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RoboCop
Ocean - 1989
Crime in progress par Ham Tyler

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF


Qui ne connait pas RoboCop, ce cyborg mi-homme, mi-machine au service de Détroit City ? Ce film de science fiction n’est pas forcément un divertissement alliant violence, répliques absurdes, et scènes spectaculaires. C’est aussi un regard très critique sur la société prise en otage par les intérêts des multinationales. Parmi elles, l’OCP dont la course aux nouvelles technologies profite à un groupe de personnes contrôlant la police, ce qui fait l’affaire des corrompus parmi l’oligarchie de l’OCP. Le film traite aussi des directives que le cyborg doit suivre, celles-ci pouvant se contredire, mettant alors en scène un paradoxe entre l’homme et la machine, entre les sentiments et les ordres à exécuter.



L’œuvre de Paul Verhoeven, sorti en 1987, est donc un film spectaculaire et recherché à la fois. Et ce fut un succès ! L’année suivant sa sortie, le cyborg est présent sur bornes d’arcades, et Ocean adapte le jeu sur NES en 1989.



J’insère la cartouche. Musique sympa, intro saisissante où on a l’impression que RoboCop dit « blablabla », prend son gun, et tire. Et c’est seulement après avoir tiré qu’il va à la recherche des voyous. Mmmm, y a comme un truc qui cloche dans l’ordre des événements… Bon on s’en fiche, ça en jette. Première chose à dire, le jeu est très dur. Les voyous apparaissent des deux côtés de l’écran de manière très rapide. Comme RoboCop marche à deux à l’heure, ça se joue parfois à des réflexes. Les méchants ne sont pas difficiles à tuer, un coup de poing ou un tir suffi à les descendre, mais les boss sont quant à eux, beaucoup plus longs à neutraliser.



Passons à la musique. Au premier stage, on a le thème de RoboCop en boucle. C’est sympa pour ce premier monde, ça nous met dans le bain. Sauf qu’au deuxième niveau, on a encore ce thème. Puis le troisième, puis le quatrième, etc. On se rend vite compte que dans le jeu, y a que trois thèmes ! Le thème de RoboCop, le thème des boss, le thème des Bonus stages. Même Super Mario Bros. sorti en 1985 a quatre thèmes, voire cinq si on compte celui du bonus stage au-dessus des nuages après avoir grimpé un haricot. La répétitivité de cette musique va vous hanter tout le long du jeu. Mais pas la qualité en elle-même qui est pas mal du tout, notamment dans les Bonus stages.



RoboCop peut mettre des patates (enfin des grosses patates métalliques), ou tirer dans sept directions différentes. Il est résistant, peut se protéger (avec le bouton « SELECT »), possède une autonomie sur batteries limitée dans le temps, une vision thermique (qui se déclenche toute seule dans le deuxième monde), et un pistolet de base redoutable, les munitions étant infinies pour ce dernier. Autre point intéressant, RoboCop ne peut pas utiliser son arme n’importe où. Celle-ci sort ou bien se range dans sa cuisse (comme dans le film), en fonction de la progression dans le stage. On peut également ramasser un fusil mitrailleur, ainsi qu’un « Cobra », le fusil d’assaut redoutable de Clarence Boddicker. Enfin, RoboCop ne peut pas courir ni sauter. J’ai parlé un peu plus haut de sa lenteur, et du fait que donner un coup de poing ou tirer une balle sur un voyou peut le tuer. J’en conclus que c’est un jeu réaliste, et fidèle au film. Le gameplay est donc cool sur ce point.



Au niveau des méchants, on retrouve des voyous violets et marrons, des chiens, des gars en débardeurs noirs avec leur bouclier, des gars en lances flammes, des trafiquants en treillis, des hélicoptères, et des robots de l’OCP. Les boss sont aussi fidèles au film. Une espèce de punk, le preneur d’otage à la mairie, le fameux ED-209, Clarence Boddicker, etc. C’est assez varié, et c’est bien. Le problème, c’est qu’on les retrouve à quasi tous les niveaux. C'est-à-dire qu’au lieu de varier les méchants en fonction des niveaux, on a quasi toute la liste que j’ai évoquée, répétée à quasi tous les niveaux. Et je peux vous dire qu’au bout des derniers mondes, ça devient très lourd de répétitivité. Heureusement, par deux fois, un Bonus stage casse la continuité du jeu. Il s’agit de tirer sur ces cibles dans un stand de tir. C’est franchement sympa, mais très difficile, surtout pour faire un sans faute.



A la fin, on nous remercie pour notre coopération, en nous demandant d’éviter les ennuis. On nous file le score final, on dit qu’Ocean a développé le jeu, et « à bientôt ». Rien que ça ! Même pas un générique avec les noms des développeurs, des designers, des compositeurs, etc. Ocean, c’est tout.



Ca aurait pu être un très bon jeu. Graphismes détaillés, musique sympa, réalisme et fidélité au scénario du film. Mais il y a un problème qui m’énerve dans ce jeu. Et il se ressent beaucoup : la répétitivité. Répétition des musiques, des méchants, et même des boss ! Par exemple, on retrouve un sosie du premier boss dans quasi tous les autres niveaux. Y a même un sosie de Clarence Boddicker, cette fois-ci habillé en bleu avec le même flingue, et qu’on retrouve à l’OCP alors que Clarence est mort ! Je regrette aussi que le jeu ait fait une abstraction quasi-totale du message du film qui était : la machine peut se contredire, la société américaine qui part en free-style, l’abus sécuritaire dans l’intérêt d’un groupe de personnes influentes et parfois corrompues. Ocean a gardé tous les détails de type série B en oubliant la satire sociologique de Paul Verhoeven. Est-ce que je me suis amusé avec ce jeu ? Oui et non. J’ai vraiment apprécié les combats contre le preneur d’otages, Clarence Boddicker, et surtout l’ED-209 ! J’ai voulu le finir parce que j’aime bien le film, mais j’avoue que les niveaux étaient de plus en plus lourds, surtout à la fin.

Le point de vue de César Ramos :
Grosse distribution et petit prix, jeu à licence oblige.