Le site de quand Jacques Crozemarie niquait sa secrétaire, et où ça tirait à l'ARC.
Track & Field
Konami - 1987
Sponsorisé par les fabricants de pads par Oannès

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Bonjour. Ah ah ! Oh la belle bête. Enchanté. Vos parents vivent dans la jungle ? C’est de l’humour, souriez.

Vous voici face à l’ancêtre des jeux multisports, que dis-je, LE jeu qui boostera les ventes de manettes pour les vingt années à venir. Une audacieuse simulation d’athlétisme dont l’interactivité dépasse l’entendement : votre endurance physique sera réellement mise à l’épreuve, vous aurez des ampoules aux mains, votre front suintera d’une sueur lascive.

Vous ne me croyez pas ? Vous vous dites qu’il est toujours possible de contenir ses nerfs et de jouer calmement ? Qu’après tout ce n’est qu’un rafraîchissant divertissement de jeune galopin pré pubère ?

Très bien, asseyez-vous donc, petit ahuri. Et ne me faites pas ces yeux de merlan frit quand je vous parle, merci.

Profitez de cette superbe séquence d’introduction (gag), percevant avec le regard d’esthète qui devrait être le vôtre ce titre défiler sous vos yeux écarquillés, au son des Chariots de Feu, tandis qu’un jeune athlète à la moustache est-allemande fait mine de passer négligemment, la flamme olympique à la main. Les programmeurs se sont bien gardés de faire une autre référence Coubertine, afin d’économiser (déjà à l’époque) les frais d’une licence, et par la même occasion se payer une pizza entre amis (les programmeurs d’antan étaient pauvres, sales et mangeaient italien).

De toute façon, à cette époque on s’en tamponnait pas mal des licences. Les licences c’est pour les types qui ont une vie de merde et qui veulent s’identifier à des héros qu’ils admirent trop, dans la mesure où eux-mêmes ne seront jamais rien d’autre que le quidam qui va acheter son croissant à 7h du mat chez la boulangère du coin. Vous n’êtes pas de cette race là, j’en suis convaincu, et c’est d’ailleurs pourquoi je prends la peine de communiquer avec vous.

Mais assez rigolé, je vous vois déjà sourire niaisement en pensant que la tâche sera facile, que pour une fois un jeu NES tiendra cinq minutes seulement avant de reconnaître par un bip triste que vous êtes le maître. Et là je ris, je ris comme un enfant.

Vous ne terminerez jamais ce jeu.

Oh oh, je vois que ma remarque vous a fait (enfin) taire, et je suis plutôt fier de mon effet. Oui, il s’agit d’un jeu Konami de la belle époque, donc vous pouvez, non content de supposer une évidente qualité dans la réalisation, vous asseoir sur une éventuelle facilité.

Mais assez causé, commencez donc votre partie, et en mode A s’il vous plaît, la véritable humiliation que vous réserve le mode B attendra encore un peu.

Vous avez, grâce au mythique bouton select, la possibilité de choisir votre épreuve de prédilection parmi les 8 proposées. Sélectionnez donc la première, (ma préférée) : le 100m, qui va derechef vous mettre dans l’ambiance. Les commandes sont simples : appuyez frénétiquement sur le bouton A pour accélérer. Comment ça c’est débile ?



Vous vous en êtes bien sorti. 10s 04 c’est fort honorable, vous avez saisi le concept. Vous n’êtes donc pas l’abruti que je soupçonnais. Et baissez donc ces bras, un peu de tenue que diable ! Comment ça c’est laid ? Vous êtes ici pour regarder un film ou pour faire du sport ? Ce jeu est photo réaliste, les athlètes que l’on voit à la télé sont à peine plus charismatique que ça, nimbés dans leur délicieuse combinaison fluo (merci Renaud).

Et puis il faut dire que vous êtes frais comme un gardon (avec le même regard, si je puis me permettre), ce qui explique votre performance.

Et par pitié, baissez aussi le menton, le record du monde ne sera pas pour aujourd’hui, pour qui vous prenez-vous ?

Passons plutôt à l’épreuve suivante : le saut en longueur. Cette fois la difficulté tiendra en deux petits détails qui viendront s’ajouter à celle de votre course effrénée. Vous devrez appuyer sur la touche directionnelle « haut » pour sauter lorsque vous jugerez le mouvement adéquat, et le laisser enfoncé jusqu’à atteindre l’angle idéal. Allez, je suis sympa, 42° est un angle idéal.



Vous vous êtes pris les pieds dans les couilles au premier essai mais je dois avouer que les deux suivants ont été dignes, frais et par ailleurs vaguement applaudis par un public néophyte. Vous m’impressionnez. Cela ne saurait continuer ainsi. Petite parenthèse : avez-vous apprécié le ralenti et l’insoutenable absence de son pendant le saut ? Non ? Pathétique.

