Seconde étape : préparation du module RGBLe kit RGB comprend :
- Une prise jack femelle 3,5mm (A)
- Une prise RGB avec le bout de circuit qui va avec (B)
- Une prise S-vidéo avec le bout de circuit qui va avec (C)
- Un support d’eprom de 40 trous (D)
- Un switch 3 positions pour changer de palette de couleur (E) (je ne suis pas sûr du type de switch fourni actuellement, voir plus loin)
- Un régulateur de tension 5V (F)
- Le module RGB qui va convertir le signal composite en vrai signal RGB (G)
- 2 barrettes de 20 broches (H)
En principe on peut jeter tout ce qui est pour le S-vidéo. Enfin disons qu’on ne s’en servira pas. Le kit est universel, Maître Tim ne voulait pas s’embêter à faire un kit pour chaque continent. Ceux qui ont opté pour un switch 4 positions ne se serviront pas non plus du switch 3 positions.
Il faut commencer par mettre le support d’eprom en place sur la carte mère
comme ceci. Il faut ensuite souder de l’autre côté en prenant soin de garder le support d’eprom bien à plat pour éviter les constructions bancales.
[Interlude]
Alors que j’étais en train de souder le support d’eprom sur la carte mère, une coulée d’étain s’est sournoisement répandue sur une des pistes situées juste à côté. La boulette… A ma décharge, retirer le PPU de la carte mère a laissé des traces, en l’occurrence un petit creux si mal placé qu’il était quasiment inévitable de souder cette broche sans que ça bave à côté. Allez, c’est pas bien grave, un petit coup de tresse et on en parle plus. Sauf que je n’arrive pas à retirer tout l’étain. Et mon cher père, encore une fois appelé à la rescousse, non plus. En gros on voit bien qu’il reste une fine couche et on arrive pas à l’enlever.
Suivent quelques minutes de débat sur fond de « C’est pas bien grave, ça touche pas la piste » et de « Mais t’es bigleux ou quoi ? Bien sûr que ça touche » avant qu’on sorte le multimètre pour vérifier. Sa mère, ça fait bien contact… Et là mon paternel me sort que « C’est normal, apparemment il y a un bout de piste en dessous, l’étain s’est juste mis dessus ». Je ne suis pas d’accord, mais difficile de savoir qui a raison. Et continuer le mod sans savoir si ça doit faire contact ou pas, c’est 50% de chance d’aller droit dans le mur. Finalement je vais démonter une autre NES pour qu’on puisse vérifier. Ca ne fait pas contact…
Alors comment retirer cet étain récalcitrant que nous n’avons pas réussi à déloger jusqu’à maintenant ? Notre ami le cutter sera un précieux allié. Hop, 3-4 grands coups rageurs, le multimètre pour vérifier que ça ne fait plus contact, et on peut enfin passer à la suite.
[/interlude]
Ensuite il faut souder les 2 barrettes de 20 broches sur le module RGB. Il faut utiliser
ces rangées de trous et souder de ce côté (donc mettre les barrettes
de l’autre côté). Maître Tim recommande de mettre les barrettes dans le support d’eprom déjà soudé sur la carte mère, et de mettre le module RGB dessus pour éviter de souder de travers (ça donne
ça). Peu importe la technique choisie, les barrettes doivent être bien droites, sinon gare aux constructions bancales et au risque de casse de composants plus tard. Une fois les 2 rangées soudées, il faut
retirer le module RGB de la carte mère de la NES.
Maintenant il va falloir souder le PPU sur le circuit. Il faut d’abord vérifier si ses broches sont bien alignées et
les redresser avec une pince si nécessaire. Lors de la mise en place du PPU sur le circuit,
les broches qui dépassent compliquent la vie. Il va falloir sortir la pince coupante et
écimer ce qui dépasse trop. Cette opération va permettre de souder le PPU plus facilement sans qu’il soit trop bancal. On gagne aussi un peu d’espace en hauteur, ce qui n’est pas du luxe puisqu’il n’y a de toute façon pas assez de place dans la NES pour utiliser un support d’eprom pour le PPU. Il faut donc écimer le plus court possible sans casser les soudures,
mettre le PPU en place dans le bon sens (en se référant à
l’indice laissé par Maître Tim), et retourner le module RGB pour
souder les broches du PPU. Il aura sans doute l’air
un peu bancal, mais ce n’est pas bien grave.
Il est maintenant temps de
mettre le module RGB dans le support d’eprom de la carte mère. Comme j’ai de la chance, ça rentre comme papa dans maman après avoir plié gentiment les condensateurs marrons qui font chier, mais sur certaines révisions de carte NES, les
composants bleus empêchent de clipser l’un dans l’autre. Dans un tel cas, Maître Tim recommande de faire chauffer les soudures sous ces composants pour remonter les pattes et pouvoir les coucher (voir
ici le résultat final. Vu le peu d’espace pour opérer, mon paternel conseillerait plutôt de les virer pour en mettre des neufs plus modernes et donc plus petits. Il va de soi qu’il faut respecter les specs marquées dessus. Bref, chacun fera comme il veut, mais je n’ai donc pas eu ce problème là.
