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Assault Suits Valken (Cybernator)
NCS Corporation - 1992
La superproduction par Ham Tyler

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Ceux qui connaissent le site NesPas savent comment les critiques peuvent être délirantes, et pleines d’humour. Mais tous ceux qui auront joué à Assault Suit Valken resteront unanimes : ce jeu mérite une critique à la hauteur de sa réputation : sérieuse, remarquable, captivante.



Certains l’ont connu sous le nom "Cybernator". Personnellement je hais ce nom. Et vous comprendrez un peu plus tard pourquoi. Ce jeu d’action met en scène un futur proche où les robots sont l’arme ultime permettant de défendre les nations. En effet, les ressources planétaires sont devenues rares et causes de conflits. Chaque camp (l’Axe et la Fédération) essaye de tirer son épingle du jeu, et si la Terre semble être menée à livrer ses dernières réserves, c’est la possession de territoires sur la Lune et les astéroïdes qui oppose les gouvernements.



Vous incarnez Jake, un soldat de la Fédération, capable de piloter l’Assault Suit G5-E: un robot de cinq étages doté d’un corps et de membres le faisant ressembler à un humain. Il tire à 360° avec des armes variées (un conseil : finissez le 1er niveau sans tuer un ennemi hormis le boss, une petite surprise vous attend). Ce qui est remarquable, c’est qu’on peut maintenir le bouton L pour bloquer la direction du tir tout en avançant. De plus, ces armes sont upgradables (jusqu’à 3 niveaux d’améliorations) à la manière d’un shoot’em up. Et ce n’est pas tout ! Assault Suit peut se propulser en avant pour aller plus vite, une sorte de long dash, et peut voler un court instant afin d’atteindre des endroits peu accessibles, ou bien de tirer sur une cible en vol. Enfin, il dispose d’un bouclier qui diminuera considérablement les dommages causés par l’ennemi.



Assault Suit Valken réunit deux styles de jeux différents : shoot’em up et action. Le style action est très bien pensé. Dans certains niveaux, on se retrouve en orbite stationnaire, nous permettant de défier les lois de la gravitation, et donc de progresser hors surface si on le souhaite. Les niveaux shoot’em up sont, quant à eux, formidablement dynamiques : obstacles, météorites, et quantités régulières d’ennemis sont au rendez-vous. Ce qui fait de lui un run’n gun des plus fascinants.



Le tout accompagné de graphismes impressionnants. Les sprites sont extrêmement détaillés, avec parfois, des impressions de reliefs, des explosions hors normes, et une animation extraordinairement fluide ! Vraiment, il faut le voir pour le croire. On se croirait dans une superproduction. Étant petit, j’ai beaucoup aimé Robotech, un manga animé des années 80. Et ce jeu colle particulièrement à l’ambiance de l’ancien anime.



Niveau gameplay, la barre de vie est ni trop courte, ni trop longue et il en va de même pour les continues. Le robot se manie après un certain temps d’adaptation, et ce qui est admirable, c’est la sensation de lourdeur de l’Assault Suit. On a vraiment l’impression de piloter le véhicule, d’autant que parfois, Jake sort de l’engin et on peut alors réaliser la différence de taille entre lui et le robot… Enfin entre le robot et vous ! Car pour vous plonger encore plus dans l’action, les options vous permettent de remplacer Jake par votre nom (vous l’avez sûrement remarqué), qui apparaîtra dans les dialogues le long du jeu.



En effet, au cours de la partie, les dialogues entre les différents protagonistes fusent. Et ceci introduit un autre point fort du jeu : Assault Suit Valken dispose d’un scénario minutieusement réfléchi. Une superproduction je vous dis. Certains passages sont vraiment mémorables comme par exemple la chute libre à l’entrée de l’atmosphère qui brûle la coque de vaisseau (même s’il est protégé contre les frottements), ou bien encore l’infiltration dans les canons gigantesques des missiles (qui peuvent vous percuter si vous n’avez pas le bon timing). Il y a même une bataille dans les Alpes. D’ailleurs, dans différents niveaux, votre comportement va influencer le scénario. La fin en est aussi modifiée. Mais je ne vous dévoile pas tout. Une su-per-pro-duc-tion je vous dit !!!



Côté sonore (vous savez que j’y tiens) c’est tout bonnement splendide ! Les compositions mériteraient des oscars (je pourrais écouter en boucle les chansons des 2 premiers niveaux, et la suite n’en est pas moins bonne). Les bruitages collent comme une sangsue à l’intrigue. C’est presque de qualité CD. Prenant !



Malheureusement, comme je le disais plus haut, Assault Suit Valken est connu sous le nom de Cybernator. Dans cette version USA et Européenne, les portraits des personnages durant les dialogues sont enlevés, et une scène clé du scénario est censurée. Le résultat est qu’on ne comprend plus qui parle, pourquoi on se bat, et le jeu perd son intérêt. Cette version censurée reste un bon run’n gun, mais, il manque le petit « plus » qui fait briller la version japonaise (la vraie version originale). Alors pourquoi ? Je vais essayer de ne pas tout vous révéler : après un combat épique dans l’assemblée nationale ennemie, vous foncez avec l’Assault Suit, furieux, voir le président de l’Axe. Il se trouve que ce président ressemble étonnamment à George Bush senior. Peut être est-ce la raison. Sur la version US, toute la scène est amputée. On ne voit rien. Et pourtant, ils s’en passent des choses.



Bien entendu, le petit toutou commercial européen, suit son grand frère au lieu de garder la version originale japonaise (non censurée). Ce qui est fort dommage car c’est une fiction. Je ne peux donc que vous conseiller la version japonaise traduite en anglais (la meilleure version pour ceux qui ne lisent pas le jap).



Aujourd’hui encore, Assault Suits Valken n’a pas perdu de sa prestance. C’est un jeu qui fait encore parler de lui, par beaucoup de nostalgiques de la Super NES. Tout comme Axelay est le meilleur shoot’em up sur 16-bits, Assault Suit Valken est pour moi le meilleur run’n gun sur 16-bits. Avec ses graphismes hors du commun, ses musiques rythmées, son animation qui vous laisse sans voix, et ses rebondissements scénaristiques, c’est un pur bijou. J’en ai des souvenirs indélébiles.

Le point de vue de César Ramos :
Moyennement commun, souvent trop cher.