Ne manquez pas la pin-up du mois à la page 16.
Le Roi Lion
Virgin Interactive - 1994
Et le tigre est en toi par super8

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
L'année 1994 : alors que Monica Lewinsky était sous le siège de Bill Clinton, Robert Hue, quant à lui, s'asseyait sur le siège du Parti Communiste Français à la place de l'illustre Georges Marchais. Ce détail n'aura pas son importance ici. Sur la scène internationale, nos parents redécouvraient l'Afrique de l'après colonisation, par l'intermédiaire d'une vision d'horreur au Rwanda. Les enfants que nous étions pour la plupart, ont eu droit à une découverte plus exotique du continent.



En effet, en 1994, les studios Disney nous sortent un film qui restera dans les annales de l'animation : Le Roi Lion. Celui-ci révolutionne le dessin animé avec 32 images par seconde, une fluidité sans égal auparavant, et l'incrustation d'images de synthèse pour un résultat toujours plus convaincant. L'intrigue en quelques mots : Simba, le fils du roi, est contraint de partir en exil après la mort de son père Mufasa par le dénommé Scar, pour une sombre affaire d'héritage. Lors de son exil, Simba rencontrera Timon le suricate et Pumbaa le phacochère, qui l'aideront à grandir. Le film prend place dans une savane africaine, telle que les hommes blancs savent la fantasmer. Comme à son habitude depuis Tron en 1982 sur Intellivision, Disney contribue à la sortie d'un jeu vidéo éponyme à son film.



J'ai découvert ce jeu sur le tard, en 2004, soit 10 ans après sa sortie. C'est cette année-là qui marque ma redécouverte de la Megadrive (et ma lente plongée dans le oldisme), après 3-4 ans de silence au fond d'un placard. Après avoir relancé plusieurs amis à faire de même, les échanges de jeux vont bon train au collège. Et un jour, l'un d'entre eux me prête Le Roi Lion. C'est à ce moment que j'ai compris que les adaptations de films en jeux vidéo... ben c'était mieux avant.



Comme toute bonne cartouche médaillée Disney qui se respecte, nous avons à faire à un jeu de plateforme/action 2D des familles. Le scénario dudit jeu reprend la trame du long-métrage, en nous plaçant essentiellement dans la peau de Simba, de sa jeunesse jusqu'à son combat contre Scar. L'aventure se partage en 10 niveaux, ainsi que 2 zones bonus en forme de mini jeu dont nous reparlerons plus tard. Les niveaux sont assez variés. On a le droit à beaucoup de plateforme bien sûr, qui mêle réflexes et réflexion, et souvent, on finit par un petit combat contre les hyènes, un gorille, ou même un volcan. Cela s'entend, le tout reste assez simple.



La prise en main du jeu est instantanée et évite de passer par la case notice. Lorsque Simba est jeune, il peut sauter avec le bouton A et rugir avec le bouton B. Le rugissement permet de retourner les animaux les plus faibles pour pouvoir les achever en leur sautant dessus. Simba peut également partir en roulé boulé grâce au combo « Avant + Bas » (un peu à la manière de Sonic), et ainsi renverser porc-épics et caméléons en tout genre. Une fois le lionceau devenu adulte, il perd cette dernière faculté au profit d'un coup de patte bien pêchu, et d'un rugissement à faire tomber en syncope les petits macaques qui s'amusent à balancer des cacahuètes. Il peut également, par l'intermédiaire de l'action « B+C », cramponner un adversaire et l'envoyer valser un peu plus loin.



Les zones bonus. Ces zones sont accessibles en ramassant un item précis lors des niveaux. Il en existe 2 sortes. Dans la première, nous incarnons Timon qui doit ramasser le plus d'items possible (vies, continues), en évitant les items en forme d'araignées noires, le tout dans un temps imparti. Le second type de zone bonus nous permet d'incarner Pumbaa. Le principe est simple. Timon, en haut de l'écran, lâche toute forme d'items que doit rattraper le phacochère avant qu'ils ne touchent le sol. La bête se dirige de gauche à droite et peut lâcher un gros rot quand vous sentez que vous ne pourrez pas récupérer tout les items en vol.



Graphiquement, le jeu constitue un monument sur l'autel de la Megadrive. Les 512 couleurs affichables ont sûrement été utilisées à bon escient. La savane colorée du film est parfaitement retranscrite, tout comme la pénombre de la caverne des hyènes. Les arrières plans sont magnifiques, comme pour le premier niveau où le Pride Roch est utilisé. Mention spéciale à la course poursuite avec les gnous, qui a été programmée en pseudo 3D et qui met nos réflexes à rude épreuve. L'animation de Simba est pratiquement irréprochable, et on est presque aussi contemplatif que lui lorsqu'il prend le temps d'admirer un papillon qui lui passe sous le nez lorsque l'on ne touche pas la manette pendant quelques secondes. Des petits détails viennent enrichir l'animation, comme des os qui sautent, des feuilles qui volent lors des pas de Simba. Ce sont ces petites choses, qui mises bout à bout font la différence.



Pour ce qui est de l'ambiance sonore, Disney a mis le paquet. On commence avec un écran titre qui reprend le thème principal du film. Pour ce qui est de l'habillage musical des niveaux, les musiques du film sont reprises en version midi, avec notamment un superbe Hakuna Matata, et un final de toute beauté avec un Can You Feel The Love Tonight. On a même le droit à plusieurs moments du jeu à des voix digitalisées (mais en anglais of course).



C'est donc une fois de plus un petit chef d'œuvre que nous a concocté Disney. Un jeu de plateforme facile d'accès que l'on prend plaisir à refaire et que l'on finit en une petite heure, un soir d'été à la fraîche.

Le point de vue de César Ramos :
Aussi commun que la misère, à une somme modique.