Aujourd’hui chers Nespasiens, nous allons aborder deux univers qui nous ont tous fait rêver… Deux sujets qui nous ont passionnés alors que nous n’étions pas plus haut que trois pommes et que notre âme était encore pure et innocente, telle une colombe lavée au Dash à 40%... Ces univers sont à la base très difficiles à fusionner… En effet, se trouvant aux antipodes l’un de l’autre, il convient de se demander quel esprit dérangé pourrait réussir à les mixer sans recourir à d’obscures expérimentations de laboratoire vaseuses et fumantes par temps d’orage… Et pourtant, si vous saviez !
Quand on y regarde de plus près, on observe dans notre société certaines alliances assez énigmatiques et improbables, défiant toute logique humaine (et même parfois vulcaine, c’est vous dire !)… Citons en vrac quelques exemples qui me viennent à l’esprit comme Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, Francis Lalanne et la musique, Michaël Youn et l’humour, la téléréalité et l’audimat… Notre monde ressemble finalement à un immense GloubiBoulga sur lequel nous naviguons tel des explorateurs vidéoludiques…
Mais au-delà de tout ce blabla qui ne sert finalement pas à grand-chose vu qu’il ne vous apprend rien sur ce jeu, j’en viens à l’essence même de cette critique et des deux univers dont je vous parlais il y a quelques lignes. Il s’agit d’une part de l’univers du mythe, d’autre part de l’univers post-apocalyptique. TROJAN s’apparente plus précisément à une transposition testostéronée (avec laquelle CAPCOM a pris de nombreuses libertés, nous ne nous en plaindrons pas...) de la guerre de Troie dans un univers dévasté ou règne le cuir, la sueur moite et la sexualité débridée sans aucune conscience du risque lié aux MST… Vous êtes le dénommé TROJAN et symbolisez à vous seul le dernier espoir de l’humanité dans ce monde livré au chaos. Vous êtes une belle brute aux cheveux rouges et à la tenue bleue, tenant fièrement votre fidèle épée de la main droite et votre bouclier de la main gauche. Ainsi, vous pourrez répandre le sang tout en vous protégeant des attaques et des éclaboussures (vous savez combien coute une tenue en vrai cuir de vache bleue dans le futur vous ?). Votre mission sera de traverser les six zones qui vous séparent du démoniaque Achille (mais pas celui du cirque) afin de rétablir l’équilibre menacé par son armée de fous furieux bodybuildés…
Ce jeu qui est une transposition d’une borde d’arcade de CAPCOM et cela se remarque immédiatement vu qu’il se révèle être typique du genre action qui régnait à cette époque, c’est-à-dire un pur concentré de sauvagerie sans aucun temps-mort. Ainsi, après un écran titre des plus basiques (vous proposant de jouer seul, à deux, ou en mode versus) et une présentation des six niveaux que vous aurez à traverser et dont la structure en escalier est ma foi fort sympathique, vous serez directement catapulté au milieu de la zone de guerre ou vous cerneront divers ennemis plus vicieux les uns que les autres. Ces derniers ne reculeront devant aucune bassesse, vous agressant à gauche, à droite, d’en haut… si les soldats qui arrivent par vagues de deux se révèlent assez basiques dans leurs attaques, les sergents sont quant à eux une vraie plaie vu qu’ils vous lanceront divers couteaux mais également des projectiles magiques vous privant temporairement de votre armement si vous les parez avec votre bouclier ! Les ennemis surgiront parfois des égouts, parfois des fenêtres, parfois même de nulle part (mais ça c’est un bug graphique, ne paniquez pas). Divers boss vous attendront enfin de pied ferme, non seulement à la fin de chaque niveau, mais également parfois à mi-parcours… Les salauds, ils ont osé!
Ce temple dédié au bourrinage se paie le luxe d’avoir un gameplay irréprochable et une prise en main immédiate. Vous vous protégez avec un bouton et attaquez avec un autre. Hormis les quelques rares recharges d’énergie sous forme de cœur (quelle originalité !) que vous devrez par ailleurs découvrir en tapant aléatoirement avec votre fidèle arme, certains power-up de trois types vous permettront d’accroitre de façon temporaire votre vitesse et votre saut, le meilleur restant définitivement celui de la puissance vu qu’il est permanent et s’offre même le luxe de pouvoir se cumuler (mais en nombre plus que limité vu que je n’en compte que deux dans l’entièreté du jeu). Inutile de vous mentionner l’avantage d’une frappe de barbare retirant trois barres de vie d’un coup à l’adversaire !
En ce qui concerne les environnements graphiques et sonores, c’est de main de maître que CAPCOM a une fois de plus travaillé, exploitant avec brio la palette graphique de notre chère NES et nous proposant des niveaux variés allant de la ville dévastée aux égouts en passant par la montagne. Chaque niveau a son ambiance propre déterminé par une couleur prédominante et rythmé par des musiques parfois entrainantes, parfois angoissantes mais collant toujours à l’ambiance et insufflant une âme à cet univers particulier. A noter que chaque zone est relativement courte (surtout l’avant dernier niveau qui s’apparente plus à une promenade de santé permettant de souffler avant le grand final), ce qui ne laisse aucune chance à l’ennui de s’installer, ce sentiment étant encore accentué de par la variation géographique des environnements (quatre niveaux horizontaux, deux verticaux)
La difficulté est quant à elle difficile à définir… Pour résumer, si on galère énormément dans les premières parties jouées, que l’on cherche l’emplacement des objets cachés afin de nous faciliter quelque peu la tâche, que l’on analyse les patterns des différents adversaires, le challenge en devient finalement assez facile dès que tout a été mémorisé et intégré. On prend en tous les cas un réel plaisir à maitriser la bête, tel le jeune éphèbe en apprentissage au lit avec la femme d’expérience (Non, ça n’est pas du vécu, malheureusement…).
Si ce jeu n’est pas exempt de tout défaut (dont le principal reste la durée de vie inversement proportionnelle au plaisir que ce jeu procure), il demeure pour moi essentiel à toute bonne ludothèque telle une véritable bible de l’action condensée Made in CAPCOM, résolument accessible et possédant une âme que seul les véritables classiques possèdent. Mon objectivité est surement tronquée du fait que TROJAN a constitué mon dépucelage sur NES mais nom de Zeus comme c’était bon… Se souvenir des montées d’adrénaline quand ces ennemis collants se trouvaient sur mes talons (d’ACHILLE… terminons par une vanne foireuse) est un plaisir inégalable et si je vous ai donné envie de le découvrir (ou de le redécouvrir), ce sera bénéfique pour mon Karma d’Oldies et un réel honneur pour votre humble serviteur…
En vous remerciant, bonsoir…