Cela vous est il déjà arrivé d’avoir les boules ? Attention, je ne parle pas des petites déceptions, comme celle d'au hasard d’une page internet, avoir découvert votre fille, cette jeune Garce, en train de gober le merlan d’un éphèbe africain tout en soulageant le boudoir de son ami d’enfance. Non je vous parle de ces jours ou votre vie à basculé dans le chaos le plus total et où la folie a failli vous emporter dans ses méandres. Mais à laquelle vous avez résisté, parce que merde, manger ses excréments c’est franchement dégueulasse. C’est en 1997 que commence notre histoire. A cette époque je ramais avec mon amoureuse. Cette fille dont vous avez tous rêvé étant mioche, cette mignonette brunette qui sentait bon la pêche, mais qui n’a jamais voulu de vous. Si tu me lis sache que je t’emmerde, tu as ruiné ma vision des amours d’enfances pour toujours. Ainsi, je compensais ce cruel manque d’affection par une boulimie vidéoludique. Je venais tout juste de finir Tintin au Tibet sur ma Megadrive d’amour, j’étais l’un des attaquants de Bresse les plus redoutés. Le monde m’appartenait. Et puis il est arrivé sur ma télévision, entre deux dessins animés des Minikeums. Tintin, pour la publicité de son nouvel opus, Tintin et le temple du soleil. En quelques secondes, une succession inaltérable de passages tous plus beaux les uns que les autres firent briller mes mirettes. Alors que je réunissais déjà les francs nécessaires à mon acquisition, vint le drame. Disponible uniquement sur Super Nintendo…



S’ensuivit une jeunesse à la Drew Barrymore, l’alcool à 9 ans, le cannabis à 10 et pour finir la cocaïne à 12 ans. Puis il a quelques mois, deux ou trois cures de désintoxication plus tard, j’ai enfin rattrapé le temps perdu. J’ai acquis une Super Nintendo, inutile de vous dire qu’elle fut l’un des premiers jeux auquel je succombai.



Bien que dénommé Tintin et le Temple du Soleil, le jeu est en fait la retranscription vidéoludique de la grande aventure qui englobe Tintin et les 7 boules ainsi que Tintin et le Temple du Soleil. Le jeu reprend donc la trame des célèbres aventures du reporter roussâtre. Vous partirez donc en croisade contre la malédiction qui a frappé les explorateurs de l’expédition Péruvienne. Celle où ils ont découvert la momie de Rascar Capac, l’un des personnages qui m’a fait le plus flipper dans ma jeunesse. Lui, ainsi que les chiens méchants de « La Bête et le Clochard » et enfin le gorille de l’île noire. Oui, dans ma jeunesse, j’ai souvent grimpé de quelques centimètres devant ma télé.



Tintin et le Temple du Soleil est ce que j’appellerai, un jeu qui fait le boulot. Comprenez par là que nous en sommes en 1997, année transitoire du jeu vidéo. Trait d’union entre la magnifique 2D magistralement maîtrisée et purée de pixels appelée 3D, fraîchement apparue. La Super Nintendo est un peu sur ces sujets comme ce vieux compagnon poilu et boiteux en fin de vie. Les développeurs n’ont certainement pas voulu prendre trop de risques. Ainsi ils nous ont pondu un copier/coller de Tintin au Tibet.



Le gameplay n’a donc pas changé d’un iota, le jeu se compose toujours en un jeu de plateformes / aventure. Problème de cet épisode, les programmeurs n’ont pas modifié les sempiternels défauts du jeu. Ainsi Tintin possède toujours son fameux glissement après un saut long. Ce qui est sympa, mais en fait non. De plus il y a une certaine imprécision dans cet exercice. On croit parfois atterrir sur la bonne plateforme alors qu’en réalité on se retrouve à tomber dans le vide. Un manque de finesse agaçant, puisqu’on ne sait jamais si l’ennemi vous a touché ou non et si votre saut va être bon.



L’autre erreur de gameplay est que l’avancement des niveaux est comme cette vieille ex que vous avez caché à tous vos amis, c'est-à-dire vraiment mal foutue. On ne sait jamais vraiment quel est le but ? Où aller, qui rencontrer, quel objet prendre ? Du coup on tourne parfois en rond dans un niveau. Oh, pas longtemps car ce putain de sablier de temps est toujours là, mais j’y reviendrai. Certains niveaux font vraiment penser à des labyrinthes, avec le plus souvent aucune indication ou aide pour se sortir d’une situation. Ainsi, je me suis parfois échiné à tenter de sauter sur une plateforme que je ne pouvais atteindre. Alors qu’en réalité il suffisait d’appuyer sur la flèche du haut pour grimper. Et bien entendu pas une seule indication à l’écran quand on bloque depuis cinq minutes. Nooon, cela aurait coûté bien trop cher d’engager un graphiste pour créer le sprite d’un indicateur. Mais bon comme je vous l’ai dit le jeu est refondu sur Tintin au Tibet, vous savez où vous mettez les pieds.



