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Dreamcast : Ajouter un lecteur SD

par PanterA
Il est des légendes qui ne meurent pas. John Francis PanterA est de celles là. Combien d’hommes sont capables de regarder un de leur pote chier dans un four (et le mettre en marche, pour aller au bout du fun), faire un soundcap de leur largage d’étrons du matin, faire un boulard amateur simulé avec 6 autres copains dont la houblonémie n’a rien à envier à celle d’un ouvrier allemand moyen, et dans le même temps pondre un tutoriel électronico-retroludique de haut vol ? Il n’y en a qu’un. Il était des nôtres, mais sa personnalité vigoureuse était bien trop grande pour les limites étriquées d’un forum où la modération fasciste ne lui permettait pas de claquer trop ouvertement les beignets qui le méritaient pourtant parfois.

Grande gueule, grand cœur et tête de con, c’est finalement ce qui la caractérise le mieux. Un caractère entier, sans concession ni diplomatie, jamais. Si PanterA était ministre de la défense depuis l’après guerre l’Algérie serait encore française et on fabriquerait du Ricard à l’usine « le petit jaune d’ici » de Dien Bien Phu.

Quoi de plus logique sachant ceci que de voir le bougre réapparaître pour nous livrer un tuto totalement original destiné à coller un port SD sur votre Dreamcast favorite, qui comme chacun le sait est une putain de console de fou, même si elle a entraîné le dépôt de bilan de Sega, ce serait même plutôt une preuve, tu vois ?! Ce à quoi je répondrai « ouais, comme la Jaguar et la 3DO ».
Oui vous avez bien lu, un port SD sur la Dreamcast. De quoi la gaver ras la gueule de softs mythiques pour peu que vous en possédiez les originaux, bien évidemment, même si chacun sait depuis les multiples dossiers juridiques (et chiants) de la presse vidéoludique que la possession d’un original n’autorise pas pour autant sa copie. Ouais, c’est moche, mais c’est pas à ton âge que tu vas découvrir que la vie est un pute, pas vrai ?

Alors prends tes bières, ta bite et ton couteau, et en avant fils. Pour Sega, pour la France. Pour PanterA.

Hebus San

+ Matériel Nécessaire :
- Une Dreamcast (mine de rien, ça peut aider)
- Un fer à souder à panne fine (j’utilise un 25W)
- De l’étain (l’un ne va pas sans l’autre)
- Du fil électrique fin multibrin (6x50 cm environ)*
- Un cutter
- Une troisième main (optionnelle, mais vraiment pratique)
- Un tournevis cruciforme
- Un testeur de continuité
- 1x Condensateur 47µ 16V*
- 1x Condensateur chimique 0.1µ*
- 1x DEL (optionnelle)*
- 1x Résistance 470 Ohms (optionnelle)*
- 1x Lecteur de carte SD (juste SD, pas multiformats)*
- 1x Carte SD (minimum 1 Go pour plus de tranquillité)
- 1x CD vierge 700 Mb (ou un CD pas vierge qui contient « DreamShell »)
- 1x Pack de 12

*Peut être récupéré à moindre coût sur des appareils qui traînent : le fil électrique peut être pris sur un vieux câble parallèle d’imprimante (pratique, puisque de toutes les couleurs), ou sur une nappe IDE (pour les warriors, puisque pas de couleurs). Les condensateurs, résistance, DEL sur une console hors service. Pour le lecteur de carte SD, il vaut mieux un lecteur de carte SD, pas d’adaptateur de carte micro ou mini SD.


I.] Bière #01 - « Les préparatifs » :
- On attaque gentiment en ouvrant la première, puis en branchant le fer à souder. Le temps que ce dernier chauffe, on s’arme de son plus beau tournevis cruciforme, et on démonte la console entièrement (pour les moins habiles, de nombreux tutoriels sont disponibles sur la toile pour réaliser cette opération), afin d’en retirer complètement la carte mère. On veillera à bien ranger les pads thermiques dans un coin propre, loin de tout éclat d’étain, de houblon, de cendre de cigarettes ou d’autres poils de burne (les saloper les rendraient moins performants, ou les détruiraient).

