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EVO - Search for the Eden
Enix / Almanic - 1993
L'ancêtre du tamagotchi par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
With the courtesy of FlyingOmelette for the original


Une des choses que j'apprécie le plus dans les jeux sont le fait qu'ils nous conduisent dans des mondes fascinants, que l'on ne pouvait simplement visiter que par nos rêves. EVO : Search for Eden est un jeu vous transportant quelques millions d'années en arrière, à une époque où l'homme n'était pas là. Oui, l'époque du règne animal. Et c'est un animal que l'on va jouer. On va vivre dans la peau d'une espèce, qui devra lutter contre l'environnement pour devenir le plus fort, manger le plus pour devenir le plus costaud, et donc pour éviter de complètement tourner en rond "devenir une créature évoluée".



Attention, car derrière ce scénario étonnant se cache une vraie merveille. Les graphismes dans EVO sont primordiaux. Vu le concept, si l'espèce ne ressemblait à rien on perdrait énormément en fun. Et bien non tout est parfait ! Les graphismes sont tout colorés, fins, précis même. On débute dans le mystérieux océan des origines, puis progressivement les terres vont apparaître, jusqu'à finir dans la jungle, tout ça au cours de 5 chapitres.



Les décors sont vraiment riches, à coup de scrolling différentiels, de calques colorés, et autres effets de parallaxe, donnant à l'ensemble un vrai effet de profondeur digne de ce nom, et même un semblant de "réalisme" (notion à prendre avec des pincettes sur SNES). Je dois dire n'avoir jamais vu d'aussi vertes collines que celles des derniers chapitres...



La chose la plus fun du jeu restera ce côté "collectionneur de l'espèce". Je m'explique. Grâce à la diversité du terrain et au paquet d'espèce existante, on passe tout le jeu à désirer ardemment comment sera la prochaine évolution. Les animaux sont dessinés dans un pur style "cartoon coloré". Les transformations sont sympa, et l'animation des mouvements ou les expressions les rend vraiment attachants. Non, ce n'est pas le Tamagotchi avant l'heure, mais on s'attache à sa bestiole, pour sur !



Les musiques ont été confiées à une société inconnue, à savoir "Cube". Un nom bien bidon pour un boulot moyennement accompli. Dommage. En allumant le jeu, en regardant la carte du monde, ou en se baladant dans les océans, j'ai flashé sur la musique. Je trouve qu'elle représente à merveille ce côté un petit peu féerique qui fait de ce jeu une merveille. Mais à l'ère des dinosaures, c'est le drame. Ils étaient bourrés, ils avaient fumés et avaient un paquet d'arriérés, et on tout torché pour finir... On a plus le droit qu'à un misérable thème bien agaçant... Vive le banjo, youpi youpi (non c'est ironique, ne vous affolez pas). Les bruitages sont sympas. On a divers grognement, caquètement, jacassement, pioupioutement, cuicui, groar, groumpf et autres qui rendent pas mal et ajoute au côté "Cartoon" des graphismes de nos animaux.



L'histoire est donc plutôt sympathique. A l'origine de l'univers, le soleil papote avec Gaia ( la Terre pour les incultes) pour lui annoncer qu'elle va avoir des enfants en son sein car elle porte en elle les conditions de la vie. Pour déterminer quelles espèces seront représentées, on doit commencer par une sorte de course contre la montre dans l'eau où l'on doit survivre en considérant tout ce qui nous entoure comme des futurs repas. On mange tout, histoire d'obtenir des points d'EVO, pour EVOluer (oui, je sais vous n'aviez pas encore fait le rapprochement, surement, et je suis là pour corriger ceci !).



Mais comme toujours tout ne se passe pas comme prévu, et le tournoi dégénère avec l'arrivée de super animaux aux pouvoirs boostés par une sorte de cristal mystérieux. Ce point deviendra central pour la suite de l'histoire. Et on évolue toujours, encore et encore...



On va donc dire qu'EVO tient de la théorie de l'évolution et du jardin d'Eden. N'allez pas raconter dans un dîner mondain que cette histoire est la pure vérité, ce serait se mettre en avant de manière bien stupide, mais bon. C'est donc un jeu basé sur un pur imaginaire. On doit donc manger au maximum, tout ou presque. En effet certaines créatures vous demanderont des petits services. Cela crée un attachement plus fort entre nous et le monde environnant. Fort de ce sentiment, j'ai même la scène poignante, celle qui prend aux tripes, à la fin du chapitre des dinosaures. je ne vous en dis pas plus, mais préparez les kleenex. Je ne pensais pas depuis Link Awakening que j'aurais des sentiments aussi forts dans un jeu oldies...