Mais n’entrons pas dans la critique facile. Ne jouons pas les vieux piliers de comptoir qui déclarent l’haleine chargée de Picon, que « Les femmes c’sont toutes des salopes » ou bien encore « Que l’état veut qu’ nos sous ». Oui enfin toi tu l’es déjà bien assez. Car les petits gars de chez Infogrames ont apporté quelques nouveautés. Des sortes de niveaux transitoires où vous pourrez par exemple assister à une course de voiture, ou bien échapper à une avalanche voire même vous débattre dans les serres d’un condor. Cela part d’une bonne intention mais là encore c’est assez mal agencé voire même carrément injouable. Quelques challenges sont vraiment corsés, ce qui nous amène avec cette transition digne d’un Léon Zitrone au second point noir du jeu, sa difficulté.



Le jeu est dur, beaucoup, voire trop. Tintin est, et je m’en excuse d’avance pour nos amis belges, une sacrée lopette. Il suffit de le voir marcher sur un rocher au bout pointu pour l’entendre lâcher un petit « aïe » que pourrait pousser un pré pubère lorsqu’il reçoit lui aussi un autre bout pointu. On perd ainsi rapidement sa vie au croisement d’un caillou qui vous dégringole dessus, ou d’une nuée d’insectes. Mais « Attends, attends, c'est pas fini » (copyright Les Inconnus 1991). Premièrement, lorsque vous finissez un niveau, vous ne regagnez pas votre vie pour le niveau suivant. Je ne sais pas quel programmeur proche de la retraite ou du licenciement a eu l’idée, mais je ne le remercie pas. Secundo, vous n’avez aucune sauvegarde. Juste un système de mot de passe foireux tous les trois-quatre niveaux. Croyez-moi vous allez apprendre à connaître les niveaux par cœur. Et enfin il y a du temps. Je ne m’éterniserai pas sur cette saloperie que j’ai déjà amplement dénoncée comme un Pétain lors de la critique de Tintin au Tibet. Cela n’apporte rien au gameplay et gâche notre plaisir de jeu.



Tintin et le Temple du Soleil est il une belle merde alors ? Oh ! Attends l’ami, tu déconnes là, puté. C’est un jeu Infogrammes, celui de la grande époque, il ne peut donc pas être mauvais ne serait ce que pour ses qualités plastiques. Fort de leur réussite du premier opus, les graphistes ont encore une fois réussi à retranscrire de façon prodigieuse l’univers de Hergé. Les niveaux reprennent les décors de la Bd, chaque intermède d’entre les niveaux nous propose des cases du livre. Dieu que la ligne claire n’a jamais été aussi bien rendue que sur Super Nintendo. Après la vue, l’ouïe et peut être à la fin si tu es gentil le toucher. Musicalement on est là encore sur une base solide, les compositions sont entraînantes. Soit cela se ressemble comme deux gouttes d’eaux entre chaque stages, voire si on était mauvaise langue à ce qui se faisait dans Tintin au Tibet. Après on ne pourra retirer qu’elles collent parfaitement à l’action, ce qui n’est pas rien. Niveau bruitage les ¾ ont tout simplement été repris de l’opus en Himalaya. Pas retravaillés non non, tout bonnement réutilisés, il n’y a pas à dire cela sentait la mort pour la console de Nintendo.



Que pourrais-je vous dire de plus sur ce jeu, sur lequel il n’y avait déjà à la base, pas grand-chose de plus à dire ? Que Tintin a vraiment des fréquentations bizarres. Qu’on puisse partir à l’autre bout du monde, c'est-à-dire le Pérou, le Pérou quoi. Uniquement pour sauver un vieux barbu malentendant et chauve, est assez prodigieux. Ou que son amitié avec Zorrino fait vraiment je pars en Thaïlande violer des enfants, puis je vous enverrai des photos avec mon visage flouté.



Au final, malgré l’apparition de quelques nouveautés agréables comme les Boss. Il rôde au dessus de lui l’ombre de Tintin au Tibet. Même style graphique, bruitages et gameplay quasi identique. Impossible de ne pas y penser si vous avez déjà touché à l’épisode précédent. Si j’avais mangé de ce jeu étant gosse nul doute que mon avis aurait été plus subjectif. Car aujourd’hui avec le recul, j’arrive à cerner les points faibles du soft que je n’avais pas forcément remarqué pour Tintin au Tibet. Après s’il on parle en terme de plaisir pur, ce jeu reste très bon, et si vous avez aimé le premier opus, nul doute que vous vous délecterez de cette nouvelle aventure.



Enfin c’est un jeu Français, alors Madame Bourdelle n’hésitez pas à acquérir ce pan de l’histoire vidéoludique française.

Le point de vue de César Ramos :
Commun et peu cher.