Le site Halal mode de chez nous.
Batman – The Animated Series
Konami - 1993
Un justicier, qui surgit hors de la nuit… par Silver

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
La nuit tombe sur Gotham City comme une chape de plomb, couverture propice au crime et au vice qui gangrènent les rues depuis trop longtemps. Le ballet habituel des coups de feu et des sirènes peut se mettre en place. La First National Bank crache des flammes dans un bruit de tonnerre. Les bandits, trop sûrs d’eux, s’enfuient avec leur butin sans s’inquiéter de la police.



Soudain, une ombre menaçante apparaît devant eux. Le protecteur de la cité, traquant les criminels couards et superstitieux qui osent s’attaquer à sa ville et ses habitants. Lorsque la police arrive sur les lieux, les malfrats sont déjà ligotés à terre. Car sur les toits de Gotham, le Chevalier Noir scrute et pourfend le Mal. Il est la Nuit. Il est la Vengeance. Il est... BATMAN.



*KRAABRRROOOMMMM*



En homme de bon goût oldies, vous aurez sans doute reconnu le générique de Batman, le dessin animé qui a fait rêver bon nombre d’entre vous au début des années 90. Avec son style Art Déco de folie, son ambiance sombre et adulte, et ses scénarios ciselés, la série a révolutionné le monde de l’animation US en s'adressant aussi à un public adulte et reste l’une des meilleures interprétations de notre amie la chauve-souris. Mais ce générique si particulier est aussi, peu ou prou, celui de Batman – The Animated Series, adaptation du DA par Konami sur notre parpaing verdâtre préféré.



Peu de jeux se permettent d’en mettre plein la vue avant même l’écran-titre, et encore plus sur portable. Mais ils l’ont fait. Dès la console allumée, le joueur se prend une claque monumentale dans la tronche, avec une recréation du générique original et une version chiptunes du thème principal à faire bander Alain Juppé. En quelques secondes, c’est toute une époque à base de dimanche matin devant Superbat : Le Temps des Héros sur FR3, avec son bol de Nesquick et ses tartines de miel (ou peut-être que vos parents étaient trop pauvres et vous achetaient des navets, je m’en fous en fait), qui revient à la figure. L’écran-titre vient à peine d’apparaître, et l’ami Konami m’a déjà fait ma journée. Tiens, s’il n’avait pas de jeu après l’écran-titre, je leur en voudrais à peine.



Encore heureux, Konami attendra quelques années et Metal Gear Solid 4 pour nous vendre une longue cinématique (hop, la pique de fourbe, NES Pas c'est aussi du journalisme engagé), et en attendant, il y a bien un jeu. Mais quel jeu ? L’oldiste méfiant aura tendance à fuir les licences comme tout homme de bon gout fuira les films des frères Wayans (contre lesquels je conseille le feu. Un grand feu). Le lecteur de longue date de NES Pas sait par contre que l’homme chauve-souris est l’une des exceptions qui confirment cet adage, avec des adaptations de haute volée sur bien des consoles. Et ce n’est pas ce jeu-là qui va faire changer les habitudes de notre justicier en collant.

On lance la partie, et on incarne Bruce Wayne, président de Wayne Entreprise. Perdu dans vos propres locaux, votre mission est de proposer des promotions canapés à un max de secrétaires cochonnes et de piller toutes les caisses de Dom Pérignon du coin tout en protégeant l’entreprise familiale des OPA hostiles à 5g.

Je plaisante. Vous êtes donc Batman, dans un bon vieux jeu de plateformes des familles, et vous devez protéger Gotham de sa faune criminelle bigarrée et farfelue, tels le Joker, Poison Ivy ou le peu fréquentable Homme-Herpès. Ou pas.



Le premier niveau commence sur les bases installées par l’intro du jeu, avec quelques petits écrans fixes en guise de scénario. Cet infâme Joker est encore en train de préparer un canular morbide pour les bons habitants de Gotham City ! Et en bon méchant mégalo, il avertit Batman de son plan génial, parce que sinon, ce ne serait pas du jeu. Un peu comme ces méchants de sous-James Bond qui laissent le héros seul sur un dispositif complexe qui l'éliminera certainement au lieu de lui tirer une balle dans la tête. Car un méchant digne de ce nom doit savoir faire preuve de savoir-vivre (ou dans ce cas, de savoir-zigouiller).

Le premier « épisode » place rapidement le canevas pour le reste du jeu : un méchant menace, Batmec est là, on commence avec un court niveau dans la jungle urbaine, avant de s'aventurer dans les zones à thème pour chaque ennemi. Les épisodes se tiennent en un seul bloc, entrecoupés d’autres dialogues en guise de transition habile entre les niveaux. Vous pourrez par exemple passer le relais à ce gay de Robin, qui a un grappin trop petit pour s’en servir et qui du coup préfère s’agripper aux plafonds de ses mains habiles.



La croisade de l'ami Bruce contre le crime est truffée d’ennemis, d’embuches et de « boom-j’t’attrape » (un cookie pour celui qui trouve la référence) et il devra user de tous ses talents pour pouvoir se frayer un chemin. En bon athlète, Batsy saute, tabasse ses ennemis, lance ses batarangs, rebondit même sur les murs, le tout au doigt et à l’œil. Et comme tout bon Bat-jeu, il dispose du célèbre grappin. Sauf que celui-ci ne tire qu’en haut, pour se hisser, et ne se balance pas. Ceux qui auront joué à Batman Returns sur Game Gear (et passé des heures à se balancer comme des niais) laisseront échapper une larme. Ce grappin particulier, ainsi que le rebond de mur, seront néanmoins constamment mis à l’épreuve, dans des phases de plateformes diaboliques et des enchainements du genre « je saute au-dessus des flammes, je rebondis sur le petit rebord pour être assez haut et tirer au grappin sur la plateforme du dessus, je me hisse en envoyant mon pied dans les valseuses du malfrat qui passait et le tout sans suer parce que je suis Batman, bon dieu ».



On avance ainsi, en surprenant les ennemis par derrière comme un ninja pour leur mettre leur mère, en escaladant et en sautillant au détour des 5 épisodes différents que vous serez amenés à explorer. Et croyez-moi vous en chierez, car si les niveaux restent classiques, ils font preuve d'un beau sadisme. Si la bâtisse en feu de Catwoman et ses sauts millimétrés ne vous effraient pas, ce sera le labyrinthe de l'Homme-Mystère qui aura raison de votre santé mentale.



Au final, Batman : TAS a tout d’un grand jeu. Une ambiance de fou, qui colle parfaitement à la série, servie par des graphismes au top et des mélodies dantesques, une maniabilité au poil, et du challenge, vu que le jeu ne propose que 3 continues en tout pour finir. Je vous préviens donc que vous allez en chier, mais c’est normal, vous êtes Batman, pas un bisounours.
Le point de vue de César Ramos :
To be done...