Une fois le module RGB dans le support d’eprom de la carte mère, il faut
faire un point de soudure sur les jumpers J4 et J7. Il y a d’autres jumpers mais ils servent pour moder la NES NTSC américaine ou la Famicom.
Troisième étape : le bordel de filsAvant de s’amuser à faire des nœuds dans tous les sens, il faut préparer des bouts de fils de 25cm (18 pour ceux qui utilisent le switch 4 positions, 17 pour ceux qui utilisent le switch 3 positions, et 14 pour ceux qui ne veulent que les couleurs originales), dénuder les 2 extrémités et y mettre un peu d’étain pour faciliter le travail par la suite. Utiliser des couleurs différentes permet de s’y retrouver plus facilement, mais c’est optionnel. Pour
la répartition, c’est 4 fils pour le son, 6 fils pour l’image, 4 fils pour le régulateur de tension, et 0, 3 ou 4 fils pour le switch.
Ensuite il faut se référer au
diagramme de Maître Tim. Si vous avez la flemme de regarder dans le détail, suivre mes indications et mes photos devrait le faire aussi (donc bien faire attention aux différentes couleurs de fils utilisées et respecter les correspondances).
Commençons par le régulateur de tension. D’abord
on soude les fils sur le bout de circuit. Les fils B et C doivent ensuite être soudés sur le régulateur de tension de la NES
comme ceci. Il est situé sur le côté du bloc antenne/péritel. Les deux autres (A et D) doivent aller sur le module RGB
ici. Pour souder sur le module RGB, on peut choisir d’utiliser
les trous ou les pistes, voire les deux là où il y aura 2 fils à souder. Chacun choisira.
Continuons avec la prise jack et le raccord du son depuis la carte mère vers le module RGB. 2 fils à souder sur la prise jack
comme ceci en prenant bien soin de raccorder les 2 pattes de la prise les plus courtes. Maintenant on repère
le CPU répondant au doux nom de RP2A07A sur la carte mère et ses broches 1 et 2 où il faudra
souder 2 fils. Vu la proximité des broches avec le module RGB, j’ai raccourci mes fils, mais ils est possible de conserver la longueur initiale et de les souder de l’autre côté de la carte mère. Un fil de la prise jack va sur audio out (O), l’autre sur la terre GND, et les 2 fils des broches 1 et 2 du CPU vont sur A et B (voir
photo).
Ensuite il faut
souder 6 fils sur le module RGB pour la sortie vidéo qui sera finalisée un peu plus tard. Autant prendre un fil vert pour G, un fil rouge pour R, un fil bleu pour B, un fil orange pour l’alim (5V), un fil noir pour la terre GND et la couleur de votre choix pour le V. Allez, le fil blanc est pas cher cette année, on va pas se priver.
Maintenant on aborde la partie switch pour la palette de couleurs. Le switch permet donc de passer d’une palette de couleurs à l’autre. Au choix : Natural (palette d’origine), Improved (palette de l’émulateur FCEUX) et Garish (palette du Playchoice 10).
La première option est celle de ceux qui ne veulent que les couleurs originales. Point de chichi, les couleurs sont celles qu’on a toujours connues et on s’en satisfait. Soit. Ca fait aussi gagner un peu de temps, mais c’est moins fun. Allez, que les feignants fassent
un gros pâté de soudure pour relier GND et 3 et on en parle plus.
Seconde option : les 3 palettes de couleur en RGB et adieu le composite d’origine. C’est très louable et probablement la meilleure option, parce qu’une fois la console modée en RGB, personne ne voudra revenir en composite. Aussi parce que le switch 3 positions est beaucoup plus facile à monter sur la coque de la NES que le 4 positions. Bref,
on soude 3 fils sur le module RGB, on oublie pas de relier GND et 3 aussi, et on soude
les fils sur le switch. Apparemment, Maître Tim utilise maintenant un switch légèrement différent du mien, mais je ne sais pas lequel il inclut dans son kit aujourd’hui. En fonction du switch fourni (ou acheté par vos soins le cas échéant), le schéma peut être différent. On peut même choisir de ne prendre que 2 palettes et d’inclure le composite. Les différentes possibilités sont détaillées
ici.
Troisième option : d’abord il faut avoir pensé à commander le
switch 4 positions auprès de Maître Tim, la 4ème option permettant de revenir au composite. En suivant les indications du diagramme, ça donne
4 fils sur le module RGB et
4 fils sur le switch.
A ce stade, presque toutes les soudures sont terminées, il est temps de passer aux trous dans la coque.
