Le site qui repeint son plafond.
Flintstones (the) : Rescue of Dino and Hoppy
Taito - 1991
Papa was a rollin' stone par Fungus

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Si je vous dis Mickael J. Fox, vous me répondez quoi ? Retour Vers le Futur, bien. Ce n'est pas ça mais l'effort est à souligner. Non, la réponse qui vous aurait apporté les faveur du jury était : Luq Hamet (Luq un Q pour éviter les calembours en verlan je suppose), son inoubliable voix française. Swosh, vous voilà de plein pied dans une faille spatio-temporelle qui vient de surgir du néant, au milieu de vos chiottes (car oui, nous savons que vous surfez pendant que vous faites caca). Vous vous retrouvez plus de 15 ans en arrière, dans votre salon et engoncé dans un pyjama Barbar qui gratte, du haut de vos 8 ans. Si vous êtes nés dans les années 90, vous vous retrouvez à l'état d'éclair lubrique dans le regard de votre père. Peu importe, embarquons dans le train de la nostalgie (pensez à composter vos tickets, le contrôleur est un con).



Pourquoi je vous parle de Luq Hamet dans une critique de jeu vidéo ? Premièrement parce qu'il me sied. Si j'ai envie de vous parler de Roger Gickel ou Patrick Topaloff, je le fais, hop. D'autre part pour vous mettre confortablement dans l'ambiance. Nous sommes samedi matin, on est bien. On est bien parce que d'une part vous dégustez à petites lampées votre bol de Banania (à l'époque bénite où la boite arborait à un tirailleur sénégalais digne de ce nom et faisant honneur à l'héritage colonial français) et que dans quelques instants va débuter sur Antenne 2 votre sacro-sainte émission : Hanna-Barbera Dingue dong. Une page de pub et son jingle conceptuel plus tard, le spectacle commence : explosion de couleur, ribambelle de sonorités et présentateur hystérique à notre plus grande joie. Voilà notre ami Luq, gesticulant et grimaçant à qui mieux mieux pour notre plus grand plaisir entre deux dessins (moyennement) animés des studio Hanna & Barbera. Toute une époque.



Et entre les folles escapades des Fous du Volant (Pr. Maboulette pour la gagne) et les monstres en mousse de Scoubidou (le français pour la gagne), on remontait dans le temps, vers des temps immémoriaux. Tellement immémoriaux qu'on peut se permettre d'y raconter n'importe quoi. Comme les tribulations d'une famille classique étrangement calquée sur le modèle américain, clichés compris : les Pierrafeu. Et c'était bien ça qui était drôlement chouette. Parce que c'était bien ça qu'on aimait : des voitures en silex, des dinosaures multifonction (tractopelle, téléphone, député maire ou broyeur d'ordure), des cravates en cuir de ptéranodon et de la maquereuse de mammouth au déjeuner. La préhistoire telle que l'Histoire officielle l'a tristement boudée. Nos écoles n'étaient que des nids de connards révisionnistes.



Il s'en passe parfois de belles à la veille de l'Humanité. En marge des espèces qui attendent mollement leur extinction et de cette avancée extraordinaire pour la civilisation que sera l'invention de l'horloge pointeuse, un drame se tisse. Vivant heureux et pieds nus les Pierrafeu coulent des jours heureux dans un bonheur préhistorique total. Jusqu'au jour où l'infâme Pr. Butler débarque du futur sans s'annoncer pour kidnapper Dino (le préhisto-chien mongoloïde de la famille) et sa femelle Hoppy, afin de fournir son zoo intergalactique. Rien que ça. Oui, les conventions narratives dans les productions Hanna-Barera on s'en cogne un brin les noisettes. Pour preuve l'utilisation sans vergogne de crossover entre plusieurs séries, ici avec les Jetson. Les aficionados de la série se souviendront d'un personnage, une sorte de petit lutin (ou était-ce une sauterelle mutante, allez savoir) Gazoo qui rendait visite à la famille en provenance du fin fond du cosmos. Partant de se postulat, on peut écrire l'histoire que l'on veut, surtout dans un jeu vidéo. Japonais. On en reparle plus bas d'ailleurs, de la sauterelle.



L'homme préhistorique étant d'un naturel sanguin, Fred décide que non, ce n'est pas un nazi du futur qui va venir lui marcher sur les couilles. Ni une, ni deux, il s'équipe de sa bite et sa massue et part récupérer ses biens légalement acquis même si ceux-ci on tendance à pisser sur le tapis du salon. En corrigeant la géométrie crânienne de quelques inconvenants au passage. Et la route va être longue. Car en plus de lui avoir spolié ses deux bestioles, l'enculé spatio-temporel susnommé a également pulvérisé la navette de Gazoo, réduisant vos chances de le poursuivre en petits morceaux. Des morceaux qui, convention oblige, se retrouvent éparpillé par monts et par vaux, ben tiens. Avant de voir l'an 3000 il va donc falloir jouer à la Carte aux Trésor et aux LEGO©.



