J’ai pas l'temps avec mon zeugma, dès que je place des apocopes, t’essayes de m’payer un choco, puis un pot de vin. Tu voulais m’la faire à l’entourloupe, tu te trompes : Ham Tyler, chui vénèr.
T’as cliqué sur la lettre « R ». R comme résistance, R comme rage, R comme Robowarrior. Pour toi qui as altéré l’environnement, j'ai plus rien à dire, mes balles sont mes leitmotiv, et ça m'motive ! Quoi tu ne comprends pas? Bon, je te resitue le contexte et tu verras bien que tu rejoindras la résistance par toi-même.
1988… La belle époque. Hudson Soft sort un jeu dans la lignée de leur légendaire Bomberman, puisqu’ils l’appellent tout simplement Bomber King. Seulement, nos amis des USA avaient envie de changer son nom en Robowarrior (comme j’appelle un pied « la jambe »).
On démarre le jeu et là, petite scène d’introduction : dans une planète (Altile) loin de la Terre, l’écosystème vit en parfaite harmonie quand tout à coup, la verdure laisse place à la sécheresse, le sol devient aride et l’air insuffisant. Cette atteinte à l’environnement est délibérée : l’Empire Xantho dirigé par Xur est à l’origine de toutes ces catastrophes. La Terre envoie alors le plus récent et le plus puissant Robowarrior connu sous le modèle ZED (Z-type Earth Défense). Et là, … culte : la scène où ZED descend du vaisseau est du plus bel effet (note pour les scientifiques : l’intensité de la pesanteur qui doit être environ de g = 1N/kg y est magnifiquement illustrée). Une fois les pieds au sol, à toi de jouer !
La vue est prise de haut. ZED se déplace dans 4 directions et est doté d’une arme capable de lancer des balles (aux USA ils appellent ça un fusil). Il avance et sur son chemin, il trouve des bombes et des missiles qui traînent par terre (normal…). On reconnaît parfaitement le style Bomberman, sauf que ça à l’air destiné à un publique plus adulte. Parce que là, c’est Koh-Lanta. Tout le monde est ton ennemi et faut tout faire sauter. D’ailleurs quand ZED se fait toucher, il perd de l’énergie, cependant, il perd aussi de l’énergie avec le temps. Ce qui fait que souvent, ça se corse (une alarme retentit, et là c’est le stress garanti !). Mais en détruisant les obstacles, ou en faisant sauter les pétards sur les ennemis, on retrouve des stocks d’énergie et d’autres items (10 sortes en tout). Parfois, certains envahisseurs roupillent, alors j’pose du plastique. Pas celui dans les coupes de cheveux tektonik, du plastique qui « pétille » ! Ces feux d'artifices sont pour amuser les petits enfants. Tiens, en parlant de feux d’artifices, on retrouve même la fameuse Mégatonne des Bomberman (ultra pratique).
Les mondes se divisent en « périodes », et des périodes, il y en a réellement une masse. Heureusement qu’il y a un mode continue. Pour finir chaque période, notre terroriste du bien doit trouver une clé qui libère la sortie du niveau. Parce qu’il faut savoir que même si le jeu fait Bomberman, les mondes sont BEAUCOUP plus vastes qu’un tableau de Bomberman (et arrêtez de m’dire que j’me répète ou j’vous utilise pour tester les lois de la chimie exothermique). A la fin d’un chapitre périodique, on trouve un boss bien difficile, ce qui augmente le côté « action » du jeu.
Combien qu’y reste de km ? Souvent je me dis j’dormirais bien une plombe, mais y a un truc qui m’empêche de m’ennuyer: des fois, en détruisant des éléments du décor, on trouve un passage souterrain… On descend…
On est dans le noir, et on sent l’ombre de la baston. Y a un monde fou ! On s’croirait dans les ghettos des années 80 près des puces de Clignancourt. Les toxicos sont à l’affût, faut jamais laisser le dos libre. Avec une bougie, on peut voir traîner des items. Non, si tu tues ces mecs, ils ne te fileront pas leur drogue… Mais ils te racketteraient bien tes pompes argentées, alors tire…. Tire-leurs dessus et surtout tire-toi d’là ! Quand tu sens qu’ils font un « bloup », c’est qu’ils sont morts. Là c’est toi qui leur racket leurs bombes et tout s’qu’ils ont.
Côté sonore, on se balade avec 2 thèmes pour les périodes (l’une est « vaillante » et l’autre nous rappelle des moments difficiles), on a juste le temps de les apprendre par cœur qu’arrivé à la fin d’un groupe de périodes, un thème est consacré aux boss (au style « violence »). Spéciale mention au thème dans les ghettos aux puces (« angoisse »). Même si le jeu est long, ces musiques sont agréables et collent vraiment bien aux différentes situations du jeu. On prend alors le temps de les apprécier.
C’est pas tout ça mais, des fois j’suis à court de munitions. Heureusement que l’armurerie (aux USA ils appellent ça une boulangerie) nous réapprovisionne moyennant la TVA en supplément du prix atteint par la surenchère. C’est qu’on est vite fauché dans ce magasin.
Pour finir, je dirai que Robowarrior est un jeu rare. Seuls les connaisseurs évoquent son existence, et même sur internet, les articles manquent. C’est pourtant UN JEU CULTE. Un Bomberman à la difficulté accrue. Mieux vaut avoir une envie de se défouler pendant loooongtemps avant d’y jouer, sans quoi, vous arrêteriez à la deuxième partie (je pense notamment à la période 5-1). Pour ma part, j’y joue un bon dimanche après-midi, la vision acérée, je place mes zeugmas osés, je prends la direction du métro quand j’suis fatigué, et de la résistance quand il faut lutter.
Donovan, va voir qui frappe à la porte stp… Quoi ? Toi ? Bienvenu. Je savais que t’allais te joindre à nos côtés.