Quatrième étape : les trous dans la coqueIl faut commencer par faire un trou de 12mm pour la sortie RGB et un trou de 6mm pour la prise jack (à proximité) comme indiqué sur
la photo. Enfin presque comme sur la photo, plutôt à l’emplacement rouge, vous en chierez moins avec les dernières soudures. Comment ? Vous n’avez pas de foret de 12 ? Maître Tim utilise
un truc comme ça, mais à priori ça ne se trouve pas toujours très facilement dans les magasins de bricolage (en tout cas pas par chez moi). Si, comme moi lors de mon premier mod, vous n’avez ni l’un ni l’autre, il reste l’option « à l’arrache ». J’avoue avoir un faible pour cette solution très nespasienne. Après tout, nous sommes sur le site de la
réparation Game Boy au fer à repasser et de
la découpe de port cartouche Super Nintendo au fer à souder. La méthode à l’arrache donc, consiste à prendre le plus gros foret en votre possession (laissez votre chibre là où il est, un peu de retenue tout de même…), à faire un trou, et à agrandir ledit trou par des petits mouvements circulaires (je pense que cette phrase a un potentiel vannes graveleuses assez élevé…) jusqu’à ce que la sortie vidéo RGB rentre. Attention à bien tester régulièrement pour éviter que la sortie vidéo ne nage trop. Une fois
en place et dans le bon sens (c’est important, sinon ça va être mission impossible pour les dernières soudures),
utiliser la colle epoxy pour la fixer. Quand la colle est sèche, il faut
souder le bout de circuit au cul de la sortie RGB avec les trous en haut. Là j’en ai chié comme un Turc parce que j’avais difficilement accès aux parties les plus éloignées, d’où mon cercle rouge judicieusement placé sur la photo.
Attaquons nous à un autre problème : la coque de la NES est trop épaisse pour fixer sereinement la prise jack.
Il va falloir la rendre plus fine de l’intérieur en utilisant un foret de 8mm par exemple. Le faire tourner avec les doigts est normalement suffisant pour altérer le plastique qu’il faut rendre environ 2 fois plus fin (le faire passer de 3 à maximum 2mm d’épaisseur). Une fois l’opération terminée, il ne restera plus qu’à mettre la prise jack en place grâce à l’anneau de fixation qui se visse de l’extérieur. Mais attendons encore un peu avant de le faire.
Maintenant le switch (sauf pour ceux qui ont choisi de ne pas exploiter les différentes palettes). Pour le switch 3 positions, un trou de 4,5mm (le plus à droite sur la photo) suffit à notre bonheur : il ne restera plus qu’à le fixer sur la coque le moment venu. Et voilà
une coque de NES prête à accueillir le fruit de nos efforts. Pour ceux qui ont opté pour le switch 4 positions : il faut utiliser un Dremmel ou un outil similaire, c'est-à-dire le genre de choses que personne n’a chez soi. En tout cas pas moi. Là encore, l’option « à l’arrache » sera ma meilleure alliée. J’ai pris un foret un peu plus large que l’épaisseur du switch, j’ai fait des marques pour savoir sur quelle largeur je devais percer, et j’ai fait des trous rapprochés. Ensuite j’ai grignoté le plastique entre les trous par des mouvements de va et vient avec la perceuse (vagues graveleuses 2, le retour…). 2 trous fins à droite et à gauche pour les vis, et le tour est joué.
Dernière étape : le remontageOn touche au but et ce qu’il reste à faire n’est plus très compliqué. On commence par remettre le blindage en place en faisant passer les fils comme sur
la photo. Ensuite
on met la carte mère en place en orientant les fils, la prise jack et le switch vers les orifices adéquats et en faisant ressortir le régulateur de tension vers l’arrière de la console. Il faut bien faire attention à ne rien coincer et à ne pas tirer sur les fils. Une fois la carte mère bien en place, les 2 fiches vertes et la fiche bleue connectées à nouveau et les fils dans la bonne direction, quelques tours de vis s’imposent pour la fixer définitivement dans la coque. Il faut ensuite
mettre le switch en place, ce qui ne doit poser aucun problème.
Il reste encore quelques fils à souder, ceux entre le module RGB et la sortie RGB. Il suffit de bien respecter le principe du « fil vert sur le bouton vert, le fil rouge sur le bouton rouge » pour
ces derniers points de soudure à faire juste avant de mettre la sortie audio à sa place. Maintenant il faut remettre le contacteur en faisant bien attention aux nombreux fils qui traînent dans la coque. Pendant des années de démontage/remontage de NES, j’ai été obligé de ne pas le serrer à fond sur la carte mère sinon le mécanisme ne fonctionnait plus correctement. La solution à ce problème m’a été soufflée par l’ami bubbleman
sur le forum : il y a
une espèce d’encoche sous le connecteur qui sert à bien le caler sur la carte mère.
Au moment de remettre le blindage, il faut fixer le régulateur de tension
ici pour éviter qu’il ne se ballade dans la coque. Il y a un trou spécialement pour ça, Maître Tim a décidément pensé à tout… Allez vite, on remet le capot en place en trépignant d’impatience à l’idée de tester tout ça.
Sauf que… Une console modée c’est bien, mais sans câbles elle ne sert pas à grand-chose. Il est donc temps de sortir le kit de montage pour fabriquer le câble RGB qui va bien.