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Space Marauder
Agetec - 1999
Le jeu qui a une coulure par Enker

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Dans ma critique de Burai Fighter Deluxe, j’avais écrit qu’une version colorisée du jeu était sortie sur Game Boy Color sous le nom de Space Marauder. Loin de moi l’envie de l’essayer, je me suis fait avoir en cherchant un titre à lancer dans mon everdrive et en le trouvant là, qui m’attendait avec ses yeux de biche.
Etant faible et pris d’une envie pressante (fait supplémentaire à mettre au crédit du jeu : c’est un jeu de gogues parfait), j’ai été faible et me suis laissé tenter. Ce qui va suivre va vous surprendre.



Je me suis donc laissé tenter par une partie de ce Space Marauder, quelques minutes pour traverser quelques niveaux et me faire une idée. J’ai donc lancé une partie en mode Eagle Hotel California, bien que j’aurais pu prendre le mode Albatros, vaste oiseau des mers que prennent souvent pour s’amuser les hommes d’équipage (Charles B., les poèmes les plus hot de ta région sont dans les pièces condamnées)
Quelques niveaux qui se sont conclus avec l’écran de fin et, fin du suspense, c’est EXACTEMENT le même jeu, avec des couleurs en plus. Voilà voilà.


Le point de vue de César Ramos :
Putain mais c’est quoi ce p-


Halte là ! Vous croyiez vraiment que je m’arrêterais à cette simple conclusion ? Je vous méprise.



Je ne sais pas vraiment par où commencer. En fait si, mais c’est laborieux. Space Marauder est un bon jeu, puisqu’il est la copie carbone de Burai Fighter, qui était un excellent jeu. Je l’aurais peut-être adoré si je l’avais d’emblée découvert sous cette forme, peinturluré de bout en bout ! Mais je l’ai découvert dans sa version monochrome de Whiteman et c’est sans doute là le nœud du problème, qui prend sa source dans mes souvenirs les plus profonds. Société de consommation, c’est vers toi que je me tourne.



Quand j'ai reçu Link’s Awakening pour mon anniversaire en 1994, j’étais le plus heureux des enfants. Non seulement le jeu était merveilleux, mais ses graphismes mignons et fins me faisaient voyager dans un monde magique. C’était beau, c’était grand, le premier qui me dit le contraire s’en prend une.
Alors quand Nintendo est venu pondre en 1998 son Link’s Awakening DX sur Game Boy Color, mon sang n’avait fait qu’un tour. Je me revois lire les pages du Nintendo Magazine, en me tournant vers le ciel et en maudissant les dieux qui s’amusaient de voir l’Homme qu’ils avaient créé saboter sa propre création, merveille des merveilles, pour un simple objectif pécuniaire (pensée que je traduisais par un simple « c’est quoi cette merde », moins lyrique mais à 15 ans on ne fait pas dans la dentelle)



Quatre ans s’étaient écoulés entre les dates, soit moins qu’il faut pour terminer un collège. Incompréhensible. Quand j’ai finalement joué à ce DX quelques années plus tard, j’ai découvert le nouveau donjon (que je méprise) et les trucs à la con à côté (que je méprise), il y a donc des couleurs, mais quelques bricoles en plus qui donnent un intérêt à ce jeu. Link’s Awakening DX, je le comprends, mais je le méprise. Alors que le Space Marauder, là, ben je ne le comprends même pas en fait.

Ce qui est rigolo dans l’histoire, c’est qu’on est aujourd’hui à un temps où des hackers de talent s’amusent à coloriser bon nombre de jeux Game Boy, comme l’excellent Super Mario Land 2 DX, ou l’improbable Snoopy’s Magic Show DX. Mais étrangement, non seulement je ne les méprise pas, mais en plus je les comprends totalement. Et puis ils n’ont pas fait ça pour finir sur les rangées des supermarchés, eux (et paf)



Si le gouvernement venait à aligner les répétitions abusives dans les écrits au même tarif que les excès de vitesse, je serais sans doute déficitaire à la fin de cette critique, mais on n’en est pas encore là donc abusons gaiement : c’est la copie carbone de Burai Fighter Deluxe ! Dont la cartouche marche tout aussi bien dans une Game Boy Color ! Ils n’ont rien rajouté, rien ! Ah oui, ils ont changé les mots de passe. Tu la sens ma grosse modification ?

Alors oui, peut-être que ça a donné une seconde jeunesse à un titre de début de vie de la console qui se trouvait moins facilement, mais sérieusement : pourquoi ? Comme le dit l’ami Nashou, le jeu se vit en couleur avec la version NES. Qui comporte plus de niveaux. Ici, la version colorée n’apporte aucun contenu additionnel, aucun bonus, alors que l’on aurait pu espérer au moins un petit niveau supplémentaire pour justifier la démarche. Monde de merde.



Quelques pixels en bleu, quelques-uns en vert et d’autres en jaune, et voilà qu’on a un jeu tout neuf, c’est-y pas beau ? Space Marauder (que j’appellerai jusqu’à la fin de la critique le Clochard Interstallaire) a beau rester excellent, parlons de ce qu’il a pour lui de différent avant de boucler la critique. Les teintes sont un peu étranges, pas des meilleures choisies, mais je présume que sur Game Boy Color les possibilités de sont pas infinies non plus. Pourtant, l'écran précédant l'arrivée d'un boss affiche un rouge encore plus rouge qu’un bouchon de bouteille de Get27, il y a de quoi être vert (vous l’avez ?)



Faute de goût ultime, ils ont réussi à faire des passages en ton sur ton, avec les tirs qui se fondent quasiment avec la couleur d’arrière-plan. Un travail d’orfèvre assurément. Ce qui me permet de m’auto-plagier, mais quand l’immaculée clarté du blanc de l’original est l’une lisibilité aussi limpide, pourquoi s’encombrer de quelques teintes colorées purement superflues, je vous le demande ?
Oui, je vous le demande.

Oh simple things, where have you gone ?
Le point de vue de César Ramos :
Putain mais c’est quoi ce prix pour une couche de peinture ? Vous y mettez du diamant dans votre Ripolin ?