Avec joie, bonheur et bière bien fraîche, le jeu nous apporte avec finesse l'univers de pacotille transpirant le rêve américain des années 50. Les dinosaures et les complets en peau de tigre en plus. Oui car comme beaucoup de jeux sortis dans les années 90 sur la vieille dame grisâtre, le jeu se démène comme un petit diable pour nous en coller plein les mirettes. La NES vit ses derniers jours et fait de son mieux pour sortir par la grande porte par laquelle la Super Nintendo pointe le bout de ses pixels. Le jeu est donc beau, coloré et chaleureux. L'univers de la série est fidèlement représenté. On se surprendrait presque à pousser un petit "yabadabadou" de temps à autre. Presque car vos proches n'attendent que ce genre de dérapage pour vous placer sous tutelle.



Ce serait mensonge éhonté de dire que le jeu est aussi bien animé que la série télévisée. Non, car ladite série était animée à la truelle, conforme au règlement des studios prônant l'économie de moyen autant que faire se peut. Souvenez-vous, ces personnages taillés à la serpette, ces courses poursuites avec un arrière-plan qui tournait en boucle toutes les 1,5s, ces dessins réutilisés d'un épisode à l'autre en espérant que le public ne fera pas attention et ces scénarios qui n'étaient où chacun n'était qu'un calque du précédent. Et pourtant, on l'aime cette série, son anachronisme kitsch et ces dinosaures rigolos. Et la NES, du haut de ses modestes 8 petits bits, lui rend un parfait hommage.



Hanna-Barbera oblige, on ne donne pas dans l'exactitude historique et on cède volontiers au recyclage à tout va. Ce n'est plus une série de clichés mais toute une soirée diapositives. Inutile de s'attendre à du level design dégoulinant d'originalité, vous allez avoir droit aux grands classiques : de la mer, de la montage, de la jungle et même un château hanté avec vampire fourni. Tenez, vous aurez même droit à une balade au japon préhistorique. De la part d'un jeu réalisé au pays du Soleil Levant pour une licence américaine, c'est un minimum. Même tarifs pour les fins de niveaux : du boss à châtier pour récupérer la précieuse pièce de métal constituant le vaisseau de la bestiole dont le nom pourrait parfaitement être une marque de soda.



Néanmoins, le jeu est plein de bonnes choses, un peu comme une pizza réalisée avec ce qui trainait dans le frigo. Comme cet arsenal (des haches, lance-pierre et même des œufs explosifs, wahou) à ramasser tout au long des niveaux. Arsenal que vous alimenterez avec les pièces récupérées sur le cadavre de vos ennemis (le monde est déjà d'une lâcheté et sans pitié aucune à cette époque). Il y a aussi cette panoplie de gadgets que vous fournira à la demande la marque de soda/extra-terrestre contre, une fois de plus, monnaie sonnante et trébuchante. A croire qu'il n'y a que le pognon qui compte depuis l'aube de l'humanité. D'autant que lesdits gadgets sont plus là pour faire l'andouille que pour franchir l'obstacle. Mais que voulez vous, chevaucher l'ancêtre du kangourou, ça ne se refuse pas. Olive sur la calzonne, vous pourrez même participer à des matchs de basketball, qui vont permettront justement de débloquer ces joyeux bidules. On tombe dans une sorte de simili-Worcup, castagne comprise.



Vos oreilles, bien que probablement sales, ne seront pas en reste. Les mélodies sont plaisantes, simples et rythmées. N'attendez pas un miracle de composition (optez dans ce cas pour le sandwich Jesus au Snack de l'Evangile, Salt Lake City) non plus. Joyeuses et pleines de couleurs, elles n'en sont pas moins atrocement répétitives. Expédiées en 30 secondes et puis baste. Ne vous attardez pas trop dans les niveaux ou la raison vous quittera. Les bruitages sont à l'avenant du reste, mignons tout plein. Mention spéciale pour le petit couinement qui pousse Fred lorsqu'il est touché. Sans être médisant, ça donne une tonalité un brin pédale qui contraste avec la virilité préhistorique que l'on associe au personnage. Un peu de dignité bon sang.



Le jeu est court et sans fioritures, comme le sexe d'un enfant. Et comme ce dernier, on l'apprécie aussi pour ça. On aurait presque envie de le recommencer dans la foulée, histoire de se faire du time trial en déjouant tous les pièges désormais parfaitement identifiés. Voire en tentant d'obtenir le score le plus élevé aux matchs de basket. Oui, soyons franc : jouer des heures nous rend parfois un peu con. C'est une facette du oldisme. Et quand on aime un jeu, on essaye d'en profiter à 100%. On le presse jusqu'à la dernière goutte, quitte à se farcir des pépins. Parce que vous allez aimer ce jeu. Parce qu'en lui transparait un peu de Luq Hamet. En cherchant bien. Allez. Wiiiiilma !!!
Le point de vue de César Ramos :
Relativement commun, moyennant une poignée d'euros.