Pacific, force anis.
Alex Kidd in Shinobi World
Sega - 1990
Shinobi-drocéphale par Fogiafour

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Il était une fois un nain hydrocéphale aux oreilles décollées… Bien qu’il fasse son possible pour toujours se montrer au mieux de sa forme, il n’en demeurait pas pour le moins niais et victime des quolibets de tous ses camarades de classe. Il faut dire que cet immonde pyjama rouge et jaune ne l’aidait pas à s’intégrer ! Les enfants lui jetaient des pierres, les vieilles lui balançaient leurs pots de chambre et tous les chiens du quartier le mordaient… Son seul hobby restait sa Master System et son unique jeu Shinobi… Mais quand il essayait de partager sa passion dans la cour de récréation, les autres élèves ne l’écoutaient pas, préférant parler d’un certain plombier italien consommant des champignons illicites et démolissant des murs avec sa tête… Alex trouvait ça étrange et tournait les talons. Shinobi, il pouvait y jouer des heures, devenant un Ninja™ implacable possédant un pyjama noir autrement plus classe que le sien, balançant des coups de latte à des tas de vilains pas beaux en poussant de petits cris rappelant le hamster nain russe en période de reproduction, coupant en deux ses ennemis à l’aide de son katana…




Mais ce monde de rêve n’était pas la réalité… Et la réalité n’était pas un monde de rêve… Alex ne comprenait pas cet adage mais le répétait sans cesse, l’ayant entendu lors d’une soirée philo-tupperware chez sa tata Bertha… Cependant, un beau jour, un miracle se produisit… Se trouvant dans un champ en compagnie de sa copine Loana (elle aussi naine hydrocéphale rencontrée sur le Net, la nature est bien faite), un immonde Ninja™ apparut pour l’enlever brutalement dans l’optique de dominer le monde (Apparemment, on me souffle à l’oreille que le syndicat des méchants de jeux vidéos exigeait toujours au moins l’enlèvement d’une gourdasse blonde afin de respecter les quotas… ). Dès lors, le sang d’Alex ne fit qu’un tour et un seul choix s’imposa alors à lui : pleurer et végéter dans ses propres excréments sous le coup de l’émotion… Un esprit las de constater ce pitoyable spectacle se manifesta et lui proposa un coup de main, lui offrant au passage un super pack de pouvoirs Ninjas™ (promis c’est la dernière fois), un pyjama lui permettant de faire un peu moins pédale, et surtout un corps adapté à sa tête. Fringuant et prêt à en découdre, Alex se sentit prêt à vivre une expérience inoubliable, à tuer les méchants et à récupérer sa meuf… Une putain de quête initiatique quoi !




Voilà pour le pitch ! Ce jeu est donc un hommage de Sega à… Shinobi (vous l’aviez compris j’espère ?), une pure parodie ayant comme volonté de transposer l’univers de ce classique dans le monde coloré d’Alex Kidd. Dès lors, tout initié à Shinobi reconnaîtra les thèmes principaux du jeu dès les premières secondes. Quelque peu modifiés, ils ont été adoucis pour mieux correspondre à l’univers « gentil » et mignon typique de l’ancienne mascotte de Sega. Les différents niveaux que vous traverserez (la ville, le port, la pagode…) et boss que vous combattrez (le géant du premier niveau, l’hélicoptère, le maître ninja…) seront donc directement inspirés de l’original, Sega étant allé assez loin dans le délire vu que vous irez même jusqu’à affronter une crevette géante... Pourquoi pas après tout…




Alors, qu’en est-il du jeu ? Et bien tout d’abord, on peut dire que les graphismes sont très agréables à l’œil. Parfois épurés, parfois colorés, ils sont variés et insufflent une véritable âme à cet univers qui ravira grands et petits. Le gameplay est sympa et les possibilités d’action du personnage permettent de faire quelques figures intéressantes comme escalader les murs, s’accrocher aux réverbères, se transformer en boule de feu ou en tornade pour traverser tout l’écran… Quelques power-up vous permettront de booster votre sabre, de tirer des kunais… Les niveaux s’enchaînent rapidement et certaines variations d’itinéraires sont parfois proposées (vous tombez d’une falaise, vous continuez dans l’océan en dessous), ce qui était sympa et assez rare dans ce type de jeu à l’époque.




Mais quel est le point négatif me direz vous ? Et bien c’est simple…. C’est sa facilité déconcertante… Sega a voulu faire un jeu accessible et c’est le cas ! Il se plie en 30 minutes chrono et se permet même le luxe de disposer de raccourcis permettant d’éviter les passages un peu plus techniques ! (lesquels restent enfantins pour ton bon Oldies qui se respecte). Cependant, il ne faut pas bouder le plaisir d’y goûter car il reste le meilleur épisode de la saga Alex Kidd (se partageant la place ex-aequo avec Miracle World, proposant néanmoins un challenge beaucoup plus relevé) et possède un gameplay original et un hommage à Shinobi réussi et efficace qui fera même couler une petite larme aux fans (moi en tout cas j’ai pleuré et je vous emmerde…).




Au final, le seul lésé dans ce jeu restera toujours le pauvre Alex, qui après avoir terrassé le méchant et avoir retrouvé sa fiancée, se fit reprendre ses pouvoirs et se réveilla en sueur dans son lit… Tout ceci n’était qu’un rêve… Il jura de ne plus abuser du cassoulet de maman avant d’aller coucher et dut bien avouer au final qu’il n’avait toujours ni amis, ni pouvoirs ninjas, et restait toujours un nain en pyjama infâme… Sega lui annoncerait bientôt son remplacement par un hérisson marathonien à la couleur psychédélique. « Monde de Merde! » comme disait l’autre…
Le point de vue de César Ramos :
Un classique de Sega, facilement trouvable un peu partout à petit prix… Il serait bête de s’en priver !