Salut les loulous. Aujourd’hui, et avant d’aller plus loin, je vous propose un petit coup dans le rétro (viseur, évidemment, nous sommes sur un site de rétro-gaming mais quand même) avant de commencer cette prose que vous pourrez éventuellement lire dans le métro (politain. Quoique si vous êtes un professionnel (du travail, pas le Belmondo), vous pourriez également la savourer chez Métro tout court, entre deux rayons de fourniture pour le bureau. Ce message est sponsorisé par la Guilde des Artisans et Entrepreneurs de France (ça fait beaucoup de parenthèses [NESPas ?] (même si techniquement mes souvenirs de mathématiques me rappellent qu’il faut signifier des parenthèses multiples par des crochets et des accolades, mais c’est tout de même moins beau (et puis là c’est du texte, pas de l’algèbre, dont acte (fin de la parenthèse))))(ah tiens j’en place une autre là, pour le fun).(Bite)
Je commence sur les chapeaux de roue dites-moi ! Donc, je disais, avant ce prélude préalable au récit que vous escomptiez trouver –à juste titre– (oui j’aime bien alterner les parenthèses et les tirets – vraiment–) en cliquant sur le lien portant le même nom que celui qui figure en haut de cette page (vérifiez toujours, sait-on jamais, vous vous êtes peut-être trompés (à moins que ce ne soit moi qui me trompe lourdement en rédigeant le mauvais pamphlet sous la mauvaise rubrique –) (ah mais suis-je sot, c’est une parenthèse que je clos, pas un tiret. Etourdi que je suis. Je répare cela immédiatement, mais encore faut-il bien penser à refermer ce tiret déposé là par négligence –à moins que ce ne soit par erreur, voire même par provocation, nom de dieu–) –)
Mes petits amis, revenons-en à nos moutons, sans même avoir terminé la phrase du paragraphe précédent, quelle négligence ! En regardant dans mes vieux mails envoyés, je peux constater que ma première critique sur [NESPas ?] a été publiée en 2008. Que de temps écoulé depuis, nous qui sommes aujourd’hui en 2015 ! Je marque ça ici, pour la postérité et aussi pour pouvoir m’en rappeler un jour, c’est en navigant sur Dazeland que je découvrais ce lien qui me redirigerait vers le site du Bien pour la première fois. Son fond noir et son ton particulier étaient réellement différents, de ceux qui font comprendre que ce qui se cache derrière n’a pas le même cachet ni la même saveur que le reste. Comme ta mère en somme.
Et dès lors que je lisais avec délectation durant toutes ces années les écrits des belles plumes du site, l’envie de pouvoir participer à l’Œuvre brûlait en moi. Mais un je ne sais quoi de retenue (et un lien défectueux au forum) me tenait à l’écart, jusqu’à ce jour où je pris enfin mes responsabilités. J’y étais, je foulais les mêmes pages hypertextes que ces érudits qui dissertaient du dernier Zweig autour d’un verre de Bourbon devant la cheminée. Poésie et chemises italiennes.
Souci étant, toutes les merveilles de l’histoire de l’oldisme étaient déjà traitées avec passion par mes humbles confrères, que restait-il en retour ? Plein de bonnes choses bien entendu, mais la part du lion, les morceaux de choix, la pièce du boucher, l’abricot de ta cousine avaient déjà été pourvus.
Pourtant, des bribes d’un passé glorieux échappaient aux règles élémentaires et respectables de la bienséance. Et c’est donc pour cela que je me retrouve ici, devant vous, vous narrant les plus belles heures du web tel un Pierre Bellemare engagé. Ce qui me permet également de fermer la parenthèse manquante du premier paragraphe, si vous aviez compté vous vous en seriez aperçus plus tôt. Je la ferme donc d’un geste vif et assuré.
Paf.) Vous êtes bien sur [NESPas ?] et tonton Enker va vous raconter Monster Party.
Bon, ça doit certainement se voir depuis quelques minutes que vous lisez ma prose et je dois reconnaitre honteusement que je ne sais foutre pas quoi écrire au sujet de cette chose. Ce jeu est plus ou moins l’archétype de celui qui n’a rien pour lui, ni trop ni moins, le jeu bof par excellence. Si l’on devait tracer un graphique définissant les bons et les mauvais titres, Monster Party se trouverait *très exactement* au milieu, mais tellement au centre qu’il ferait passer un candidat Modem aux élections pour un dangereux extrémiste radicalisé. Et dieu sait de quoi ces hommes et femmes sont capables. A commencer par s’habiller en orange, comme de vulgaires Hollandais.
