Bienvenue la bleusaille ! Si vous êtes assis devant moi dans ce local pourri, c’est que vous venez de terminer vos classes et que vous êtes officiellement des défenseurs de la veuve et du poignet ! Mouahahaha ! Blague de flic, pouvez pas comprendre ! Une chose est sûre, si vous regardez votre voisin de droite, dites vous bien qu’un de vous deux ne sera plus là à la fin de ma critique… En effet, beaucoup d’entre vous vont décider de lire quelques chose de bien plus intéressant qu’une critique sur un jeu Master System… Quoi ? Que se passe-t-il ? Mon discours vous a fait réfléchir ? Et bien cassez vous dès à présent si vous n’avez pas les tripes et que vous n’aimez pas cette si belle console…
Bon, je vois qui a un lecteur qui est resté! Et tu as raison mon petit gars car tu en auras pour ton argent! Je gueule toujours un chouia au début de mon speech pour virer tous ses bourgeois et nantis en demande de 3D et voulant jouer en 16 millions de couleurs sur écrans HD… Alors, entrons dans le vif du sujet, tu veux bien ? Nous sommes dans les années 80, le cyberpunk a méchamment la côte et les criminels cyber-améliorés sévissent dans les rues… Le monde est beau, nous sommes loin des débats politiques et on se contente d’une manette deux boutons… Malgré tout, notre bonne vieille ville est un beau foutoir et personne n’a le cran d’agir… Il y a donc du boulot pour les justiciers plein d’aplomb (Mais Charles Bronson étant en vacances, faudra trouver quelqu’un d’autre)… Tu te sens à la hauteur ? Non ? Tant pis, de toute façon t’as plus vraiment le choix vu qu’on aborde le troisième paragraphe et que tu es le dernier…
Bien, je te donne un superbe pantalon mauve (en velours, 35€ chez Neo-Damart) et un beau marcel rouge (pas celui qui squatte au buffet de la gare en buvant des leffes blondes hein !). Cette flamboyante tenue qui pique aux yeux et te gratte l’entrejambe va sûrement ameuter tout bon criminel qui se respecte et qui adore la mode... Dès qu’ils arriveront, ton job sera on ne peut plus simple : te frayer un chemin jusqu’au grand caïd de fin de niveau pour le cribler de plomb… Tu feras donc successivement la rencontre d’un chef de bande gras du bide en tenue fluo, d’un junkie à lunettes lanceur de boomerang (qui se planque derrière une belle otage qui couine quand on lui tire dessus, ce qui te poussera sans doute à lui vider quelques chargeurs dans le bide au passage…), à un pyromane qui a l’essence de l’essentiel, à un gladiateur sadomasochiste bodybuildé,… Bref, une délinquance hétéroclite et multiculturelle ne négligeant aucune minorité… Avoue, ca te donne envie de lire le quatrième paragraphe non ?
