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Double Dragon 3
Technos - 1990
Jamais vu un homme distribuer autant de pains à la fois... par Oannès

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Ce test vous sera conté par le génialissime Pierre Bellemare, qui a tenu à officier sur le site de Nes Pas, en vous narrant une histoire EXTRAORDINAIRE qui concerne le jeu vidéo, oldies de surcroît. Mais je me retire pour laisser place au maître, afin qu’il vous explique cette histoire EXTRAORDINAIRE qui est arrivée à un jeune américain parfaitement banal, si tant est qu’un américain puisse être autre chose que banal.

« Nous sommes le 12 octobre 1992. Un jeune garçon, du nom de Jimmy Crawford, se promène seul dans la rue. Il veut acheter des bonbons, sa grand-mère lui ayant laissé les 2$ quotidiens dont il bénéficie sur la cheminée familiale, une cheminée fabriquée d’ailleurs par le père de Jimmy Crawford.
Jimmy Crawford n’est pas un enfant comme les autres : il est gai, énergique et se dépense sans compter. Mais ce jour là, alors que Jimmy marche sous un soleil joyeux, sa vie va basculer.
Un homme du nom de Steven Mac Browsle, repris de justice libéré sous caution, se promène dans la même rue que Jimmy, en face de la boulangerie du petit village de Growtown, au 6 Long Street plus exactement.
Jimmy ne se doute de rien et se promène nonchalamment, des idées de bonbons plein la tête… c’est alors que Steven Mac Browsle, pris d’un furieux accès de folie, TRAVERSE la route, COURS vers Jimmy et se SAISIT de lui comme d’un chiffon de paille. A peine la boulangère a-t-elle le temps de voir se dérouler la scène que Jimmy est enfermé dans le coffre de Steven Mac Browsle, repris de justice libéré sous caution, qui démarre en trombe.

Des heures passent. A ce moment personne ne peut encore imaginer ce qui a pu se passer.

Jimmy se réveille dans une chambre sombre, seul et affamé. Non, Jimmy, tu n’auras pas de bonbons aujourd’hui, ou alors cette image est malsaine.
Alors que le jeune garçon, encore étourdi, se réveille, Steven Mac Browsle s’avance vers lui et resserre les liens qui l’attachent à la chaise. Une chaise qui fait face à une TELEVISION, sur laquelle est branchée une NES.
Sans même laisser Jimmy reprendre ses esprits, ce sadique de Steven Mac Browsle appuie sur le bouton ON, et la vie de Jimmy bascule dans l’horreur.



L’écran principal ne laisse aucun doute à Jimmy sur le supplice que lui réserve son bourreau : il s’agit de Double Dragon III, un jeu digne des plus belles blagues de Jean Roucas, le jeu qui, plus tard, fera hésiter une génération entière à se porter acquéreur d’un jeu vidéo dont le titre porte le n°3.
Jimmy sanglote. Il a froid, il a faim, et cette console qui ne veut pas s’éteindre. Steven jubile. Il est en extase et savoure la souffrance de sa victime. Plus tard, les psychiatres compareront Steven à Charles Manson comme il est de coutume de comparer Ted Bundy avec Bambi.
Ce qu’il va faire est innommable.
Il va tout simplement demander à Jimmy de finir ce jeu, sans « continue ».
Jimmy est un enfant innocent. Il sait que ce jeu est mauvais, mais il se dit que s’il suffit juste de le finir pour s’en sortir, alors il a tout pour se réjouir. Pauvre Jimmy.
L’écran-titre défile devant lui. Sois fort Jimmy.



L’introduction du jeu ne se fait pas en douceur et déjà les dents de Jimmy grincent, tandis que Steven retient un rire satanique.
Steven pense à tous ces gens qui, complètement époustouflés par Double Dragon II, se sont flagellés en achetant cet opus qui n’est finalement qu’un simple pus de plus. C’est alors le premier jour de la souffrance de Jimmy, qui en connaîtra 872.



