En cette période de confinement 2.0, ne nous mentons pas trop : les journées finissent un peu par se suivre et se ressembler. Mais moi, j'ai trouvé un truc sympa pour rompre la routine : le soir, avec madame, on fait une partie de Mario's Super Picross sur la Switch. Et je vous arrête de suite, on fait autre chose que du Picross, des trucs de couple 'voyez. Comme changer les couches de notre petite dernière, et il faut des nerfs en béton pour ça. Du genre ce qui cimente un couple.
Nes Pas, le site des quadras (ou presque) qui s'assument.
« Non mais oh l'autre eh, à qui il compte la faire, il n'y a même pas la GBA sur le site et il nous parle de Switch ». Calme-toi donc et prends une tisane. Certes, il n'y a pas plus de GBA que de CD-i sur le site, mais il existe un chouette module Switch Online sur lequel on retrouve un catalogue de jeux Nes et Snes, dont Mario's Super Picross. Auquel je joue le soir avec madame. Et hop, je retombe sur mes pattes. Ce paragraphe n'a strictement servi à rien.
Picross sur Super Nintendo, si comme moi vous pensiez que le jeu était cantonné sur Game Boy, ben c'est râpé. Alors oui, il y a bien eu un épisode sur portable (deux même) que vous retrouverez ici-même critiqué par le sémillant Hebus San (en passant, connaissant la passion du bougre pour les jeux de réflexion et de casse-tête divers, j'en finis par me demander s'il ne s'agit pas plutôt de Rébus San). Du coup si vous voulez connaître les rudiments du Picross,
filez donc la lire et les logigraphes -ou nonogram en anglais- n'auront plus de secrets pour vous ! Et un petit merci à MrBlueSky pour le point culture.
Dans notre Super Picross, deux modes sont accessibles : le premier, celui de Mario, et le deuxième, celui de Wario. Dix mondes de douze tableaux chacun pour chaque mode, ça donne une bagatelle de 240 grilles à déchiffrer. Autant dire que ça va bien occuper les chaumières dans les froides nuits d'hiver, d'autant plus que de nouveaux puzzles seront accessibles après avoir triomphé de chaque mode. Armez-vous donc de patience, et de la patience, il va falloir en avoir tant les derniers tableaux sont retors, et plus si affinité.
Dans les tableaux du plombier, les grilles doivent être complétées en moins de trente minutes. Chaque erreur enlève un peu de temps, et si en début d'aventure on rigole à gorge déployée devant cette menace qui ne fait pas peur, une fois les grilles plus denses accessibles on fait un peu moins le malin. Pensez donc, ça débute sur des pauvres tamis de 5*5 et on finit sur des tapisseries de 20*25, ce n'est plus du tout la même tambouille là !
Mais Mario est bon prince, il compensera son contre-la-montre de merde par une petite roulette bonus qui offre d'emblée une ligne et une colonne gratuites en début de puzzle. C'est cadeau frère. Et si jamais on n'en veut pas, il suffit de dire non. Merci Mario.
Wario, quant à lui, est un fieffé coquin. Pas de contre-la-montre chez le vilain à salopette jaune et la chemise violette (on ne rit pas trop s'il vous plaît, tous les goûts sont dans la nature, surtout les mauvais), mais juste un chronomètre qui mesurera le temps pathétique que vous aurez mis à compléter ses grilles pourries et vous rappellera à chaque sélection de tableau à quel point vous êtes une sombre merde. Oui, Wario est un connard et il le rend bien.
Pourtant, force est de constater que le mode Wario est celui qui se rapproche le plus d'une véritable grille papier de Picross (ou de logigraphe, ou nonogram chez les anglais, merci MrBlueSky. J'ai l'impression de me répéter là) car le temps y sera libre et les erreurs ne seront pas sanctionnées par un malus quelconque. Non, les erreurs ne seront jamais sanctionnées. Ou plutôt si, mais seulement en fin de grille, quand vous penserez l'avoir bouclée mais constaterez que non car une erreur s'est glissée quelque part mais où bordel ? Bref, un mode sans filet plus relevé que celui du gentil homme à tout faire de Nintendo.