Si je n’ai rien à dire, pourquoi me retrouvé-je donc à écrire sur cette page ? Disons que Hebus San avait déjà signé la réécriture d’
Athena et que ce brave homme avait déjà eu son lot de souffrance. Encore que pour une bouse comme Athena, même Cali serait capable d’écrire une chanson. Sur cet ovni, les mots me manquent… Nous avons là sous le pad un jeu de plates-formes / action tout ce qu’il y a de plus conventionnel, des comme il en existe par paquets de Pépito entiers. Et pourtant, malgré ça, il reste une petite lueur au fond de la boite qui le rend mystérieux et un brin séduisant.
Dans son texte initial, Ecstazy disait de ce jeu qu’il était « frais et bigarré ». Frais, parce que ce titre ne ressemble au final à pas grand-chose sur NES malgré son genre banal qu’il n’en peut plus, ce qui est déjà bien antinomique. Bigarré, parce que ses sprites sont une grande ménagerie colorée et complètement folle qui donnent un esprit particulièrement déjanté et absurde à l’ensemble. Le souci étant que l’équilibre entre ces deux aspects est hélas trop déséquilibré pour faire tomber le plateau dans l’irrévérencieux le plus total, c’est donc la platitude ambiante qui l’emporte. Dommage.
Vous incarnez Mark, un jeune enfant qui, au détour d’une sombre ruelle, fait la rencontre de Bert. Non, pas celle qui a de grands pieds. Bert est un monstre ressemblant peu ou prou à une gargouille, voire à un rapace anthropomorphe. Rien de plus. Et là où n’importe quel enfant bien constitué partirait en hurlant, voilà que notre petit Mark décide d’écouter son nouvel ami (???) et même de le suivre sans discuter ! La DDASS n’aurait certainement pas laissé ce jeu sortir par chez nous pour ces raisons, ce doit être pourquoi il n’est paru qu’aux USA.
Bref. Bert a de grands espoirs en Mark, jeune enfant innocent qui va l’aider à purifier son monde : le pays magique des monstres. Ouaip. Pourquoi Mark ? Tout simplement parce que la petite tête brune élevée au BigMac a une batte de baseball ! Une BATTE de BASEBALL. Mark est le roi du home-run, le master of the game, nul doute que les streums de l’autre dimension vont se faire dessus en le voyant arriver.
Quel con ce Bert. Il serait venu quelques années plus tard, il aurait juste eu à toquer à la première école venue pour trouver un élève armé d’un uzi ou d’un fusil d’assaut. Au lieu de ça il ramasse un gosse con comme sa bite qui lui demande qui joue en première base. L’échec suintant.
Si je souligne l’importance de la batte de baseball, c’est parce qu’elle sera votre alliée durant tous les niveaux de jeu, mais aussi votre pire ennemie.
Deux. Cen. Ti. Mètres.
C’est la mesure de l’arme qui permettra à Mark de se défendre pendant tout le jeu. Deux centimètres (que je n'ai pas mesurés en fait, qu'importe, l'idée est là) qui vous sépareront le sprite du héros de ceux des adversaires, le tout accompagné d’une hit box ridiculement petite. Ca se joue au pixel près, comme dans Castlevania, sauf que le père Belmont ne joue pas avec un couteau suisse, lui.
Vous possédez ainsi comme seule arme, et sans upgrade possible. Vous sentez déjà couler la goutte d’effroi sur votre échine. Rajoutez donc la petite touche supplémentaire, le grain de folie qui rend les choses plus belles, et voilà que pouvez également renvoyer les projectiles des adversaires grâce à la batte ! Joie, Noël ! C’est d’ailleurs le moyen pour vous défaire des affreux parsemés sur votre route, mais également le moins pratique puisque la physique bien pourrie de la batte s’applique dans le cas présent. N’escomptez pas renvoyer les projectiles dans une parfaite trajectoire rectiligne, ceux-ci partiront au petit bonheur la chance là où ils voudront, généralement là où vous ne voulez pas. Damned.
Heureusement, le petit Mark peut également trouver sur son chemin un item singulier, à savoir une gélule. Que contient-elle ? Mystère. Probablement du LSD de monstre puisqu’elle le transformera pour un laps de temps défini en Bert. Qui lui a tout pour plaire : cracher des boules de feu et voler, les niveaux ne seront plus les mêmes et les ennemis tomberont comme des mouches. Donc soit vous en chiez comme un Turc avec la batte pourrie, soit le jeu deviendra d’une simplicité déconcertante une fois la capsule de stupéfiants ingérée. Et sincèrement, on a beau aimer le challenge sur [NESPas ?], mieux vaut ne pas être con et la ramasser dès qu’elle se pointe. Sans quoi Monster Party aura tout de la gageure. Comme la bande-son d’ailleurs, affreuse et insignifiante comme pas deux.