Jimmy pense qu’il peut finir ce jeu. Nous savons aujourd’hui que c’est cette naïveté qui l’a empêché de sombrer.
L’introduction passe et Steven lâche cette phrase terrifiante : « passe le premier niveau et tu auras à manger… »
Jimmy a faim. Courage, Jimmy.



Le premier niveau se déroule aux USA. Jimmy prend la manette, à bout de forces mais le cœur empli d’espoir. Fort de son expérience à Double Dragon II, il tue sans problème les deux mécréants de la scène d’introduction, non sans mal.



C’est alors qu’un homme agonisant lui parle, dans un anglais insipide : Jimmy devra affronter des combattants terrifiants, dont le leader est… et c’est là que l’homme agonisant meurt, comme dans un film de Van Damme.

Jimmy se retrouve dans la rue, confronté à une horde de fous sanguinaires. Et il meurt. Steven est aux anges. Jimmy pensait avoir une seconde vie. Non, ce jeu, Jimmy devra le finir avec une seule VIE.
Et sans continue, bien sûr. Le game over est rude et Jimmy a peur.



Mais Jimmy a faim. Et il recommence le niveau. SEULEMENT trois jours plus tard, Jimmy passe le premier niveau. Steven, écoeuré, donne du taboulé et du pain à Jimmy qui va déjà un peu mieux. Mais cela suffira-t-il à lui donner la force de surmonter le niveau 2 ?
La suite, dans HISTOIRES EXTRAORDINAIRES.



Deux semaines plus tard, Jimmy, tel un robot, passe le niveau deux, avec une barre quasi pleine. Steven panique et commence à appuyer frénétiquement sur l’interrupteur du salon pour passer ses nerfs tout en se masturbant frénétiquement, tel un cocker pris d’une crise d’épilepsie.
Jimmy, sous la menace, est le premier Homme à passer le troisième niveau, en mode 1player. De nouvelles opportunités s’offrent à lui : il peut incarner de nouveaux personnages, aux caractéristiques variées, qui viennent s’ajouter aux nouveaux coups dont il disposait jusqu’alors.
Car les coups sont limités, et jouer en mode 1player est une souffrance sans nom. Avec un ami, vous pouvez décocher un coup spécial qui vous sauvera, mais seul, dans Double Dragon III, personne ne vous entendra crier…
Les ennemis de Jimmy sont forts, très forts, et c’est au prix de nombreux sacrifices qu’il les passera un à un, en évitant soigneusement de se faire prendre en sandwich, situation qui entraîne une mort irrémédiable.

Voilà 3 semaines que Jimmy a disparu et la police de Growtown cherche activement sa piste. Mais le témoignage de la boulangère n’aide guère les policiers, et la seule chance de voir la lumière du jour pour Jimmy est de finir ce jeu…



459 jours plus tard, Jimmy, complètement transformé et hagard arrive au dernier niveau de cette merde sans nom, injouable et moche de surcroît, encore que, si d’aventure on trouve ce jeu moche, c’est uniquement par haine gratuite pour sa difficulté devenue culte, légendaire. Car ce jeu est beau, beau comme le cimetière qu’est devenu l’Everest.
Le souvenir de Double Dragon II l’aide à tenir, mais l’épreuve sera rude pour des dizaines de jour encore, lorsqu’il surmontera sa peur pour battre le boss final.

Aujourd’hui, Jimmy est un adulte comme les autres. Mais le souvenir de cette daube sans nom et les sévices de Steven Mac Browsle le hantent parfois encore, et il se réveille parfois en sueur au milieu de la nuit. Son bourreau n’a jamais été retrouvé, même si la police suit la piste d’un maniaque qui aurait infligé de longues heures de PS2 à des enfants en bas âge, dans une cave du New Hampshire.
Il est parfois difficile de croire qu’une suite peut à ce point être ratée. Jimmy sait. Pensez-y. »
Le point de vue de César Ramos :
C'est un grand classique, entouré du mythe double dragon, donc généralement trop cher..