Tu vas donc te balader dans la rue avec ton petit flingue et quelques centaines de balles… Tu avances et tu tires… Tu sautes et tu tires…. Tu avances et tu tires… Le level Design est aussi plat que le croisement improbable (et d’ailleurs impossible génétiquement parlant) d’une sole et de Jane Birkin, cherches pas la complication… N’oublie pas de ramasser les icones de balles dans la zone, au cas où tes centaines de cartouches de 9mm parabellum dont tu disposes ne te permettraient pas de terminer le niveau en arrosant copieusement la zone… Tu constateras que les criminels sont tous disciplinés dans notre ville et ne se mélangent pas entre eux (on ne vous a jamais dit à l’école qu’on ne mélangeait pas les pommes et les poires ?). Pour les bandes de délinquants, c’est pareil et tu ne croiseras donc toujours que des groupes de sbires identiques qui interviendront en alternance! Des lanceurs de couteaux en sweat mauve, des flingueurs en parka dégueu, des pouffes sautantes en combinaison de Lycra vert, des samouraïs très cons qui te chargent dessus, chaque groupe se succédant à l’autre au fur et à mesure des zones… A la fin de celles-ci t’attendra à chaque fois le Boss! Souvent, assez limité intellectuellement parlant, tu comprendras vite comment en venir à bout vu le bruit caractéristique quant tu touches le point sensible (genre un hoquet). Où alors tu tireras dans le tas en balançant toute la sauce, le résultat étant identique au final. Ton objectif sera bien sûr de trouver le méchant ultime, t’attendant dans sa forteresse (pas vraiment imprenable) et en train de fomenter divers plans farfelus de conquête du monde, un verre de Beaujolais village à la main…
Mais il y a un bonus ! C’est d’ailleurs pour ça que tu es là, NES pas ? (elle était facile). Au bout des deux premières missions, on te filera l’armure spéciale de ton unité l’E-Swat ! Car dans E-Swat, il y a…? Il y a...? Weapons !!! Pour Tactics, j’ai déjà posé la question mais mes supérieurs n’ont jamais su me répondre… Cette superbe armure te rendra beau, fort, et te mettra à l’abri des attaques ennemies, même s’il s’agit de missiles Air-Sol, Sol-Air, Air-Air, Sol-Sol, Sol-euh… Enfin je pense que tu m’as compris… On te glissera aussi quelques power-up savamment disséminés, attaques spéciales de trois types qui te permettront de nettoyer l’écran tout en finesse (le maître mot de ce jeu) à coup de Napalm où autres dérivés chimiques aux noms imprononçables … Si tu crèves, c’est continue illimités d’où pas de panique… Sauf si t’en a marres car il y a d’autre chose que les jeux vidéos dans la vie sais-tu ? D’ailleurs, pourquoi n’es tu pas dans ton jardin vu ce temps merveilleux ?
Si tu es toujours là malgré tout, c’est que veux savoir ce que vaut ce jeu, que tu es déterminé et laisse moi te dire que j’adore cet esprit ! Par conséquent, je te donne un bon conseil : Fais attention car nous avons acheté les armures chez Ikea (Klïpparmur, disponible en deux coloris). Cette dernière a tendance à se démonter après quelques coups… Apparemment, nous n’avions pas les bonnes vis dans le paquet de montage et le SAV ne nous a toujours pas contactés… On a donc rafistolé le tout au papier collant… Dans ce cas précis, tu perdras d’abord le haut, puis le bas pour te retrouver dans ta belle tenue flashy mauve-rouge et juste armé de ton petit flingue du début au milieu d’une masse hargneuse de criminels cyber-améliorés ne te laissant aucun répit… Sois donc prudent !
Et bien, nous voilà dans la dernière ligne droite! Alors ? Prêt pour 5 missions remplies d’adrénaline de synthèse 100% Nuke ? (la pansétrine me fait claquer des dents, rajoutons de la scopolamine à 5/1000). Pour des ennemis lobotomisés qu’on abat par paquet de 10 ? Pour des musiques moyennes ? Pour des environnements graphiques eux aussi plus que moyens? Pour quelques ralentissements et clignotements un peu agaçants ? Pour un mode Easy et Normal qui se plient chacun en 30 minutes bien senties vu que seul le nombre d’ennemis changent? Ce jeu est résolument axé arcade, adaptation honnête mais simplifiée et bien en dessous de l’original qui sévissait à cette époque dans les salles d’arcade de nos belles années, celles où nous regardions Robocop en boucle en buvant du Nesquick, le tout habillé en pyjama aux couleurs des tortues ninja (Moi, j’avais celui de Raphaël ! Et vous ?). Il était alors sûr que ce genre de jeu s’acceptait tel qu’il était… Aujourd’hui, même s’il reste honnête sur ce support (normal me direz vous vu que l’on joue le rôle d’un flic incorruptible), il ne nous reste que la nostalgie ou l’envie de tirer à tout va pour éviter l’ennui! Sinon, fuyez vers d’autres cieux plus cléments, La Master System possédant d’autres titres plus accrocheurs dans le même registre.