- Une fois ceci fait, on prépare six fils d’une longueur de 50 cm environ (il vaut mieux prévoir un peu plus long, le temps de savoir où l’on va loger le lecteur, c’est toujours plus facile de raccourcir), puis on les dénudes (sur 2 ou 3 mm) et on termine par les étamer (ce n’est pas obligatoire, mais plus facile pour souder ensuite).

- Reste à démonter le lecteur de carte SD. Comme expliqué plus haut, il vaut mieux privilégier un lecteur uniquement SD. Il reste à charcuter l’ensemble pour n’en garder que le socket SD et ses 9 pattes. Une fois démonté, il est possible que le lecteur ait plus de 9 pattes. Le supplément ne nous sera pas utile. Avec le testeur de continuité, vérifier quelles pattes sont reliées à la carte SD, et couper le reste afin d’éviter les confusions.



II.] Bière #02 - « Suppression des resistances » :
Au dos de la carte mère de la console, juste en dessous du connecteur série, trônent fièrement cinq résistances (C605, C606, C607, C608, C609) qu’il faut retirer. Les braves les feront sauter à la tresse à dessouder, mais puisque je n’en ai pas, la méthode dite du « chacal » sera parfaite. A savoir : faire chauffer une patte en appuyant, jusqu’à ce que la résistance se détache toute seule (sans appuyer comme un gros porc, et donc, en évitant de griffer la carte mère avec le fer).


La différence entre un téléphone lambda et un iPhone, c’est qu’un iPhone n’est pas capable de prendre des photos.

III.] Bière #03 à #05 - « Câblage du port série » :
Pas moins de trois bières ce coup-ci, puisque l’opération qui va suivre, sans être surhumaine, va nécessiter du sang froid. On repère le port série de la console, et ses petites pattes, numérotées de 1 à 10. C’est sur ce connecteur qu’il faudra souder nos fils. Il faut y aller mollo, quitte à s’assurer après chaque soudure (avec le testeur de continuité) que les pattes ne sont pas reliées entre elles par un surplus d’étain.


Pro Tip : Le gaucher soudera du pin 3 vers le pin 10 (soit, de droite à gauche) pour conserver une visibilité correcte.

Une fois ceci terminé, il faut s’assurer que les soudures sont correctes. On teste en premier lieu que les pattes du port série ne communiquent pas entre elles à cause d’un surplus d’étain, puis, que les fils sont bien soudés, en usant du testeur de continuité à chaque extrémité. Si tout est bon, on peut bloquer les fils (pistolet à colle, ruban adhésif…) deux ou trois centimètres en dessous du port série (au cas où on aurait besoin d’y revenir, pour une erreur quelconque).


IV.] Bière #06 à #07 - « Socket SD » :
Au tour du lecteur de cartes. Avant de commencer, bien veiller à ce que ce dernier ne comporte que 9 pin, sinon, éliminer le surplus à l’aide du testeur de continuité :




V.] Bière #8 - « Les condensateurs » :
Il faut assembler les deux condensateurs sur le même fil. Attention, le condensateur 47µ est polarisé. Si comme moi vous êtes un gros radin (où habitez dans le tiers monde et avez eu la flemme de parcourir 200 km pour aller acheter des condensateurs à 30 cts pièce), vous l’avez récupéré sur un autre appareil. Le moins est symbolisé par la bande noire. Le condensateur chimique 0.1µ n’est pas polarisé.

Une fois assemblés, il faut les rajouter sur le socket SD :
- Le + sur le pin 4
- Le - sur le pin 3




VI.] Bière #9 - « La DEL » :
La DEL est optionnelle. Elle sera utilise à symboliser les temps d’accès de la carte SD. Mais tant qu’à y être… Autant la mettre. Pour ceux qui s’en tapent, passez aux bières suivantes.

