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Life Force Salamander
Konami - 1988
Des vaisseaux dans un univers dans un monstre dans l'espace dans ta NES. par Enker

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Au détour d’une petite pause dans cette âpre journée de travail, je me suis dit « tiens, et si j’allais lire la critique de Life Force sur NESPas ? » (oui, j’ai parfois des idées extravagantes). Et là, le drame : une note en haut de page que seuls des gens mad ou un peu cons (voire les deux ?) iraient relayer s’étale de tout son long. Hop hop hop. Je suis un fou moi, c’est parti pour la réécriture du mythe.



Et puis ça tombe bien, j’ai toujours voulu écrire une critique de Life Force. De ce que je me souviens, il s’agit de l’un des premiers jeux auxquels j’ai joués sur NES. Mes chers voisins avaient toute une flopée de cartouches (ce qui, en remettant le cadre dans son contexte, démontre qu’ils étaient de riches propriétaires terriens) et avaient la bonne idée de nous inviter à jouer chez eux ou à nous prêter une cartouche quand l’occasion se pointait. Joie. Et cette belle illustration de gros serpent de l’espace dégouline de classe, il faut bien le dire. Bon point.



Life Force est un shoot’em up, du pur jus Konami. Le premier shoot qui me soit passé entre les mains d’ailleurs. Autant dire que passer de Super Mario à ce vaisseau qui fait pouic pouic en maitrisant l’espace autour de lui, ça change. Et qui dit Konami dit aussi QUALITER, et vous allez être servis, croyez-moi.



Certains ne jureront que par Gradius, mais nostalgie oblige mon cœur penche pour Life Force. D’une part parce qu’il envoie quand même du pâté bien comme il faut, sur à peu près tous les domaines (mais on en parle plus bas, voulez-vous ?). Et d’autre part parce que je rédige cette critique, je n’ai pas à me justifier devant toi, pauvre lecteur gueux. Ne nous étendons pas la bite plus longtemps, venons-en aux faits.



Un écran de sélection tout ce qu’il y a de plus conventionnel, on choisit de jouer avec un comparse (car oui, on peut jouer à deux. Joie partagée et non dissimulée. Dans ce mode deux vaisseaux occupent l’écran simultanément, pas de niveaux à passer en alternance. Le fun immédiat et garanti) ou bien en solo, comme un vrai et on décolle pour l’infini et au-delà. Pas de mot de passe il est vrai, il faut se tenir au strict minimum : soit le jeu est vaincu d’une traite, soit il ne se termine pas. Nous sommes à l’ère des hommes, des vrais. Let’s rock and roll.



Notre petit vaisseau bleu (ou orange pour le joueur 2) est immédiatement plongé dans le vif du sujet. Une petite intro musicale et la première salve de victimes ennemies se profile (mes souvenirs d’enfance primesautière tiennent à souligner qu’il s’agit de hamburgers volants. La magie de la NES et des interprétations douteuses), aisément supprimée malgré le tir particulièrement faiblard des débuts de partie. Mais il suffit de descendre l’escadron entier pour qu’il laisse derrière lui un bonus qui, une fois collecté, permet d’améliorer son vaisseau ! Plus on en cumule, plus l’upgrade sera puissant. D’abord la vitesse, puis des missiles latéraux jusqu’au bouclier résistant à plusieurs collisions. J’aime ce petit système de jeu qui permet de se sentir un peu maitre à bord. En éliminant les adversaires qui se présentent, on finit par se retrouver à la tête d’un vaisseau de guerre, imperturbable devant le danger et totalement invincible. Ou presque.



Et puis c’est le drame. La trajectoire ennemie mal évaluée, le projectile furtif ignoré ou toute autre excuse bien trouvée (nous sommes bien d’accord, ce n’est jamais de la faute du joueur. Non, JAMAIS.) et hop. Adieu veaux, vaches, cochons, putes sidérales. Tous les bonus se carapatent et il faut recommencer dans le feu de l’action tout en bas de l’échelle sociale de l’espace. Vous aviez entre vos mains une rutilante Lamborghini passée entre les mains des meilleurs préparateurs, voilà qu’en une seconde vous êtes désormais aux manettes d’une bonne vieille Lada des familles coincée dans les bouchons sur l’autoroute à proximité de Montpellier à la sortie des bureaux. Frustrant. Mais c’est de l’oldisme pur jus, celui que nous chérissons tant.



Et puis il va bien falloir s’y faire, car des crashs impromptus, vous risquez d’en connaitre pas mal. Que ce soit à cause de la myriade d’ennemis présents à l’écran ou tous ces projectiles qui fusent dans tous les sens, ou bien à cause du décor qui s’est un peu trop rapproché de notre embarcation de l’espace (bien mal lui en a pris. Elle en est morte.), la dextérité sera le maitre mot. Le deuxième niveau est d’ailleurs un bon test, où ses volcans crachent des rochers dans tous les sens. Le niveau de difficulté monte d’ailleurs rapidement d’un cran : le premier niveau se traverse à la cool, une main dans une poche et une bière dans l’autre (poche bien entendu, avec quoi tenez-vous votre manette ?), mais dès le deuxième ce n’est plus la même histoire. Et ça monte crescendo en puissance, même si je trouve personnellement que point de vue coups de pute, le troisième niveau se pose bien.



