J'aime bien les simulations automobiles. Je suis capable, au dépend de l'état de mon pouce, de m'enfiler un Grand Prix en temps réel si le jeu en vaut la chandelle.
Et j'aime ma Game Gear d'amour. En partie parce que c'est la seule console qui m'a permis de frimer auprès de mes potes pendant un court laps de temps car ma mère me l'avait ramenée de Singapour, sans que je ne le lui demande, 6 mois avant sa sortie en France.
Parmi les 3 jeux qui accompagnaient ce super cadeau, se trouvait une simulation de Formule 1 dont la licence à connu son heure de gloire sur les machines de chez Séga : Super Monaco GP.
On a investi cher dans la licence alors on le fait savoir...
Pour l'instant le cheminement qui m'amène a vous présenter sa suite, Ayrton Senna Super Monaco GP II, est tout ce qu'il y a de plus logique. A ceci près que je n'ai jamais porté dans mon coeur le pilote brésilien.
Mais alors, te demandes-tu cher lecteur, pourquoi avoir choisi ce jeu? Et bien, à l'heure de choisir le premier test d'un jeu tournant sur la portable de chez Sega, cette cartouche s'est naturellement imposée. En effet, il n'est pas sans exister certains points communs entre la Game Gear et le pilote pauliste.
On la lui fait pas à l'Air-thon, il a vite repéré à qui il avait affaire.
Réfléchissez un peu : comme Senna, la petite 8 bits affiche une générosité et une exubérance sans commune mesure ; et que je te consomme les piles par paquet de douze, et que je t'éclaire la chambre même la nuit grace à mon écran rétro-éclairé affichant un arc en ciel de couleur. En face, la Game Boy est économe de la moindre excentricité et du moindre milli-Watt pour favoriser son autonomie. C'est compact, sobre et efficace.
Bon sang mais c'est bien sûr! Le duel Game Gear/Game Boy, c'est le duel Senna/Prost. D'ailleurs, la fin est la même : l'une finit dans le mur pendant que l'autre termine sa carrière en récoltant tranquillement les derniers lauriers sans réelle opposition. D'ailleurs la Game Gear connaitra une seconde vie au Brésil grace à Tectoy. Il n'y a pas de hasard...
Ce circuit américain affectionne les angles droits, il faut en tenir compte dans la mise au point.
Mais en lecteur attentif, tu me fais remarquer que l'armoire a trophée de la Game Gear sonne bien creux en comparaison de celle du pilote brésilien, et qu'au lieu de me lancer dans des comparaisons hasardeuses, je ferais bien mieux de parler du jeu lui-même. Tu es exigeant mais c'est bien normal car tu es habitué au label-qualité [Nespas?].
Pour arriver à bon port en Formule 1, mieux vaut ne pas se tromper dans les reglages.
Entrons donc enfin dans le vif du sujet. Pourquoi avoir acheté ASSMGP II (je me permet l'acronyme car je suis un pur déglingo) quand on a déjà Super Monaco GP? Un petit tour des options semble suffisant pour répondre à la question. Une petite vingtaine de circuits différents, la possibilité de faire un championnat du monde avec des essais libres, des qualifs, des réglages tels que changer le type de pneu, le type d'aileron, etc... Bref, tout un panel d'options qui comblent à merveille le desert qu'offrait le premier épisode sur ce plan là. Rajoutez le petit conseil avisé de Senna à chaque circuit pour vous aider à regler au mieux votre voiture et vous obtenez un jeu qui a beaucoup d'atouts dans sa manche!
Si je tenais l'empaffé qui stocke ses vieux pneus sur le bord de la route !
Et le test aurait pu s'arrêter là. Mais comme tu es un lecteur qui ne laisse vraiment rien passer (t'es même franchement à la limite du casse-couille), tu interviens une fois de plus : on a pas parlé du gameplay. Et là, c'est le drame. Je dis non...
Le leader de la course est en vue et il roule 2 fois moins vite que moi. A moi la victoire !
Je dis non parce qu'on est en présence du prototype même de ce qui a constitué, pendant tout le début de l'ere vidéoludique, l'essence des jeux de courses. Prenez une route grise, mettez sur le bas côté des bandeaux rouges et blancs (ou pas dans certains cas) et collez à 3 centimètre du bitume des panneaux publicitaires, poteaux ou autres arbres (dans ASSMGP II, on se contentera des panneaux de virage et des piles de pneu). Sur ce décor rudimentaire, collez un sprite de voiture quelconque que vous affublerez d'un sous-virage hallucinant (pour les non-initiés, quand vous tournez le volant, ca tourne pas ou peu) dont le but est de slalomer entre les voitures qui roulent 4 fois moins vite que vous (bah oui forcement, on a pas les moyens de leur coller une IA leur permettant de vous tirer la bourre). Le tour est joué et finalement on a pas beaucoup avancé depuis le jeu de Formule 1 livré sur les consoles Pong.
C'était supportable à l'époque, mais, et dieu sait pourtant que la nostalgie m'offre d'habitude un aveuglement suffisant pour gouter avec plaisir à certaines vieilleries, là c'est plus possible. Passer de 200 à 20km/h pour réussir à négocier un virage et éviter le mur consitutué par 2 voitures pratiquement arrétées en plein milieu du circuit, ca va bien 5 minutes, mais pas plus. A l'époque des Outrun, Hang On ou Pole Position, on avait pas trop le choix, mais depuis qu'on a gouté par exemple au F1GP de Geoff Crammond, on aspire quand même à autre chose, même pour un jeu orienté arcade.
Ayrton les bons tuyaux.
Tiens d'ailleurs, en parlant de Pole Position, vous vous souvenez de la voix digitalisée qui animait la borne avant le début des courses. Et bien, dans Super Monaco GP II, on a aussi droit, et c'est rarissime sur la Game Gear, à de la digitalisation. Enfin, une seule voix digitalisée, disponible aussi depuis le menu des options : celle de ce bon Ayrton, qui, lorsque vous gagnez une course, déclame ces mots d'une voix floue : "FRAN VATU LASSO"...
Heu... Attendez. OK en 2009, alors que ca fait des années que Senna a avalé ses dents sur le mur d'Imola, on comprends qu'on ait du mal à saisir ses paroles, mais le jeu est sorti de son vivant. Bon, après analyse dans les meilleurs labos ricains, il s'avère que ce que l'on peut entendre à travers les minuscules et vieux haut-parleurs de la console, c'est le brésilien en train de vous féliciter dans la langue de Shakespeare et de sa fille Britney. Bien tenté quand même, mais on comprend que beaucoup d'autres éditeurs aient préféré s'abstenir.
Moi qui croyait que le GP de Monaco se passait DANS la ville!
Puisqu'il faut bien conclure, je terminerais sur un conseil : si vous faites partie des happy fews qui ne sont pas rebutés par ce gameplay d'un autre age, qui a sacrément mal supporté les outrages du temps, n'hesitez pas, vous vous trouverez devant l'une des meilleurs simulation automobile de la console. Ce jeu dispose d'ailleurs d'une durée de vie plutôt dans la moyenne haute des jeu sur ce support, ce qui fait que vous en aurez pour votre argent. Sinon, passez votre chemin et trouvez votre bonheur dans des simulations (à peine) plus récentes sur d'autres supports (j'ai donné un indice plus haut) car la Game Gear n'est pas vraiment la console idéale pour satisfaire son instinct de pilote.