Le Gameplay d'EVO est étonnant. Selon que l'on gagne des capacités ou que l'on en perde, on saute plus haut, moins haut, on court, on se traîne... Il va falloir tester pour obtenir une bonne combinaison. Les veinards qui ont le manuel ont toutes les explications des modifications dedans... Mais comme dirait Ramos, ce jeu est introuvable, encore plus avec le manuel...

Mais donc le gameplay est unique, permettant avec toujours les mêmes boutons d'expérimenter diverses choses, via diverses espèces. On commence dans l'eau, à nager. On peut donc aller partout dans la mer. Puis une fois sur terre, le classique gauche/droite/saut. Et si vous évoluez en espèce volante, un vol à la Gargoyle Quest : une fois A pour sauter et une deuxième fois pour voler. Très amusant comme sensation!



J'ai donc parlé des graphismes, de la musique, du gameplay intuitif, tout ce qui fait de ce jeu un bon gros jeu FUN. Et c'est une bonne chose de s'appuyer là dessus, car il n'est pas parfait. Les petits gras ont pensé à développer un univers prenant, mais on un peu laissé de côté le level-designing. On se retrouve un peu à errer dans une sorte de grand zoo à la recherche de la prochaine espèce à dominer. De temps en temps un boss qui ,disons le franchement, peut se révéler terriblement ardu. C'est étonnant, car on se ballade pendant tout un niveau, pépère, peacefully, et on se retrouve face à une bête assoiffée de sang comme boss, où là nos réflexes sont mis à dure épreuve. Je ne citerais pas la reine abeille qui lâche et bombe et skud sur notre pauvre animal, ni le boss de fin qui relève du boss de Metal Slug, mais bon... Chacun d'entre eux à une faille (du style (je me fous dans un coin et je bouge plus, il suffit que je saute au bon moment). Si l'on meurt, on perd la moitié de ses points d'EVO, et on recommencel e niveau dès le début. Ca aussi c'est pas vraiment fair play…



EVO en tant que side-scrolling game est aussi une sorte de RPG du pauvre. On se retrouve non pas à gérer les points d'expérience, mais les points d'EVO, et à upgrader son personnage dès que possible. Dans le monde des mammifères, affronter un ours vous rapportera bien sur plus de points que tuer une meute de rats, mais une coup de ses mâchoires peut être fatal.

Pour cela on prendra soin de "s'équiper" d'une bonne paire de mâchoire plus évoluée au supermarché du coin. EVO laisse d'ailleurs le choix des évolutions. On peut choisir entre le plus solide, le défensif, la vitesse, l'agilité. Perso je met toujours le plus solide, c'est un classique, j'ai le même à la maison.



Pourtant ce n'est pas dans la recherche d'expérience que je prends mon pied ludique. Non, vraiment. C'est un peu basique, comme dans certains RPG. On va tuer tout pleins de méchants, se les retaper 15 fois de suite pour bien évoluer et enfin tuer le boss d'un bon coup de mâchoire tip-top. Le truc c'est que c'est la porte ouverte au power gaming. C'est un peu dommage, mais bon. Les niveaux pour pimenter le tout dispose de petites caches. Ca c'est une bonne idée, ça occupe. On trouvera dans la meilleure d'entres elles 2 superbes évolutions de l'espèce ainsi qu'un gros bout du scénario. C'est quand même un peu bête de mettre un gros bout du scénario dans une planque... M'enfin...



EVO est donc un jeu follement attachant, avec des petits moments d'ennuis. Très court, mais du à des règles de jeu un peu moyennes... Ainsi au début de chaque chapitre, on vous donne une nouvelle forme. Vous perdez donc ainsi tout vous points d'EVO, votre super mâchoire de compétition à la trappe, votre pied de Carl Lewis aussi. Franchement c'est frustrant. Et on se retrouve dans la créature de looser, bien bas de gamme et il faut recommencer. Dans l'ère des mammifères, il faut bouffer un sacré nombre de rats avant de penser à devenir autre chose. C'est dommage on a un peu l'impression de tourner en rond parfois... Je vous conseille d'ailleurs d'utiliser une sauvegarde à chaque niveau. Ce sera plus sympathique.



EVO est donc le jeu des plaisirs simples, des vrais moments Nutella, des idées originales, des mondes fascinants. C'est le jeu bien nihiliste : vous avez la chance de voir ce que le monde était sans l'homme et d'en faire ce que vous voulez, tout ça en mangeant. Grand. Mais ce concept génial aurait pu être mieux exploité. Mais c'est un bon voyage dans le temps, tout de même remarquablement sympathique.
Le point de vue de César Ramos :
Rare. Sautez dessus !