Le site qui a régressé au stade analogique.
Wild Gunman
Nintendo - 1984
Eh gringo, tu veux du café ? par Enker

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Quand on est un homme, un vrai, avec des poils et de la testostérone qui déborde, on aime bien les gros bras, les gros calibres et les trucs qui sautent de tous les côtés (non, je ne parle pas du dernier Marc Dorcel)
Bref, quand on est un homme, un vrai, on aime Jean-Claude Van Damme, Steven Seagal et Chuck Norris. Des types virils et qui en ont un gros. Flingue, bien entendu, pas de ça entre nous !



Et là où ça tombe bien, c’est que quand on est un homme, un vrai, mais qu’en plus on est oldies®, on sait que la NES propose un alléchant instrument en la présence d’un sublime pistolet à crosse nacrée d’un réalisme fou.

Bon, ok, il est orange fluo, ça brise un petit peu la mise en scène.
Oui oui, orange fluo et pas gris comme essayent de le faire croire quelques fanatiques intégristes. Je ne sais pas pour vous, mais le Zapper gris, je ne l’ai strictement jamais vu de mes propres yeux. Rien que le fait de voir les publicités d’époque de Nintendo me laissait envisager un secret plus grand que celui du Da Vinci Code, de la réincarnation ou du sexe de la mère à Maurice.



Mais bon, je m’égare, revenons à nos blousons. En cuir. Parce que le tweed ça fait gentil garçon, et quand on veut ressembler à Chuck Norris on ne joue pas aux billes avec les copains à la récré.
Bref. Le flingue de la NES, aka le Zapper, est l’outil bien aimé de l’homme membré et oldies. Et comme le hasard fait bien les choses, Nintendo a créé toute une ligne de jeux bien pensés pour aller bien avec cet instrument élégant et racé.



Parmi eux, le plus connu, Duck Hunt. On pourrait bien s’en contenter, mais dans le cas présent on veut ressembler à Clint Eastwood ou John Wayne, pas à Jean Saint-Josse ou Frédéric Nihous. Dans ce cas, il y a aussi Wild Gunman. Autant dire que le profil colle bien mieux puisqu’il faudra jouer de la gâchette pour éradiquer les sales bandits de l’ouest.
Rien que cette petite amorce saura séduire l’homme viril, qui se délectera à l’idée d’avoir un portage de Walker Texas Ranger sur console. Chuck Norris, me voici, je marche déjà sur tes nobles traces !



D’un côté, des canards sauvages, de l’autre des bandits sauvages. Vu comme ça, le deuxième a l’air quand même bien plus sympathique, et c’est pourtant Duck Hunt qui a eu l’honneur de la sortie en pack avec la console. Et pourtant, à la question « Duck Hunt est-il un jeu emmerdant ? » la réponse est sans conteste affirmative. N’en déplaise à nos amis d’outre-Quiévrain, quand bien même aiment-ils la batavia.
Où se situe donc l’arnaque ? Wild Gunman est pourtant chronologiquement le premier jeu au Zapper sorti sur la console. D’ailleurs, il est bon de préciser que le pistolet fourni lors de sa sortie au Japon n’avait rien à voir avec celui que nous connaissons, pauvres occidentaux. Il est encore temps de regarder ce Zapper orange Mako Moulage et de constater que l’homme viril a finalement perdu beaucoup de son influence. Désolé, ce ne sera finalement pas aujourd’hui que vous irez empêcher le hold-up de la banque locale.



Il est temps d’en avoir le cœur net et de comprendre. Enfin. On met la cartouche dans la console, on branche une manette au port 1 et le Zapper au deuxième. On allume, et on se retrouve instantanément dans l’esprit salle d’arcades.



Tiens en parlant de salle d’arcades : vous avez déjà vu Retour vers le futur 2, avec cette scène où Michael J.Fox pulvérise les bandits du jeu sur une borne ? Preuve en est que ce titre reste un grand classique, mais aussi que le p’tit Mickey en avait dans le slip. « Oui, j’avoue, je n’étais pas trop mauvais. Quand j’étais jeune j’étais capable de terminer facilement une bonne trentaine de niveaux sans me faire descendre une seule fois. Les yeux bandés ! Bon aujourd’hui, j’ai un peu plus de mal à garder le Zapper bien en face de la télé, mais j’y travaille quand même. »



C’est plus ou moins ce que nous aurait déclaré Michael s’il avait réellement été interrogé, mais voilà, je n’ai pas ma carte de presse chez Paris Match.



Retour sur le jeu. Trois modes possibles : un bandit, deux bandits et le royal, le gang.
On commence donc avec un seul adversaire. Petite musique, le bandit arrive. Un temps indique au bout de combien de secondes va agir la cible qui restera immobile une fois fixé sur son point de tir. Une seconde et trois dixièmes pour le premier, se manquer relèverait de la faute professionnelle : c’est une victoire simple et efficace. Passons au suivant.

Une vie est perdue chaque fois que le bandit tire le premier ou que l’on tire avant le temps réglementaire. Autant le dire de suite, il est très compliqué de perdre dans ce mode tant que l’on vise bien. Le temps de réaction ne va pas en dessous de quatre dixièmes, ce qui reste tout de même plutôt élevé. D’autant plus que contrairement à ce que l’on pourrait penser, la cible n’est pas définie par la forme du bandit, mais prend tout l’écran. On peut donc tirer partout sans manquer sa cible. Damned.



Deuxième mode, deux bandits. Le même que le précédent, mais avec deux adversaires simultanés sur l’écran (un à gauche, l’autre à droite). L’écran est cette fois-ci partagé en deux zones de tir. Même difficulté qu’auparavant, sauf qu’il faudra cette fois bien choisir l’ordre dans lequel descendre les coyotes à foie jaune. Hum.



Reste donc le gang. Notre héros, certainement le shérif local, se retrouve désormais devant un saloon d’où sortiront des vagues discontinues d’ennemis. Certes. Mais pourquoi faut-il encore se retrouver au milieu de la pègre ? Que diable est-il allé faire dans cette galère ? Il y a aussi du bon temps dans les westerns, j’ai lu Lucky Luke. Mais voilà, le titre du jeu est Wild Gunman, pas Mrs. Ingalls’ Teatime Party.

Ce dernier mode est donc le plus divertissant. Les bandits sortiront tour à tour des cinq emplacements possibles (et donc cinq zones de tir si vous avez bien suivi), sans semonce, compteur, préavis ni indemnités. Il faudra donc les descendre à peine apparus sous peine de se faire tirer comme un canard (cross-over game !!!) et sans vider sa réserve de cartouches.



Et dire que j’ai eu ce jeu en cadeau à un anniversaire quand j’étais gosse. Initialement, j’avais reçu Faxanadu, mais j’avais demandé un échange puisque je l’avais déjà terminé. Que ça peut être con un gosse quand même. Divertissant quelques minutes, Wild Gunman sombre rapidement du mauvais côté de la barrière en faisant moins bien que son cousin Duck Hunt, fallait le faire.



L’homme aux couilles pleines est donc déçu, le bonheur d’être dans la peau de Chuck Norris est éphémère, surtout avec un pistolet qui fait dzoïng. Et puis il ne faudrait pas oublier que ce n’est pas l’homme qui est dans la peau de Chuck Norris, mais Chuck Norris qui aura la peau de l’homme.
Le point de vue de César Ramos :
Un des premiers jeux de la NES, donc peu courant mais pas cher.