Wonder Boy 3 ! Une grande histoire d’amour entre moi et ce jeu… Je sais que vous vous en foutez royalement mais c’est toute une époque… Pensez donc ! 1989 ! Je jouais à l’époque sur ma NES et un certain Zelda mobilisait le peu de neurones dont je disposais encore à l’époque… Cette cartouche dorée était le centre de ma vie jusqu’au jour où un ami un peu trop sûr de lui (et Pro-Sega par ailleurs) me conseilla d’essayer Wonder Boy 3 sur la Master System familiale en me prêtant cette sainte cartouche… Car voyez vous, un peu de sociologie s’impose pour d’expliquer ma situation! Etant un enfant du divorce (les années 80 quelle nostalgie !), afin de me consoler, mon père m’avait offert triomphalement une NES et ma mère une Master System… Pas étonnant qu’il ne soit jamais entendu et aient divorcé me direz-vous ? Vous vous en foutez ? Bon d’accord, soit ! Tiraillé entre ces deux camps, je cédais finalement à la pression de mon ami en lui prêtant ma cartouche de Mickey – Castle of Illusion (ma seule cartouche de l’époque) et essayai ce jeu un mercredi après-midi pluvieux.
Et là surprise ! Je découvris avec stupéfaction un nouveau monde chatoyant, un peu criard certes mais chatoyant tout de même… Et surtout un scénario tout en finesse avec un juste équilibre entre humour, action, tragédie et amour… Jugez plutôt…
En gros, pour les puristes, sachez que Wonder Boy 3 est la suite directe de Wonder Boy 2 (étonnant non ?) et qu’il est plus communément connu sous le nom de Monster World 2 au Pays du soleil levant. Wonder Boy 2 est en effet le premier Monster World et il ne faut pas le confondre avec Monster Lair qui est également appelé Wonder Boy 3 sorti sur Megadrive et adapté de la borne d’arcade éponyme… Vous me suivez ? Si je vous dis de plus que le premier Wonder Boy ressemble étrangement à Adventure Island de Hudson sur PC Engine et que Wonder Boy 3 (alias Monster world 2) est sorti sur PC Engine sous le nom de Adventure Island – Dragon’s curse (avec des graphismes et musiques légèrement améliorées), vous aurez vite fait le lien (enfin vous car moi je ne sais plus en fait…).
Enfin, tout ça pour dire que Wonder Boy 3 – The Dragon’s Trap est un des piliers de la Master System. Le scénario, au demeurant minimal, n’empêche aucunement le joueur lambda d’accrocher dès les premières minutes à cet univers si particulier et où tuer du dragon est un devoir, que dis-je un honneur ! Mais surtout une malédiction pour notre pauvre héros aux cheveux verts (ne rigolez pas, le héros du Monster World III aura les cheveux bleus !). S’étant frayé un chemin à travers le château ou se terminait Monster World, nous le retrouvons aux prises avec le Mecha-Dragon… Un duel fratricide (ils ne sont pas frères mais j’aime cette image) qui finira par la victoire du héros. Mais là, ça se passe mal car ce dernier se choppe une malédiction ! Et une bien pourrie vu qu’il se retrouve transformé en gros lézard. Avouez que ça tue un peu le mythe tout de même…
A partir de ce moment là, notre fringuant héros n’aura de cesse que de vouloir rompre la malédiction en question et retrouver son corps d’origine (nous sommes en 89 et les lézards sont mal vus ! La série V et cette salope de Diana n’ont pas arrangé les choses, que du contraire!). Du coup, c’est parti comme en 40 pour explorer un monde (pas mal) étendu et vaincre divers dragons qui vous feront pas mal tourner en bourrique vu qu’il vous transformeront à chaque fois en un animal différent… Vous passerez successivement par le lézard, la souris, le piranha, le lion et l’aigle… Bigre me direz vous ! Et vous avez raison ! Cependant, chaque transformation vous donnera de nouveaux pouvoirs vous permettant d’accéder à de nouvelles zones, celles-ci vous permettant d’accéder à de nouvelles armes, armures, items…
Ainsi, la souris pourra marcher sur les murs (en damier seulement, me demandez pas pourquoi), le piranha pourra nager comme un poisson (et là, je me rends compte que ma phrase est très conne), le lion pourra rugir de plaisir (et accessoirement défoncer les murs avec son coup circulaire de Berserker) et l’aigle pourra voler (mais n’aimera pas l’eau, même avec du pastis). Vous disposerez de quelques magies pour vous aider mais celles-ci ne seront disponibles qu’en nombre limité et « droppées » aléatoirement par vos ennemis.
Alors, qu’en est-il du jeu en lui-même ? Et bien c’est simple, je crois pouvoir dire que la Master System nous offre ici ses tripes… Elle nous gâte par le fait de décors soignés, diversifiés et colorés , un bestiaire sympa et très cartoon, par des musiques entêtantes (un peu répétitives par moment mais qu’on garde en tête trèèèèès longtemps et je sais de quoi je parle) et surtout un gameplay bien pensé même si un poil lourdingue face à certains ennemis qui arrivent à vous bloquer sans que vous ne sachiez rien faire.
La difficulté du jeu est dans la moyenne mais certains passages bien ardus (old school oblige) vous demanderont des nerfs d’acier pour ne pas jeter le joypad contre les murs, et ce d’autant plus que votre vie diminuera parfois très vite (surtout si vous ne trouvez pas les bonnes armures, héhéhé !). Vous disposerez de potions vous permettant de vous refaire une santé mais elles ne sont pas données. Néanmoins, pas de panique car les patterns des ennemis et boss restent très basiques et vous comprendrez rapidement comment en venir à bout. En cas de Game Over, vous aurez droit à une chance de ressusciter mais les statistiques ne seront pas en votre faveur (je pense ne jamais avoir réussi d’ailleurs…). En tous les cas, rien d’insurmontable mais un challenge bien dosé, un gameplay sympa et surtout un level design remarquable et des bonnes idées à foison. Pas de sauvegarde mais un système de mot de passe vous permettant de conserver vos acquis, mais en recommençant au début du jeu. A noter que l’unique endroit on l’on peut l’obtenir se trouve dans le village de départ dans la maison d’un cochon qui fume (j’adore ce jeu !)
Le fait de naviguer entre les diverses transformations est assez fun tout comme le fait de fouiller les coins et recoins truffés de portes cachées afin de trouver toutes les armes et armures… Au final, ce jeu est un incontournable de la Master System, le maître étalon de la catégorie aventure sur cette console mythique de Sega. On ne se lasse pas d’y rejouer et sa simplicité de prise en main alliée à son charme en fait un investissement sûr et une expérience inoubliable. C’est du vieilli en fût de chêne et toute personne fan de cette console ne peut me contredire!
En bonus pour nos amis les Cheaters (ou les feignasses), le code ultime à entrer pour se retrouver en humain (at last !) avec 99 magies de chaque type, tous les cœurs, armes, armures et boucliers : WE5T ONE.