peu de gênes de l'autre, mais avec une forme chelou. Ah ça il fallait réfléchir avant de croiser un teckel avec un terre-neuve.
Pourquoi
Professeur Layton et
Ace Attorney c'est bien ? L'un comme l'autre propose une histoire bien écrite qui donne envie d'avancer, mais de manière bien différente selon la série où on se trouve. Layton donne des énigmes, plein d'énigmes (120 dans son tout premier épisode) dont la résolution est généralement nécessaire pour progresser. Il est aussi possible de ramasser des pièces pour "acheter" des indices lorsque l'on coince trop sur un problème donné. Phoenix Wright, c'est une enquête où l'on récolte des éléments dont il faut comprendre l'utilité et quand s'en servir pour faire avancer l'histoire.
Mais alors, pourquoi
Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney c'est moins bien ? Eh bien comme dit plus haut, quand on croise deux éléments, il faut faire des choix. Et ici, il aura fallu couper dans les principes mêmes des deux séries pour les faire cohabiter de manière acceptable.
Professeur Layton propose un jeu construit autour d'énigmes et d'une histoire où tout a une explication ? Nous retiendrons ici des énigmes et un fond d'histoire où tout a une explication.
Ace Attorney propose un jeu construit autour de récolte d'éléments et de confrontation dans des procès épiques ? Nous retiendrons ici les confrontations dans des procès épiques. Exit la phase de récolte de preuves : il y en a bien, mais elles sont généralement données ou trouvées au hasard d'une action quelconque. Nique les interactions.
On a donc une somme "énigmes + histoire invraisemblable + scènes de tribunal épiques" qui pourrait fonctionner. Sauf qu'il y a une autre inconnue : les personnages. Deux duos par licence, d'un côté Layton et Luke, de l'autre Phoenix et Maya. Les héros et leurs sidekicks inutiles et insupportables, mais là aussi il y a un vainqueur. Et c'est le premier nommé, le très suffisant Professeur Layton qui rafle la mise. Phoenix Wright n'en devient qu'un faire-valoir presque gênant et c'est dommage.
Bon ça c'est de l'enrobage, mais concrètement on a seulement une soixantaine d'énigmes clairement pas fofolles, dont la très grande majorité n'est pas indispensable à la progression, alors que dans le même temps les phases de procès sont facilitées par les fameuses piécettes à indices. Et elles sont assez brouillonnes, partant dans tous les sens malgré des idées sympathiques (plusieurs témoins interrogés simultanément) mais qui ne vont pas assez loin.
Bref ça prend un peu de chaque univers, ça fait des coupes pour former un résultat homogène mais qui sent quand même le mariage forcé contre nature.
Sans parler du scénario qui est plus qu'alambiqué. C'est une spécialité des Layton, mais là c'est un peu trop abscons -et je pèse mes mots. Et puis c'est long, très long (plus de 25 heures pour en voir le bout) : pour un jeu dont on est plus souvent spectateur qu'acteur, je trouve ça gênant.
Parlons de l'histoire rapidement : nos héros sont plongés dans la cité médiévale de Labyrintha, où sortilège et sorcières cohabitent pour le grand malheur de ses habitants. Point de départ d'une enquête sur les traces de la grande sorcière Arcana, source de tous les maux de la cité.
Pour autant, le jeu peut être plaisant si l'on est amateur de l'une ou l'autre des séries. Si ce n'est pas le cas et vu la flambée des prix sur la cartouche, ça ne vaut peut-être pas le coup, mais il y a de bons points qui font que tout n'est pas à jeter : encore un bon environnement avec la série Layton, le scénario est tout de même prenant et ça fait plaisir de retrouver ces personnages (d'ailleurs, il s'agit de la dernière aventure mettant en scène le prof Layton à ce jour)...
...et aussi que le jeu nous gratifie de certaines séquences un brin douteuses aux allusions sexuelles à peine voilées :