Raccorder la résistance au « + » de la DEL. Le plus est symbolisé par la patte la plus longue. Si une fois de plus, c’est un composant de récupération, il suffit de faire toucher les pattes sur une pile bouton (type CR2032). Si elle ne s’allume pas, changer de sens. Lorsqu’elle s’allume, repérer quelle patte touche le « + ».

Une fois ce petit montage effectué, il ne reste qu’à raccorder la DEL au port SD :
- Le + sur le pin 4
- Le - sur le pin 1


Et hop, c’est terminé !


VII.] Bière #9 - « Remontage » :
On remonte la console, sans tirer comme un malade sur les fils qui viennent d’être rajoutés. Bien veiller à remettre les pads thermiques sur les processeurs. On peut faire passer les fils, le lecteur de carte, les condensateurs et la DEL via l’ouverture dans le blindage, qui se trouve au niveau du connecteur d’alimentation.

Un remontage provisoire suffira, histoire de s’assurer si tout fonctionne bien.



VIII.] Bière #10 - « DreamShell » :
Il faut ensuite télécharger l’image de DreamShell, disponible à cette adresse : [u]cette adresse[/u]. Télécharger « DreamShell 4.0 Beta 4 (Form SD Loader) ». L’image est au format .CDI, et nécessite DiscJuggler pour être gravée (la version de démonstration suffira amplement).

Il s’agit d’un « système d’exploitation » pour Dreamcast.

Le temps du téléchargement, et de la gravure (à vitesse la plus basse possible, comme d’habitude), il est temps de préparer sa carte SD.

Ce montage supporte, en théorie, les cartes SDHC de 8 Go, mais n’ayant pas essayé, je ne m’avance pas là-dessus. J’ai fait mon test avec une carte SD de 1 Go. A noter cependant, que la qualité de la carte SD utilisée influe directement sur les taux de transferts de données. Ainsi, plus la carte sera performante, mieux cela fonctionnera.

Formater la carte en FAT32, et copier le dossier « DS » (contenu dans l’archive fraîchement récupérée) à la racine de cette dernière. Il ne reste plus qu’à créer un dossier « ISO » juste en dessous, et la carte est prête.

[SD]:\--DS
|--ISO



IX.] Bière #11 - « La bière de la fin » :
Il ne reste plus qu’à insérer la carte SD dans le lecteur de la console, puis de démarrer la Dreamcast avec le disque de DreamShell. Une fois sur le bureau de ce dernier, aller dans l’explorateur de fichier (avec le stick), et de s’apercevoir du magnifique répertoire « SD » qui contient les fichiers de la carte SD !

Un double clic (bouton « A ») permet d’ouvrir ce dernier.



X.] Bière #12 - « La bière de la victoire » :
Si cela ne fonctionne pas, c’est pas de chance. La bière influe trop sur la stabilité de votre métabolisme. Je vous suggère de recommencer le tutoriel dans son intégralité avec seul un pack de 6.

Si cela fonctionne, c’est parfait. A noter cependant que les ISO de jeux commerciaux (ou d’homebrew) Dreamcast ne sont pas directement compatible avec DreamShell. Il faut les transformer avec un petit logiciel (disponible au même endroit). Mais pour les plus fainéants d’entre nous (dont moi), Google fourmille d’images déjà prêtes !



XI.] Plus de bière - « La fin » :
Il est temps d’aller se coucher, ou de faire une petite sieste pour décuver. La dernière étape reste l’intégration finale du lecteur de carte dans la console. Pas de panique, cela ne nécessite pas de gros outillage. J’ai opté pour le kit « Bite & Couteau », puisque j’avais au moins le couteau. Un bête couteau suisse devrait suffire à faire l’avaloir de la carte, et un tournevis cruciforme à percer la coque de la console pour la DEL. Le plastique est assez tendre.

Néanmoins, il est déconseiller de fixer le lecteur de carte SD avec quelque chose de trop puissant (comme le pistolet à colle). La Dreamcast étant une console fragile, vous serez certainement amenés à la démonter d’ici deux jours pour recalibrer la lentille, ou encore remettre de la pâte thermique sur les processeurs !