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Saint Dragon
Jaleco - 1989
Périple d'un dragon de métal par Onigiri

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Quand on parle de l'Atari ST, on ne peut pas éviter les nombreux portages des jeux d'arcade de l'époque sur la machine. Ces portages souvent très réussis, presque à l'identique. Parmi eux, Saint Dragon, un shoot them up sorti en arcade en 1989 et porté sur micros la même année. Saint Dragon, c'est l'expression d'un monde post-apocalyptique dominé par les robots, qui se mènent une guerre sans merci. Ce scénario vous rappelle vaguement Terminator ? Ça n'a rien à voir. Explications.



Vous suivez donc, au début du jeu, la naissance de votre dragon, que vous devrez contrôler tout au long des cinq niveaux du jeu. L'histoire est très sommaire et n'est expliquée nulle part, mais on s'en fout. Votre héros n'a pas de nom ni d'identité, vos adversaires non plus et ce n'est pas bien grave, Saint Dragon fait partie de ces jeux dans lesquels on attrape le joystick pour flinguer tout ce qui bouge, sans poser de question, tout en évitant de se faire soi-même descendre.



Parce que Saint Dragon est de la classe des shoot them up dits de "la boulette vicieuse". Non pas que notre robot consomme une quelconque substance illicite, mais parce qu'après la traditionnelle rangée d'ennemis qui fait office d'introduction à chaque niveau, c'est très rapidement le bordel sur l'écran. Mais vraiment. Les ennemis arrivent de partout, sont coriaces, et n'hésitent pas à décharger la purée sur vous. Il est donc très facile d'oublier la discrète présence d'une petite boulette tirée par en dessous et qui va venir heurter votre seul point faible pour vous conduire à l'explosion. La particularité du personnage central réside dans sa propre constitution. Son corps est invincible. Tous les ennemis qui s'y frotteront seront détruits, tous les tirs qui l'atteindront seront stoppés. Seule la tête, relativement petite, est vulnérable et explosera au moindre contact. On pourrait penser que ce seul point faible peut facilement être protégé, mais bien au contraire, c'est souvent le plus exposé.



Et c'est ce qui rend le jeu assez difficile. Les ennemis sont toujours en surnombre et ne vous laissent aucun répit. Vous êtes constamment attaqué, de tous les côtés, et chaque phase de jeu vous demandera une concentration sans faille. Si le premier niveau peut-être passé sans trop de difficulté, tout se corse sérieusement dès le deuxième. Le moindre mur effleuré est mortel, la moindre erreur d'appréciation peut coûter cher, et le moindre battement de paupière mal placé se regrette très vite. Il est interdit de trembler ou de céder à la pression, on n'a que quatre vie pour finir un niveau, pour quatre Continue, et ce n'est vraiment pas de trop.



Mais cette difficulté élevée est largement sauvée par des graphismes à la hauteur de l'évènement. Les décors sont très réussis (même s'ils sont globalement moins colorés que la version arcade) et les sprites sont soignés. J'ajouterai d'ailleurs une mention spéciale au tigre du premier niveau, entièrement constitué de métal brillant, qui dégage une classe monumentale dans ce saut majestueux qu'il exécute dans le but de mettre le joueur à terre. Les animations ont elles aussi bénéficié d'un soin particulier, notamment en ce qui concerne le dragon. Ses déplacements sont fluides, et on se surprendra à l'animer en permanence pour admirer les mouvement de son corps à l'écran. Un vrai régal.



La seule musique du jeu soutient très bien l'action et donne souvent le courage nécessaire à l'achèvement d'un niveau un peu retors. Et il en faudra, du courage, pendant cinq niveaux. Le jeu n'est pas forcément très long, mais reste un bon jeu d'arcade à la durée de vie honnête et au challenge épicé comme on n'en voit plus aujourd'hui. Laissez-vous prendre au jeu et venez dompter le dragon de métal qui s'offre à vous. Au final, Saint Dragon reste un titre très sympa, qui souffre d'une difficulté un peu trop brutale et pas vraiment croissante. Mais une fois les premières frustrations passées, on se trouve tout simplement devant un titre réussi, pour les couillus de 89, ceux qui n'ont pas pleuré de rage devant Rick Dangerous et qui se tatouent chacun de leur high score sur la poitrine après chaque partie.

Le point de vue de César Ramos :
Comme la plupart des jeux Atari : peu cher, présent en lots...