La prochaine épreuve devrait vous faire retomber dans la dépression. Tenez-vous prêt, il s’agit du 110m haies. Principe toujours aussi simple : courir et appuyer sur haut pour sauter chaque haie. Taisez-vous par pitié, c’est insupportable.



Mais bon sang, dépêchez-vous ! Vous avez des problèmes de coordination ? Seriez vous un peu con-con des fois ? Voilà, c’est mieux. Vous vous qualifiez de justesse. Vos chutes étaient très amusantes : le pied collé à la piste et le reste vos pixels qui dégueule sur la barre. Très mal animé, mais ça donne malgré tout un effet comique et même burlesque. Comme vous.

Vous êtes laid.

Allons, allons, cessez de gémir et reprenez votre souffle, tout cela est ridicule. Et passons à l’épreuve suivante sans plus attendre : le lancer de javelot.



Quelle grâce, quel style, quel dommage que cet élan artistique soit associé à un physique ingrat. Malgré tout, cette discipline semble faite pour vous. Et même si vous m’avez fait honte avec votre stupide blague de « secouer-le-bâton », je suis obligé de reconnaître que la prestation est belle. Mais je garde confiance dans la prochaine épreuve, qui est à mon goût la plus difficile : le tir au pigeon. Rassurez-vous, personne ne veut vous tirer dessus, ah ah. Gauche pour tirer avec la cellule de gauche, droite pour tirer avec la cellule de droite. Non, je n’ai pas envie de répéter, démerdez-vous.



Cette fois-ci ce fut juste. A croire que vous avez des problèmes pour viser. C’est votre femme qui doit être contente. Comment ça la jouabilité souffre dans ce mode ? Ma foi, c’est ce qui fait sa difficulté. La chance ? La chance serait de vous voir tomber dans un ravin, ce qui n’a aucun rapport avec ce jeu.

Rassurez-vous et séchez vos larmes, la prochaine épreuve est un classique pour le sportif aguerri que vous êtes : le triple saut. Comment ça « quelles sont les commandes gnagnagna » ? Et ma baffe dans la gueule ? Et ça y est, le voilà qui chiale encore.



Stupéfiant. Vous venez de battre le record du monde. Vous êtes un véritable batracien. Quand on n’a pas de tête, on a des jambes, et vous vous avez les jambes. Chapeau. Mais cette performance vous a épuisé, je le vois bien. Ne me dites pas non, vos cernes violets et votre regard vide d’intelligence noyé dans la sueur me prouvent le contraire.

Un peu de décontraction va suivre. Joie. Le tir à l’arc. Tirez avec A et restez appuyé pour trouver l’angle parfait (5°). Attention au vent. Oui le vent du jeu, vous ne croyez quand même pas que je vais vous loufer à la gueule ?



Vous êtes quelqu’un de bien, je vous ai sous-estimé. Vos deux premiers essais foireux ne vous ont pas fait abandonner. Vous avez su vous qualifier sur le rasoir. J’aime cet état d’esprit. Oui, bien sûr que cette épreuve était hideuse, imprécise, minable. Ce n’est pas pour cela qu’il faut l’ignorer. Tenez, par exemple, je vous regarde en ce moment même.

Voilà voilà, il ne vous reste plus qu’une seule épreuve : le saut en hauteur et c’est que du bonheur.



Très joli dernier essai. Vous êtes la fierté de toute la RDA, et avez fini le premier cycle avec maestria. Mais ravalez donc votre sourire de vainqueur, vous voyez bien qu’il n’y a guère d’animation soulignant votre exploit. Vous n’en êtes qu’au début. Maintenant il vous faut recommencer, avec un degré de difficulté accru : les temps de qualif seront beaucoup moins accessibles. Quand vous abandonnerez, vous pourrez aussi jouer avec un ami en simultané, du moins quand vous en trouverez un qui supporte les pleurnichards et les loosers.

Sachez par ailleurs que, personnellement, j’arrive au 6 ème cycle avant de perdre à cause d’un rhume. Pourquoi me tendez-vous la manette ? Moi, jouer ? Euh, c’est que je n’ai pas vraiment le temps là, j’ai des chats à nourrir et ma femme risque de prendre feu d’un moment à l’autre.

Pourquoi riez-vous ? C’est ça, au revoir.

Gros con.


Astuce : chaque épreuve dispose d’un bonus caché de 3000 points que vous donnera une sorte de mog. Pour la première épreuve, il faut faire exactement le même temps que le CPU. A vous de trouver les autres ! (ce dont je doute, misérables loques)
Le point de vue de César Ramos :
Très commun dans nos contrées, profitez-en !