Un Simca d'école.
Zelda 2 - The adventure of Link
Nintendo - 1988
Le petit frère par Mario86

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Sur un ciel d'un noir d'encre se détache un roc de pixels dans lequel est plantée une épée à la lame aussi brillante que les étoiles. Un texte défile dans un style Star Wars, mais en plat. Faut dire aussi que l'intrigue dont la lecture nous est proposée est sacrément plate aussi. Normal: c'est une suite, un épisode II, pas étonnant dès lors que le scénario ne soit pas très reluisant... Et malgré tout, une magie peu commune se dégage de ces lettres, mises en forme dans un style on ne peut plus NES. Car au-delà d'une suite on ne peut plus basique, on a affaire à la continuation d'un mythe. Ou plutôt, d'une légende...



C'est bel et bien le prolongement du jeu le plus abouti de la courte histoire vidéoludique qui défile sous nos yeux ébahis. Car il faut l'avouer: cette intro en jette. Du cinéma en 8-bits ou presque. On n'a même pas encore appuyé sur Start que la magie de Zelda opère. Pourtant, après avoir créé une nouvelle partie (et effacé les précédentes, ce qui coule de source, parce que c'est quand même un jeu NES donc il a servi, et me dites pas que vous l'avez acheté en **SEALED**NEVER OPENED** sur ebay.com à $ 300, hein), la surprise est de taille. L'action est à défilement linéaire, comme dans un jeu de plate-forme! Miyamoto-San aurait-il osé le mix ultime entre ses deux plus grands hits?



Zelda 2: The Adventure of Link cherche d'emblée à se démarquer de son prédécesseur. Une recherche d'évolution qui ne plaît pas forcément aux puristes, car l'aspect aventure/RPG du premier soft semble s'effacer au profit d'un jeu où l'action prime sur la réflexion, en faisant fi des codes du genre auquel le monde de Zelda convient si bien.



Et pourtant, encore une fois, la déception prévisible est habilement contournée par de nouveaux principes totalement novateurs. Pour remplacer les très nombreux objets du premier opus, Link apprend différentes magies au fur et à mesure de sa quête, auprès de vieux mages reclus dans les caves de certaines habitations des villages de la carte générale. Car pour ramener le jeu à ses racines et à l'esprit d'un bon A-RPG, l'utilisation des magies sera facilitée par l'accès à différents niveaux d'expérience, obtenus grâce à l'accumulation des points remportés lors des combats avec les ennemis.



Puisque je parlais de la carte générale, afin que le changement ne se fasse pas sans transition, la traditionnelle vue du dessus qui avait fait le charme de Zelda 1 a été conservée. Mais là, force est de constater que c'est méchamment foireux. Sur ce plan-là, il y a un gouffe avec le premier Zelda aussi énorme qu'entre les scènes d'actions des Donkey Kong d'arcade et celles de Super Mario Bros. ! Les déplacements de Link s'effectuent de façon saccadée et un peu comme s'il évoluait sur un rail; la liberté de mouvement que l'on ressentait si bien dans Zelda 1 a complètement disparu. De toute façon, la carte sur laquelle se balade Link ne sert qu'à relier les différentes scènes d'action. Mais l'espace est tellement vaste que les déplacements pour rejoindre un point particulier en sont carrément chiants car totalement vides d'action (à moins de croiser un ennemi, ce qui vous propulse dans une scène d'action en vue « plate-formesque ») et faibles sur le plan graphique.



Car Zelda 2 est vraiment faiblard de ce côté-là. Les décors manquent singulièrement de variété et de charme, sont sous-détaillés et ne se renouvellent pas trop. Je n'irai pas jusqu'à dire que ce jeu est très médiocre mais il s'avère relativement insuffisant par rapport à nos attentes légitimes de joueurs avides de vivre une aventure aussi fabuleuse que celle que proposait The Legend of Zelda.



Par contre, le jeu en lui-même, bien que pas forcément très bien servi par son côté technique, propose une quête très intéressante avec des palais encore plus bordéliques que dans le premier épisode. Au début, on se dit que sans murs à exploser avec les bombes, sans pièces plongées dans l'obscurité, tout va marcher sur des roulettes, mais ce n'est absolument pas le cas. Ces palais sont d'abord très longs et les ennemis qu'il contient sont sérieusement balèzes. Autant dire que vous avez intérêt à accumuler de façon sérieuse les points pour augmenter votre niveau d'attaque avant de vous y rendre.



Les palais ne sont par contre pas très nombreux (il y en a 6, au bout desquels vous récupérerez un cristal qui permettra de supprimer la barrière magnétique fermant l'accès à l'ultime château), mais possèdent l'immense avantage de se dérouler dans une ambiance exceptionnellement prenante desservie par un thème musical dantesque et plus que mythique. On a carrément affaire à un air encore plus prenant que le classique « overworld theme », qui bénéficiera plus tard d'un excellent remix dans Super Smash Bros. Melee. D'une manière générale, la bande son de Zelda 2 est très soignée, bien que le son NES ne soit pas forcément la panacée en matière de son cartouche.



Souvent décrié, Zelda 2 n'en reste pas moins un putain de bon jeu. Il lui manque certes quelques éléments très appréciables (seconde quête avec des nouveaux palais, une carte avec plus d'action et un peu plus de renouvellement dans les lieux traversés), mais c'est surtout sa différence énorme avec son génial prédécesseur qui veut cette réputation de jeu moyen que je qualifierais tout simplement d'erronée et stupide. On ne dit pas de mal d'un Zelda. Surtout sur 8-bits. Non mais...
Le point de vue de César Ramos :
Extrêmement partout, malheureusement avec l'étiquette malencontreuse