Ce qui sauve un peu les meubles, c’est le bestiaire rencontré. Le panel de méchants est large, mais ce sont surtout les boss qui en imposent ! Derrière chaque porte rencontrée dans les niveaux peut se cacher un adversaire imposant qu’il faudra vaincre au terme d’un duel plus ou moins long. Le piège étant qu’il arrive que le duel soit plus à l’avantage de Mark que de Bert, mais dans ce cas ce n’est vraiment pas de bol. En fait ces boss sont la grande difficulté du jeu et font partie intégrante de l’esprit fun et loufoque de la cartouche, même si globalement les affronter en mode « monstre ailé cracheur de feu » réduit considérablement l’ampleur de la besogne.
Mieux encore, j’ai la sombre et désagréable impression que les boss rencontrés au début du jeu seront plus coriaces et retors que ceux affrontés à partir du quatrième monde (sur huit). Plus on avance et plus le jeu devient facile, c’est troublant. Il en va de même pour la construction des niveaux qui perdent en challenge au fil de l’avancement. Le cinquième, qui a beau être mon préféré car il demande un brin de dextérité inédite pour la cartouche, se traverse aisément et sans même sourciller. Dommage.
Voilà. J’ai tout dit. Monster Party est d’un grand classicisme que ne peut pas être sauvé par sa prise de position osée et son aspect complètement décalé mais parfaitement assumé. En fait si l’on veut trouver de quoi palabrer, il faut faire un tour sur le net pour y découvrir que ce jeu sorti uniquement chez l’oncle Sam était en fait planifié au Japon. Oui madame, ça vous la coupe hein ? Et que si la version nippone n’a jamais vu le jour, elle était bien l’originale mais c’est bien la version US qui restera canonique : révélation de fin de critique que personne n’attendait.
On trouve des captures d’écran sur le web et là, la surprise : Monster Party, tel qu’on le connait, est une version censurée à la pelle à tarte comme savait bien le faire le comité de Nintendo USA à l’époque. Du sang rouge ? Pas de problème, on va mettre du slime vert à la place. Des monstres à tête humanoïde ? Halte- là maraud, nous allons te grimer d’un faciès rigolard, celui de ta mère par exemple ! Des enceintes en guise de plate-forme ? Sus au rock, on va la remplacer par… euh… un bloc noir. Sur un fond noir. Comme ça vous ne pourrez plus la voir mais vous pourrez tout de même sauter dessus. Ingénieux, non ?
Une légende urbaine raconte que l’opération a été réalisée sur un vieux cimetière indien et que l’on peut trouver le scalpel qui a servi à réaliser cette découpe hasardeuse en farfouillant dans la mémoire du jeu.
Monster Party gagne donc ses lettres de noblesse pour être un jeu censuré par des cochons qui ont dû faire ça juste après la pause-déjeuner mais qui n’ont pour autant pas eu le temps de le terminer au moment de partir en week-end à 16 heures. « Bwarf c’est pas fini, personne ne s’en apercevra, envoyez-moi ce truc à Jimmy du service Qualité, il va bien se marrer ».
Je suis certain que tout comme moi, vous commencez à effleurez le potentiel certain de la chose. Et c’est ainsi qu’aux Etats-Unis d’Amérique, la nation du puritanisme et du port d’armes, est sorti un jeu retouché honteusement mais dont de nombreux éléments plus que discutables subsistent toujours. A commencer par sa fin unique, une séquence unique en son genre qui gagnerait à être connue et que je n’aurais jamais imaginé rencontrer sur cette console. Elle justifierait à elle seule la présence sur le site d’un dossier sur les meilleures fins de la NES (je jette un pavé dans la mare, je suis comme ça moi.)
Et tout ça sans compter les heures passées chez le psy pour tous les gosses qui auront fait des cauchemars après ça. Happy end !
PS : avant de se quitter, un petit cadeau bonux avec une anecdote de l’extrême pour les amateurs de [NES Pas?]. Puisque je citais plus haut l'ancienne version du site, vous savez certainement qu'au passage à la V2 du site, l'ancienne adresse web a également été abandonnée au profit de l'actuelle. Vous savez peut-être aussi que feu artofwar.free.fr, vidé de tout son contenu, affichait dès lors laconiquement un message renvoyant vers jenesuis.net, accompagné en tout et pour tout d'une simple capture d'écran NES. Mais savez-vous pour autant de quel jeu il s'agissait ?
Yeah baby !