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Rex Ronan - Experimental Surgeon
Sculptured Software - 1994
Fumer tue par Ham Tyler

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Vous ne savez pas ce que l’on vous a caché. « Jake Westboro est un homme qui pensait tout avoir : une brillante carrière comme vendeur chez la Blackburn Tobacco Company, une belle femme, et une magnifique voiture ». Des barres, c’est réellement ce que dit l’intro du jeu, c’est-à-dire que la réussite c’est l’argent, la beauté de sa femme et une super caisse. Jake a commencé à fumer depuis l’âge de quinze ans, mais IL EST EN TRAIN DE MOURIR (les majuscules aussi sont issues de l’intro originale) à cause des cigarettes… ces mêmes cigarettes qu’il a vendues...



Traite de plaisanterie, l’histoire commence à sombrer dans la situation dramatique que vit Jake. Car la Blackburn Tobacco Company ne voit pas la survie de notre homme d’un bon œil. Il pourrait en effet parler à son réveil des méfaits du tabac, ce qui détruirait tout espoir de vente pour la Blackburn et pousserait cette dernière à faire faillite.

Vous pensiez que vous incarneriez Jake ? …Vous ne savez pas ce que l’on vous a caché. L’un des seuls espoirs de survie réside en Rex Ronan, un chirurgien dont les dernières expérimentations sont tout à fait originales : sa médecine consiste en se miniaturiser lui-même pour traiter la maladie directement depuis l’intérieur du corps malade. Rex décide alors de rentrer dans le corps de Jake par la bouche.



Vous pensiez que Rex allait traiter tranquillou le cancer de Jake puis revenir une fois les cellules traitées ? …Vous ne savez pas ce que l’on vous a caché. La Blackburn a inséré des micro-robots à l’intérieur de Jake afin d’empêcher Rex de progresser ! Et ils sont tellement malins à la Blackburn qu’au lieu d’utiliser leur technologie pour tuer Jake directement, ils ont juste mis des robots dans son corps car ils avaient anticipé l’arrivée du Dr. Ronan.




Enfin, Rex. Rex Ronan. Ca passe mieux. Alors à quoi ressemble notre docteur du futur ? Pour combattre la maladie, Rex dispose d’un corps beau et musclé dans une combinaison violette moulante. Il a un espèce de lance-flammes qui tire des lasers enflammés. Moi ça me rappelle Ghostbusters. Donc Rex, il rentre dans un vaisseau qui lui-même rentre dans la bouche de Jake qui elle-même est toute tartrée à cause du tabac. Le décor, composé de gencives et de dents appartenant à Jake Westboro (coïncidence avec Marlboro ?) est très répétitif et ressemble plus à un Atlas de l’anatomie qu’à un décor captivant. Il manque pas mal de détails et les graphismes sont pixélisés. Les robots sont assez bien représentés mais sont les mêmes dans tous les niveaux. Les points et autres infos sont écrits en rouges sur fond jaune et occupent le premier plan, pouvant nous gêner pour se retrouver car elles restent assez longtemps. Pour résumer le côté graphique : on est clairement dans le rouge-rose, et c’est pas agréable.



La difficulté est exécrable. La hitbox est super mal programmée. On peut traverser le corps des robots sans être touché mais si on touche leur extrémité, on est touché… des fois. Et des fois aussi, le laser des robots vous transperce mais… bah vous n’avez rien. Il arrive parfois qu’on se tape trois-quatre voire cinq robots qui apparaissent comme ça, d’un coup tout autour de vous, en guet-apens. Là c’est mort, j’vous le dit tout de suite, à part désespérément sauter en l’air en espérant être pas loin d’une plate-forme pour vous sauver. Ah aussi… j’vous avais dit que le temps était limité ? Parce que vous voyez la barre tout en haut ? Bah c’est pas votre vie, c’est le temps. Votre vie, c’est la jauge en forme de triangle. Et puis tant qu’à faire, parlons des points de vie. Le chiffre à droite de ce triangle représente votre nombre de vie. Et le gros nombre en-dessous représente votre score. La tête de Rex en haut à gauche, réagit quand on se fait toucher. Et pendant qu’on y est, puisque qu’on nous explique rien, je vais vous dire à quoi servent les molécules de différentes couleurs : la verte c’est une vie en plus, la bleue c’est pour restaurer les dommages qu’on a subit, la rouge c’est pour les munitions, la jaune c’est pour upgrader son arme, et la violette fait passer votre arme d’un lance-flammes (utile contre les parois infectées) à un blaster (utile contre les robots). Inutile de vous rappeler que pour revenir au lance-flammes, il faut retomber sur une molécule violette. Inutile aussi de vous rappeler que l’upgrade fonctionne d’une section de stage à une autre, mais pas d’un stage à l’autre.