Tout s’enchaine tip top, comme papa dans maman. Seul petit bémol, le trop grand nombre d’obstacles sur l’écran a un prix et le tout clignote un peu ou a parfois tendance à faire ralentir la machine. Mais c’est bien peu de choses devant l’émerveillement pour les mirettes. Car c’est beau. Oh oui c’est beau. Simple, mais tellement efficace. Chaque niveau a son propre thème, ses couleurs rutilantes et son identité bien propre du début jusqu’à la rencontre fatidique face au boss. J’adore le souci du détail qui a été apporté, rapport au scénario du jeu : une créature avale planètes sur planètes, l’élite de l’espace est donc envoyée pour l’éliminer de l’intérieur. C’est donc tout son système vital qu’il faudra détruire, en traversant les mondes qu’elle aura ingurgité auparavant. Un tel scénario pour un shoot, j’adore, j’adhère.



J’aime particulièrement la montée le long d’une colonne vertébrale, dans le quatrième monde, avant d’affronter le boss local, Giga, crane volant à ses heures perdues. On en est au pinacle de la mise en scène, c’est vraiment bien foutu. D’ailleurs les boss, parlons-en. Des sprites énormes et une occupation de l’écran qui l’est tout autant, les affrontements sont épiques. Il faut voir se mettre en forme le cerveau (boss du premier niveau) pour bien comprendre le potentiel de la chose. Dommage qu’ils soient un brin trop simples, mais devoir composer avec de tels mastodontes et avoir à leur naviguer autour pour guetter l’occasion de les aligner en règle, c’est du bonheur en barre. Je le cite encore une fois mais le crane est l’un des meilleurs affrontements, avec ses yeux qui se baladent librement et tous les projectiles qu’il envoie de sa bouche… Sans parler de l’entrée en scène du pharaon, juste énorme. C’est complètement dans l’esprit, je valide une fois de plus.



*interlude anecdote personnelle et purement gratuite. Ce boss, Giga, je vous sors le nom comme ça, sans échauffement, à brûle-pourpoint. Tout simplement parce qu’à la période où nous jouions à ce jeu, mon frère regardait une émission sur Antenne 2 qui diffusait plusieurs séries comme Sauvés par le gong. Son nom (à l’émission, pas à mon frère) ? Giga. Tout simplement. Et le fait de connaitre le nom de ce boss (probablement marqué dans le manuel j’imagine) et de surcroit celui de l’émission en vogue du moment a suffi à marquer mon esprit d’enfant de manière indélébile. C’est comme ça. Et c’est très pratique notez bien ! D’une part j’économise le temps d’une recherche sur le net pour aller me servir un petit porto (jamais de glaçons), et d’autre part repenser à cela me fait toujours les mêmes petits guilis dans le ventre et me file la banane. Car c’est aussi ça être oldies.*



Et donc tous les niveaux s’enchainent de la meilleure des manières, en alternant défilement horizontal et vertical, toujours aussi bien maitrisés. Les tirs fusent à foison (j’ai une petite préférence pour le Ripple, j’avoue), l’occupation de l’espace est totale et tout explose dans l’écran dans un pur instant orgasmique non dissimulé. Et pour en rajouter une dernière couche, la bande-son y est juste fabuleuse. Je suis en pâmoison devant certaines sonorités du jeu qui invitent au combat. Elles communiquent tout : l’ambiance, le rythme, l’envie d’y retourner. Plongez-y rien que pour le plaisir de les écouter, c’est de l’or en barre. Et puisque le monde est bien fait, elles sont également disponibles sur cette même page. C’est beau.



Six mondes d’orfèvre, des graphismes comme il faut, des musiques qui tutoient les anges. Il n’y a certes que trois vies et quelques maigres continues pour boucler tout cela (mais également des cheat codes bien sentis), mais quoi de mieux que de relever le challenge, se sentir fort, détruire des Moaïs volants, sauver la galaxie et comprendre que plus rien ne pourra arriver après ? Je vous le demande. Personnellement je le sais. Je l’ai fini plein de fois, hier encore pour ces besoins rédactionnels, et ça fait toujours un bien fou. Ce sentiment d’accomplissement après une lutte âpre et qui délivre ce petit moment d’extase incomparable. Life Force est de ces cartouches qui fait se sentir grand, pas moins. Si bien qu’aujourd’hui, en juillet 2015, je ne trouve strictement rien à lui reprocher. Plongez-y, vous ne le regretterez pas.

Je me permets une petite folie (oui je suis comme ça) pour conclure le papier en ressortant de son carton une expression du site pour la circonstance : on tient là un MEP du genre sur la NES. Rien que ça.




Et pour le cadeau Bonux souvenir, un petit copier/coller de l’ancienne critique ;)

Astuces :

30 vies et 4 continues
Appuyez sur Haut, Haut, Bas, Bas, Gauche, Droite, Gauche, Droite, B, A, Start à l'écran titre.

Emprunter de la vie
Commencez une partie à 2 joueurs, appuyez sur A + B pour prendre de la vie à l'autre

Codes Game Genie :

GZKGILVI Vies infinies
PEKVNTLA Démarre avec 1 vie
TEKVNTLA Démarre avec 6 vies
GZSGLTSP Garde les options après la mort
PEKGPTAA Démarre avec un Speed
ZEKGPTAA Démarre avec le Missile
LEKGPTAA Démarre avec le Ripple
GEKGPTAA Démarre avec le Laser
IEKGPTAA Démarre avec l'Option
TEKGPTAA Démarre avec le Force Field
PEUTSTAA Démarre au niveau avec les volcans
ZEUTSTAA Démarre au niveau du soleil
LEUTSTAA Démarre au niveau de la prison n°2
GEUTSTAA Démarre au niveau du temple
IEUTSTAA Démarre au niveau de la cité mécanique
Le point de vue de César Ramos :
Le jeu passe-partout, accessible à toutes les bourses en prenant son temps.