Côté enrobage, puisqu'il faut bien en parler, pas grand-chose à dire. Que demander niveau graphique à un jeu qui demande de gratter des cases en fonction de chiffres ? Rien, si ce n'est d'être lisible. Et ça l'est, voilà une affaire rondement menée. Avoir collé une licence Mario pour vendre du jeu restera pour toujours un mystère, j'ai même lu des avis rouspéter sur le manque de cohérence avec l'univers de la série, mais comment dire... On n'est pas là pour ça ? Ouais, c'est ça qu'il faut dire.
Je n'aurais pas été contre un ou deux puzzles en clin d’œil, du genre des power-up à deviner, une fleur de feu ou une étoile pour faire joli, mais comme dirait l'autre, j'ai passé l'âge de ces conneries, et les jeux Nintendo récents tombent suffisamment dans la consanguinité maladive pour ne pas regretter une époque où toute la production n'était pas un gigantesque cross-over. Ca, c'est dit.
Et côté mélopées, j'aurais bien voulu vous dire qu'elle dépote, la meilleure du support, du miel pour vos oreilles. Mais en fait non, c'est pour la plupart les mêmes pistes que celles de Game Boy, remises au niveau d'une console 16 bits. Fainéantise je crierai ton nom. Et pourtant je me suis pris d'une affection pour la musique de l'écran de sélection de Mario, allez savoir pourquoi mais j'ai chaque fois l'impression d'entendre le début de la Bonne du curée.
J'voudrais bien *tam tadam* mais j'peux point. C'était mon hommage à Annie Cordy, restecp.
Donc des tableaux de Picross en masse pour un gros challenge, il y a bien entourloupe quelque part ? Commençons donc les précisions : le jeu dont découle Picross (le logigraphe, ou nonogram chez les anglais, OUI OK C'EST BON) est une production typiquement japonaise, comme le sudoku, l'origami ou les productions à base de tentacules. Ce n'est pas un mystère si le thème a plu, que deux épisodes de la série sont sortis sur Game Boy, que celui dont il est question ici a vecu sur Super Nintendo et que la franchise continue de sévir aujourd'hui. Et pourtant, désolé Nintendo mais vous n'avez pas le monopole du cœu... du Picross, car je décompte au moins trois jeux supplémentaires hors franchise Mario sur Super Nintendo.
Tout plein de Picross comme s'il en pleuvait, mais chez nous juste le tout premier est arrivé ? Mais pourquoi ?
De ce que j'ai lu, le jeu Game Boy n'a pas été un succès foudroyant aux States et en Europe. Ce qui a coupé court à la localisation de sa suite. Ok, mais pour notre jeu Super Nintendo là ? Sérieusement ? Vous voulez une explication ?
Bon d'accord, je vous donne mon interprétation. Déjà que nous, bons occidentaux nourris aux blockbusters hollywoodiens, avons boudé un casse-tête fait de courtes sessions sur le support idoine qu'est la Game Boy, vous pensez vraiment que les gars de l'exportation se sont dits que l'on visserait nos culs sur un fauteuil pour résoudre les mêmes tableaux sur un téléviseur dans le salon ? Un jeu beaucoup plus long, mais avec la contrainte supplémentaire de ne pas pouvoir y jouer quand on veut, où on veut ? Personnellement, je la vois là la réponse au problème.
Le plus gros défaut de ce Super Mario's Picross est donc son support. Y jouer sur son antique Super Nintendo gardera un aspect suranné et sexy, mais avec tous les moyens mis à disposition pour faire des casse-têtes, jeux de réflexion et autres puzzles aujourd'hui, il faudrait être bien mad ou très con, voire même les deux pour chercher à le faire sérieusement.
On dit donc merci à la Switch, qui permet de résoudre un problème vieux de vingt-cinq ans (oh merde) en proposant de buriner ces grilles, quand on veut, avec qui on veut, où on veut. S'il fallait rajouter une ligne au Manifeste du Oldies, ce serait un truc du genre « Etre Oldies, c'est prendre un abonnement payant sur Switch, juste pour pouvoir jouer à des vieux jeux qui sont déjà plus vieux que l'âge que l'on avait quand on y jouait »
Si être Oldies c'est ça, alors j'en suis.