La musique. Celle de l’écran titre me rappelle ces films de science-fiction à l’ancienne, genre Last action hero ou Commando. C’est vraiment la classe. La musique présageait un bon rythme... Vous ne savez pas ce que l’on vous a caché. Car une fois le Level 1 commencé, au bout d’une minute, vous avez vite compris. Alors comme pour se rattraper, les programmeurs ont pensé au pauvre enfant au cœur pur qui souhaite vraiment sauver Jake : l’option qui permet de couper la musique.



Middle kick retourné, balayette, high kick, coup de pied retourné ET sauté en même temps, s’il vous plait ! Rex est un chirurgien souple qui a peut-être du grandir dans le Bronx en se défendant à mains nues. Sauf que la hitbox est très spéciale, ce qui fait qu’on frappe souvent dans le vent ou qu’on se fait rapidement toucher au corps à corps. On peut tirer sur les 8 directions différentes mais les tirs verrouillent la marche de Rex. Bon, j’aurais préféré qu’on puisse verrouiller le tir avec « L » ou « R » puisque ces boutons ne servent à rien, m’enfin…



Rex évolue bizarrement. Au niveau de la bouche de Jake, le « sol » est censé être la langue, donc on est tenté de dire qu’il peut marcher sur la surface de la langue, des dents et des gencives. Et bah nan. Rex réalise l’exploit de pouvoir marcher à la « mi-hauteur » d’une gencive. En gros, on marche sur des hauteurs non définies, quasi aléatoires et on y glisse sans rien vraiment comprendre. De quoi vous donner l’impression de subir les effets secondaires dus au jeu. Pire encore, Rex peut rester bloqué entre une dent et une gencive et faire du sur place. Mais ne vous inquiétez pas, vous êtes bien conscient.



Au niveau des poumons, vous vous rendrez compte que les sauts de Rex sont tout aussi expérimentaux que sa chirurgie. D’ailleurs la musique aussi, le chemin qu’il emprunte, ou encore l’animation. Seuls les bugs et votre non-dextérité parviendront à bout de ce niveau remplis d’alvéoles en formes de culs-de-sac.



Un truc qui aurait pu être intéressant, mais qui n’est pas super bien expliqué est la présence de smart bombs : une fois qu’on tire dessus, elles vous posent une question où il faut répondre vrai ou faux (du genre « utiliser des produits à base de tabac rend vos dents blanches »). Le problème, c’est qu’il n’y a rien sur l’écran pour choisir « vrai » ou « faux ». Alors que faire ? Bah en fait, pour répondre « vrai », il faut toucher la smart bomb avec le corps de Rex. Si la réponse était « vrai », tous les ennemis de l’écran seront tués, sinon, c’est vous qui serez blessé par la bombe. Alors que faire pour répondre « faux » ? Bah rien. Faux rien faire. Surtout pas toucher la bombe. Une fois quelques secondes passées, la bombe disparait… sans tuer les ennemis.



Autre idée sympa (qui marche cette fois), ce sont les phases de shoot'em up dans la trachée ou les artères. On évolue alors dans le vaisseau en mode 7 où il faut passer entre les glaires (woah…) et les sortes de dépôts de cholestérol. Les bifurcations dans les différentes voies sont vraiment cool ! Et on peut se voir évoluer via une carte sous forme de radio du thorax.





Conclusion. Je dois être le seul français à avoir fini Rex Ronan. Je vous ai laissé la fin en images. Si toi aussi tu l’as fini, fondons un club de vétérans. C’est simple : si vous connaissez un adolescent qui joue encore à la Super Nintendo, l’initiative est bonne car finalement, le jeu part d’un bon sentiment : faire une campagne contre le tabagisme par les jeux-vidéos. En plus, l’enfant apprend l’anglais. Les phases cool en shoot‘em up réhaussent le niveau de fun. Et il parait que les tests sur les enfants ont eu l’effet désiré par l‘Agency for Healthcare Research and Quality (agence de santé et de recherche du gouvernement américain qui a appuyé le développement du jeu), à savoir, la sensibilisation des adolescents sur les méfaits et dangers du tabac. Les enfants ont appris en s’amusant. Mais si c’est pour trouver un jeu super pour sa fluidité ou sa maniabilité, alors là non. Non. Rex Ronan n’est pas celui que vous pensiez.

Le point de vue de César Ramos :
Uniquement destiné au marché américain, mais qui s'en plaindra ?