S'il est facile de faire l'éloge d'une merveille Vidéoludique, ou bien à l'inverse d'en faire une virulente critique, il est un exercice de style plus difficile, le test du jeu "mi figue – mi raisin". C'est ce que nous allons tenter de faire avec ce jeu, qui n'est peut être pas la merveille du 20 ème siècle, mais qui n'est pas la daube qu'on veut si souvent nous faire croire. J'ai donc l'honneur (?) de vous présenter The Simpsons : Bart vs. the Space Mutants.



Mais avant une petite remise à niveau pour les incultes. Les Simpsons c'est LE phénomène des années 90, impossible de passer à côté, et comme toute série culte, nombre de produits dérivés sont apparus, T-shirts, réveils, figurines, presse citron, etc... Et bien évidemment, ce qui vous amène à lire ce test, un jeu vidéo. Développé par une sous branche d'Acclaim, ce qui d'emblée n'est pas des plus rassurant, le jeu vous propose d'incarner le célèbre rejeton de la famille Simpson.



L'histoire nous plonge en plein Springfield par un doux soir d'été, où Homer doit encore être entrain de siffler quelques Duffs pour se "rafraichir" les idées, délaissant l'éducation de son morveux. Et celui ci va découvrir par cette belle nuit de pleine Lune un terrible secret, des extraterrestres veulent envahir notre Terre en se dissimulant sous des corps humains. Ils sont même tellement diaboliques qu'ils ont décidé de créer une terrible arme, grâce à des objets recouverts de peinture mauve. Et votre première mission consistera à repeindre ceux ci en rouge... Bon, pas la peine de vous faire un dessin, vous l'aurez bien compris le scénario ne casse pas trois pattes à un canard. Pour ne pas vous dire qu'il est inexistant, le "scénario" étant plus un prétexte pour vous emmener aux quatre coins de la ville.



On lance le jeu est là, c'est le drame, le jeu est moche. Entendez derrière cette pensée qu'il ne joue pas entièrement de la puissance de la console. Non pas qu'il ne soit pas coloré, mais il fait franchement collage de maternelle, aucune ligne de contour pour définir les personnages, une modélisation du héros raté, et surtout un copier/coller hallucinant. Pour chaque niveau, on a l'impression que les développeurs disposaient d'une planchette de décors prédéfinis et qu'ils se devaient de les utiliser pour faire un niveau. De plus, ceux-ci s'enchainent sans aucun réel ordre logique, on passe par exemple d'une fête foraine à un musée, sans savoir pourquoi, d'où ce sentiment de jeu à la Lego.



Et la musique dans tout cela ? Et bien comment vous dire... Vous visualisez la célèbre chanson du générique ? Passez la en son midi, voilà c'est fait, vous avez la bande originale du jeu. Oui, mes chers amis, une seule chanson répétée en boucle tout le long de l'aventure. Ajoutez à cela des bruitages inexistants ou au choix ratés, mélangez le tout et vous comprendrez vite pourquoi la coupure de son s'impose au bout d'un quart d'heure. Tant qu'on est dans l'énumération des points noirs, passons à la difficulté du jeu. Car si de toutes ses tares, il ne fallait en dégager qu'une, ce serait celle ci. Le jeu est vraiment dur, deux cœurs comme l'on dit dans le jargon, avec l'impossibilité de les regagner une fois perdus. De plus, la maniabilité destinée aux perfectionnistes du saut millimétré n'aide pas, Bart Simpson ayant la fâcheuse habitude de glisser après la réception. Alliez à tous cela le fait qu'il n'y ait ni sauvegarde, ni système de mot de passe, ni continue. On doit donc se refarcir tous les niveaux à chaque nouvelle partie, sympa pour un jeu destiné à l'origine aux plus jeunes...



Mais, et je sens que vous trépignez d'impatience au fond de la salle de me poser la question, l'univers de la série est il bien retranscrit ? Ah, je m'attendais bien à cela de votre part, Lebrac. Là encore le tout est contrasté. Par exemple, les "space mutants", la série fantastique préférée de Bart qui compte un nombre de suites incalculables. Et bien, dans la série ils sont verts à tentacules et avec trois yeux, tandis que dans le jeu ils deviennent violets à quatre membres et cyclope, on sent bien tout l'investissement des programmeurs pour restituer l'esprit de la série...

Pour les lieux là encore il y a du bon et du moins bon, on passe devant certains lieux bien connus des fans de la série comme la taverne de Moe ou le Bowling de Barney, tandis que l'on visite des décors que l'on ne connait pas ou très peu, comme la fête foraine ou le musée. De plus les citoyens de Springfield lors des niveaux se limitent le plus souvent à un ou deux sprites de Skinner ou d'un touriste. Cependant, l'on retrouve certains personnages de la série comme Sideshow Bob alias Tahiti Bob ou encore Nelson Muntz, le plus souvent en tant que Boss de fin de niveaux. Enfin, les fameux membres de la famille jaune sont présents et ça, c'est bien. Oui, parfois j'aime bien les tournures de phrases simples.



S'il on devait donc faire un résumé rapide, c'est moche, musicalement dépourvu, dur, mais qu'est ce qui pourrait rattraper ce qui semble se diriger vers le statut de daube ? Et bien, comme le dit l'expression, en France on n'a pas de pétrole mais des idées, pour le jeu c'est la même chose. Certaines idées sont vraiment excellentes, par exemple le fait de devoir repeindre des objets à la bombe est un concept franchement accrocheur et inédit, idée que les développeurs de Sega reprendront lors d'un honteux plagiat nommé Jet Set Radio. Il est aussi a dénoter que les stratagèmes pour battre les boss sont aussi assez originaux et amusants, je pense notamment à Tahiti Bob où l'on doit écraser le bout de ses chaussures pour le toucher, simple mais efficace. Enfin, le jeu regorge de petites choses insignifiantes mais très fun. Par exemple, monnayant une pièce on peut faire l'un des célèbres canulars de Bart à l'encontre de Moe lors du premier niveau, ou bien on peut participer aux jeux de la fête foraine, avec du lancer de fléchettes et tout un tas d'autres mini jeux. Il est à ajouter que certaines parties du jeu révèlent de sacrés chocs visuels, même si le jeu est assez pauvre dans l'ensemble, il est à dénoter de superbes décors pour le musée d'histoire, où on est enchanté par la verdure de la forêt amazonienne ou par le sublime des peintures égyptiennes.

En conclusion, il est clair que The Simpsons : Bart vs. the Space Mutants est loin d'être une merveille, cependant grâce à certaines bonnes idées et à une restitution plus ou moins réussie de l'esprit de la série il pourra distraire le fan. Mais sa grande difficulté et son côté assez linéaire rebutera les autres. On sent bien qu'Acclaim a dû plus dépenser en licence qu'en développement.

Le point de vue de César Ramos :
C'est une grosse licence de base, donc à trois cacahuètes.